Des coulisses de la grande scène à l’entrepôt en passant par de nombreux stands, Kathlyne court partout. Elle est chargée des exposants à la Necronomi’Con, la convention geek et de culture nippone de Belfort.
Antoine Couillaud
Des coulisses de la grande scène à l’entrepôt en passant par de nombreux stands, Kathlyne court partout. Elle est chargée des exposants à la Necronomi’Con, la convention geek et de culture nippone de Belfort. Sa mission ? Répondre aux nombreuses demandes qui lui sont adressées, dans l’objectif du meilleur déroulement de l’événement.
« Tu peux m’apporter des sacs poubelles ? » entend-t-on résonner dans le talkie-walkie accroché à l’épaule de Kathlyne, casquette à hélices vissée sur la tête. A 21 ans, elle répond tout au long du week-end aux besoins des exposants et bénévoles accueillis à la convention. À peine cette demande satisfaite, le talkie-walkie s’active de nouveau. « Sur le Salon, je suis partout et nulle part à la fois. On m’appelle pour tout et pour rien », explique la jeune femme blonde, au sourire accroché aux lèvres. Accrocher des posters, livrer des snacks, corriger des prix, vérifier les repas, aider à la comptabilité, soigner ses camarades, etc… On lui demande même d’aimer des tweets. De 7h30 à 23h30, en continu, elle effectue une multitude de tâches et de missions.
Alors qu’elle vient d’apporter des cafés à un stand de jeu de rôle et de dérivés Harry Potter, Kathlyne, se faufilant à travers la foule, doit régler un problème à l’accueil. Mais au cours de son périple, une exposante lui demande de garder son stand, le temps d’aller aux toilettes. Ça se bouscule constamment. Une mission en chasse une autre. « Il faudrait parfois savoir dire non », souffle-t-elle, avec un peu de lassitude. La fatigue commence à s’accumuler. Pendant dix minutes, le talkie-walkie auquel elle est enchaînée, lui, n’arrête pas. Les requêtes s’accumulent. Encore. Et toujours. Elle doit apporter à la grande scène des ankos, sorte de gaufre japonaise aux haricots rouges sucrées.
Malgré le rythme effréné, Kathlyne prend le temps de saluer un exposant au détour d’un stand, de faire un signe de la main à l’un de ses collègues. « Ça fait aussi parti de mon job. Je prends régulièrement des nouvelles de chacun pour m’assurer que tout va bien. » De retour à l’espace bénévole, elle peut enfin souffler quelques minutes. Un repos bienvenu, même si elle reconnait, avec un brin d’ironie : « Hier, y’avait plus de choses à faire ; je suis presque déçue. »
Étoffer son expérience
Il y a deux ans, elle n’aurait sans doute pas dit ça. Kathlyne est bénévole à la Necronomi’Con depuis la deuxième saison. « L’an dernier, ça n’a pas été facile. J’étais stressée. Je pleurais tout le temps. » Avec le temps, elle a acquis de l’expérience et c’est ce qui l’intéresse à la Necronomi’Con. Elle n’a pas d’intérêt particulier pour la culture nippone et geek, mais elle veut travailler dans l’évènementiel. Elle est même titulaire d’une licence professionnelle en événementiel, la licence professionnelle Mosel, de l’IUT Belfort-Montbéliard. Formation de laquelle est justement née la Necronomi’Con. C’est par ce biais qu’elle est devenue bénévole. Et qu’elle enrichit son CV. Aujourd’hui, Kathlyne, la voix légèrement voilée, est en recherche d’avenir. Elle travaille actuellement pour la coordination du festival GeNeRiQ, notamment porté par les Eurockéennes, La Poudrière ou encore le Moloco. Culture ou non, son futur se dessine dans l’évènementiel. Revendiquant « sa polyvalence ».
Alors qu’elle vient tout juste de terminer sa mission, elle doit s’éclipser. New Titeuf, youtubeur au million d’abonnés veut de la boisson énergisante. À peine demandé, Kathlyne est déjà partie.