Le Granit a dévoilé il y a quelques jours sa programmation pour la saison 2019-2020. Une programmation façonnée dans un contexte de gouvernance délicat. On y porte fièrement l’ADN de cette scène nationale.
Le Granit a dévoilé il y a quelques jours sa programmation pour la saison 2019-2020. Une programmation façonnée dans un contexte de gouvernance délicat. On y porte fièrement l’ADN de cette scène nationale.
Après MA avec Granit, c’est le Granit, sans MA. Comme avant. Dans un contexte de gouvernance très délicat acté par cette fusion avortée avec la scène nationale du pays de Montbéliard au mois de février, les équipes du Granit ont ficelé une programmation 2019-2020 pleine de promesses où l’on sent la volonté de ré-affirmer les raisons d’être de cette structure : une programmation théâtrale forte, de la diversité et les partenariats. Comme un témoin, l’identité graphique du Granit est revenue comme elle l’était avant la saison 2018-2019 : avec des formes géométriques.
Attachement
Dans cette période tumultueuse, les Belfortains ont marqué leur attachement à leur scène nationale et à sa pérennité. Témoin de cet engouement, les chiffres de vente ! Le 21 juin, 3 500 billets avaient déjà été vendus, cinq jours après l’ouverture de la billetterie, contre 1 800 en 2018. Ce sont près de 10 % du total des billets à vendre de l’année qui ont été vendus. À cette même date, on comptabilisait 519 abonnés, contre 238 à la même période en 2018 et 326 en 2017. Le soir de la présentation, le 18 juin, 450 personnes se sont précipités au Granit pour découvrir le programme. « Il y a bien longtemps que l’on n’avait pas vu ça », témoigne Maud Cavalca, en charge de la communication. Un vrai plébiscite pour l’équipe qui maintient le navire à flot depuis quelques mois.
Côté programmation, l’équipe a calé 57 spectacles, soit une centaine de représentations. Et même si cette programmation a été ficelée en 10 semaines, l’intégralité des spectacles a été vue. Et attention, interdiction de remplir un calendrier. Une question a dominé les réflexions : « Comment le public va-t-il recevoir ce spectacle ? Rassure-t-on avec une programmation classique ou bouscule-t-on ? » résume Marie-Émilie Gallissot, responsable des relations publiques. La volonté était vraiment de revenir à l’ADN de la scène nationale de la cité du lion. La réalité oscille entre ces deux tendances : on rassure et on bouscule.
Soutien à la création
Les orientations prises l’an passé par la programmation commune avec MA scène nationale permet au Granit de disposer cette année d’une enveloppe de production supplémentaire. Cette enveloppe est destinée à l’accompagnement de jeunes productions. Cinq spectacles sont donc assurés en co-production. Mais le Granit soutient également quatre compagnies en les accueillant en résidence et s’engagent auprès de trois autres dans leur travail de création, programmées au Granit.
Note féminine
L’autre caractéristique de la programmation belfortaine, c’est sa diversité. Belfort va retrouver du cirque, avec trois spectacles (Halka ; La Chute des anges ; et Optraken) et de la musique classique. L’an passé, si la programmation prévoyait ces deux esthétiques, aucune représentation n’était prévue à Belfort. Et selon l’équipe, on répond à une demande du public en revenant sur ces lignes de force propres au Granit. « La programmation ne correspondait plus à leurs attentes. Des choses leur plaisaient, mais ils cherchaient plus de diversité », confie Nathalie Cravé, la directrice par intérim. Huit spectacles sont également programmés à la maison du Peuple l’an prochain, contre quatre cette année. Et cette salle a justement sa place dans cette volonté de diversité de la scène nationale.
L’équipe ne s’était pas donné de fil rouge. Seulement des objectifs, autour, justement, de la diversité, de la présence importante du théâtre ou encore des partenariats… Mais une ligne forte s’est dégagée au fur et à mesure de la construction de la programmation : la présence féminine.
On aura notamment le spectacle Feminines (14 et 15 janvier, au Granit), de Pauline Bureau, qui raconte l’épopée et le combat de l’équipe féminine de football de Reims qui remportait la coupe du monde, en 1978. En ces heures de coupe du monde féminine de football, en France, le clin d’œil est sympa ! Et surtout bien représentatif de cette programmation : classique avec du théâtre, audacieuse par la thématique abordée, en partenariat avec Cinémas d’aujourd’hui et en soutien d’une jeune metteuse en scène Pauline Bureau, dont le spectacle est co-produit. Une belle promesse. Comme cette saison 2019-2020.
Renseignements, programmation complète et billetterie : https://www.legranit.org/saison/