Fabien Dorier
Ce samedi 15 novembre à 14 h, les joueurs sochaliens disputent un 7e tour de Coupe de France sur la pelouse du CA Pontarlier, pensionnaire de National 3. Le FCSM sera forcément favoris : il joue deux divisions au-dessous, mais aussi parce qu’il est, avec les Girondins de Bordeaux, l’un des deux seuls anciens vainqueurs alignés à ce niveau de la compétition. Autant dire qu’il serait malvenu de ne pas pleinement jouer la rencontre et de ne pas se qualifier. Question de standing, afin de s’éviter une défaite dans la plus veille compétition du football français qui ferait tache… comme celle advenue face à ce même adversaire pontissalien en octobre 2016. Question aussi de dynamique, dans une période où le collectif sochalien s’exprime pleinement en championnat. Dit autrement, le FC Sochaux-Montbéliard pourrait rêver en toute quiétude de briller dans l’épreuve qui l’a vu triompher deux fois à soixante-dix ans d’intervalle (en 1937 et 2007), atteindre trois autres finales et sept demi-finales.
Mais ce n’est pas si simple…
La Coupe de France est souvent une affaire de "mauvais élèves"
La Coupe de France, son prestige, ses matches couperet, sa possibilité de jouer face aux meilleurs clubs tricolores, de remplir Bonal et de rêver du Stade de France, c’est un chose. Se laisser perturber et oublier que le pain quotidien du National est le seul à pouvoir ramener le FCSM dans l’antichambre de l’élite, là où est, à minima, sa place, c’en est une autre.
En effet, la Coupe de France est souvent une affaire de mauvais élèves. Si ce n’est les meilleurs clubs de Ligue 1 (quoi qu’il y aurait à redire…), on oublie souvent dans les bras de « Dame Coupe » les vicissitudes du quotidien. À défaut de briller en Ligue 2, le FCSM d’Albert Cartier avait ainsi atteint les demi-finales après s’être fait coupeur de têtes de clubs de l’élite en 2015/2016. Il avait récidivé dans la défunte Coupe de la Ligue, la saison suivante, avec un quart de finale après avoir éliminé l’Olympique de Marseille.
Des émotions préjudiciables au championnat ces deux dernières saisons
Dit autrement, on brille souvent en coupe, à défaut d’y parvenir en championnat. Ou à ses dépens. Les plus fins connaisseurs de l’histoire sochalienne argueront qu’en 1988, la troupe menée par Stéphane Paille avait survolé la D2 tout en atteignant la finale de la Coupe de France. On répondra, en sortant là aussi les archives, que la victoire en coupe de 2007 avait provoqué un relâchement en championnat qui a sans doute coûté au FCSM la première qualification de son histoire pour la Ligue des Champions.
Plus près de nous, la si particulière saison 2023-2024, post-relégation administrative, avait vu la troupe d’Oswald Tanchot tanguer en championnat au fur et à mesure que s’écrivait sa belle carrière en coupe. La qualification face au Clermont Foot l’an dernier, et toutes les émotions qui allaient avec, n’avaient pas non plus participé à rendre l’équipe plus régulière en championnat.
Aller le plus loin possible, tant que les matches se jouent le week-end
Qu’en pense l’entraineur, Vincent Hognon ? Il ne dit pas autre chose en expliquant qu’il entend « aller le plus loin possible dans la compétition et que […] cela permet de donner du temps de jeu aux joueurs », mais aussi que « tant que les matchs se jouent le week-end, ce n’est pas un problème ». Pour le moment, son équipe ne peut négliger la Coupe de France, car cela pourrait briser sa dynamique.
Si la coupe devait s’inviter en semaine (ce sera le cas à partir des huitièmes de finale) et mobiliser beaucoup d’énergie et d’influx, quelque chose nous dit que le coach sochalien ne serait pas traumatisé par une élimination « digne » contre un grand nom, après avoir passé les écueils du CA Pontarlier, puis du 8e tour face à un adversaire de niveau régional. Cela apporterait un éclairage positif sur le club, pourrait remplir Bonal et arrondir le budget… avant que ses joueurs ne se focalisent à 100% sur le championnat. Soit la bonne réponse à un drôle de dilemme.
