Les Mercredis du Château reviennent chaque année, au mois d’août. Mais depuis combien de temps ? Plus de 40 ans, désormais. L’événement est né au tournant des années 80, dans un contexte où Belfort commence à structurer son offre culturelle estivale. Aux archives, on retrouve des affiches datant de 1987.
Quelques années avant les Eurockéennes ou le Fimu, quelques passionnés de jazz lancent une série de concerts gratuits dans l’enceinte de la Citadelle, alors peu utilisée à des fins culturelles. L’idée est simple : rendre accessible au plus grand nombre une musique souvent jugée élitiste, dans un cadre patrimonial important.
Pendant près de quarante ans, Jean-Pierre Périn, figure locale, en assure la programmation. Sous son impulsion, les Mercredis du Château deviennent un rendez-vous de passionnés dans l’agenda culturel estival. Chaque été, les murs de la batterie Haxo basse résonnent des échos du swing, des improvisations et des standards américains.
En 2019, le passage de témoin
En 2019, une nouvelle page s’ouvre. Le flambeau est transmis à l’association Bonus Track, qui organise déjà le festival Jazz à Belfort. Aux manettes, François Lanneau reprend la programmation, avec la volonté de rester fidèle à l’esprit du rendez-vous, tout en élargissant les horizons musicaux. Le jazz reste la colonne vertébrale du festival, mais s’enrichit de soul, de funk, de blues ou de musiques du monde.
« L’idée a été de ne pas tourner le dos au jazz mais d’ouvrir plus de place à la voix. On veut qu’elle soit présente à chaque spectacle », raconte François Lanneau par téléphone. « Cela permet de créer plus de lien avec le public, de rendre l’événement plus festif. Aujourd’hui, il est plus fréquent de voir des gens qui dansent, tapent dans les mains, etc… Cela a donné aussi un côté plus familial. C’est une réelle satisfaction depuis plusieurs années. »
Une édition 2025 fidèle à l’esprit d’ouverture
Cette année, l’événement démarrera ce mercredi 6 août avec un hommage à Nina Simone, porté par cinq musiciens dont la chanteuse Kissia San. Les trois mercredis suivants s’annoncent tout aussi éclectiques (voir le programme complet ici). Le 13 août, le groupe Vintage Delights fera vibrer les pierres de la citadelle au rythme du rhythm’n’blues des années 50 et 60, dans un esprit résolument rétro qui devrait faire danser les spectateurs. Le 20 août, place à la folie de Go‑Go Gris‑Gris, un brass band à l’énergie contagieuse qui fusionne jazz, funk, blues et influences des Black Indians.
Enfin, Banan’n Jug clôturera l’édition le 27 août avec ses sonorités métissées. Le groupe est composé de quatre chanteuses et musiciennes qui mêlent banjo, ukulélé, washboard, contrebasse, kazoo, claquettes, mais aussi glockenspiel, percussions…. « À l’instar des jugs bands du début du vingtième siècle, Banan’N Jug revisite sans complexe et tous azimuts blues, jazz, calypsos des Bahamas, mentos Jamaïcains, fado en français, blues chinois… », explique l’association.
🕗 Infos pratiques
Les concerts débutent à 20h30, dans la batterie Haxo basse de la Citadelle. L’accès est gratuit et sans réservation. L’ouverture du site se fait dès 19h30, avec possibilité de se restaurer sur place. En cas de pluie, les concerts seront déplacés à la Maison du Peuple, en centre-ville. Il est important d’arriver tôt, chaque année, les concerts font le plein. La jauge maximale est de 800 places à la citadelle (dont 600 assises), et d’un peu plus de 800 à la Maison du peuple.