Pas facile pour une salle de concert d’exister pendant cette période de crise sanitaire. Pourtant, on continue d’innover et d’epxérimenter pour faire vivre la culture et le patrimoine. Extraits avec le début de la saison du Moloco.
Pas facile pour une salle de concert d’exister pendant cette période de crise sanitaire. Pourtant, au Moloco, on continue d’innover et d’expérimenter pour faire vivre la culture et le patrimoine. Extraits.
« Il faut nous ré-inventer. » C’est le constat de David Demange, le directeur du Moloco. La crise sanitaire a des conséquences certaines sur les salles de concert. L’impossibilité de proposer des concerts debout bouscule les pratiques, même si les théâtres peuvent proposer des spectacles assis, sans distanciation entre les spectateurs, qui portent obligatoirement le masque. Début juillet, la salle a donc décidé de programmer un automne hors les murs, « pour garder le lien avec le public ». Mais, surtout, pour faire vivre la culture. Et « la filière ». « Si on ne le fait pas, qui va le faire », interroge David Demange, en notant l’importance des institutions culturelles. « C’est notre manière de mettre de l’huile dans le moteur », image le directeur.
Tous les concerts du Moloco, pour les prochaines semaines, se font donc hors les murs. Et la quinzaine d’évènements proposés par la scène de musique actuelle ont tous été acceptés par le préfet du Doubs. « Nous avons impulsé deux dynamiques », détaille David Demange. La première est la volonté de garder la diversité des styles musicaux, chère au Moloco. La seconde est de proposer des évènements adaptés à l’assis. Cela n’empêche pas de surprendre, comme ce concert de Black métal, programmé… au théâtre de Montbéliard. Ce concert à contre-emploi est programmé le 4 octobre. Le Moloco programme aussi un « concert casque », au temple Saint-Georges, avec Laake… Un concert de musique électro, pour les adeptes de Radiohead, allongés dans un transat. « LAAKE veut dire « médicament » en finlandais, explique Le Molodo, dans sa programmation. Et il n’y a pas meilleur remède à la crise que la musique du jeune français, qui mêle les sonorités du piano à l’électronique. »
« L’idée, c’est d’expérimenter »
Et comme ensemble, on est plus fort, Le Moloco s’associe avec La Poudrière, qui accueille depuis le printemps un nouveau directeur, Vincent Ihle (retrouvez ici son interview). Les deux salles co-produisent Silly Boy blue, accompagnée d’un quatuor à corde de l’école supérieure de musique de Bourgogne-Franche-Comté. L’artiste nantaise, ancienne du groupe Pégase, a reçu le prix du Printemps de Bourges Crédit Mutuel – iNOUïS 2019. Cette co-production fait l’objet d’une tournée, avec quatre dates dans le nord Franche-Comté : dans des églises ou des temples, à Giromagny, Dampierre-les-Bois, Saint-Dizier-l’Évêque et Pont-de-Roide. « Nous voulons investir le territoire du nord Franche-Comté pendant deux mois, explique David Demange, et faire découvrir son patrimoine. » Le Moloco propose aussi une balade musicale à Vandoncourt, la cité aux 600 maires, réputée pour son investissement dans la démocratie locale depuis la fin des années 1970. « L’idée, c’est d’expérimenter », insiste David Demange. Pour le lancement de la saison, ce vendredi 4 septembre, le Moloco installe une guinguette, pour 200 personnes, au port de plaisance de Montbéliard. « Le tourisme et la culture doivent se serrer les coudes », insiste-t-il. À cette occasion, l’office de tourisme dévoilera un clip vidéo
« La vie, ce n’est pas d’attendre que l’orage passe, c’est d’apprendre à danser sous la pluie », philosophe le directeur du Moloco, en reprenant Sénèque. Un beau refrain pour continuer à vivre en s’adaptant à la situation.
- Programmation : http://www.lemoloco.com/programmation/