Nous sommes le 29 février. Et traditionnellement, à cette date, paraît « La Bougie du Sapeur », tous les quatre ans. Ce journal français, créé en 1980 est né d’un canular entre deux amis, Jacques Sadoul et Jacques Debuisson. Dans ces pages, de mystérieux journalistes construisent une parodie des journaux satiriques ; avec des parutions d’articles humoristiques, des détournements d’infos, des blagues, des fausses interviews, des contrepèteries. Ils proposent d’ailleurs un supplément à thème tous les quatre ans depuis plusieurs parutions. On a pu retrouver La Bougie du Sapeur-Madame, La Bougie du Sapeur-Coquine. Cette année, on retrouvera le Sapeur Sportif, en lien avec les Jeux Olympiques, lit-on dans Ouest-France.
Dans son tout premier édito, le cofondateur Jacques Debuisson écrivait : « La moitié du plaisir ne réside-t-elle pas dans l’attente du numéro qui va sortir ? Que serait une passion sans rendez-vous : une lente consomption. » Depuis, tous les quatre ans, le canular continue. Et le journal continue de réagir à l’actualité d’il y a quatre ans et à ce qu’il s’est passé les quatre dernières années. La première année, 30 000 exemplaires sont vendus. Le 11e numéro, en 2020 est paru à 200 000 exemplaires et a été vendu à 120 000 exemplaires. Celui de 2024 est disponible depuis le mercredi 28 février au soir. Il a lui aussi été tiré à 200 000 exemplaires.
Un journal issu d'un Luron
Sa particularité ? Le nom du journal fait référence au dessinateur Christophe, alias Georges Colomb, né à Lure, inventeur du Sapeur Camember qui est né un 29 février. Dans cette bande-dessinée datant de la fin du XIXème siècle, le Sapeur Camember naît à Gieux-lès-Lure, un village imaginaire de la « Saône-Supérieur ». À Lure, la journée du 29 février et le week-end qui suit sont sacrés.Les célébrations s’enchaînent autour de la Confrérie du Sapeur avec des défilés à thème, des expositions, des repas dansants.
Le journal, lui, continue de vivre depuis sa première édition. Il fonctionne sans publicité, sans site internet et seulement avec une page Facebook. Jean d’Indy est le directeur de la publication depuis le 4e numéro, sorti en 1992. Les contributeurs de ce journal sont bénévoles et les bénéfices, en 2020, ont été reversés à l’association À tire d’aile, qui s’occupe de personnes avec un trouble autistique dans l’Indre, lit-on sur leur page Facebook. Depuis le 28 février dans l’après-midi, il est à retrouver en kiosque pendant plusieurs semaines, au prix de 4,80 euros.