Du 5 au 8 juin, Belfort vibrera au rythme du Festival International de Musique Universitaire (Fimu), un événement incontournable pour les habitants. « Moment culturel attendu par les Belfortains », comme le souligne Damien Meslot, maire de la ville, le festival conserve une ambition claire : proposer une culture populaire, accessible à tous, « mais toujours exigeante ». Malgré les contraintes budgétaires, la municipalité maintient son engagement envers le festival, fidèle à son soutien depuis 1987.
Cette année, le Venezuela est à l’honneur. Un choix audacieux, assumé par les organisateurs. « Quand on choisit un pays, parfois on connaît bien sa culture, comme l’Italie. Mais ici, nous voulions mettre en avant un pays moins connu du public », explique Delphine Mentré, adjointe au maire, en charge de la culture.

La Chica en marraine
Cette année, le festival met un accent particulier sur le jazz. Mais aussi et surtout sur la venue de la marraine La Chica, chanteuse et compositrice franco-vénézuélienne. « Elle a été choisie pour sa présence scénique, sa qualité artistique et le fait qu’elle soit reconnue de manière unanime par la profession. Elle dégage un côté solaire, plein de passion », souligne Delphine Mentré. Née d’un père français et d’une mère vénézuélienne, La Chica s’est d’abord faite connaître comme claviériste avant de sortir son premier album en 2019, marqué par des titres phares comme Oasis et Drink.
Julian Catusse, directeur du Fimu, précise que cette 38e édition a attiré 1 318 candidatures, représentant 87 territoires. « Il y a l’équivalent de trois Unions européennes qui candidatent au Fimu chaque année », souligne-t-il. Le festival cherche également à professionnaliser les artistes émergents en leur offrant une scène où se produire sous le regard de professionnels du secteur. Le directeur du festival Jazz à Vienne a d’ailleurs fait le déplacement à Belfort pour découvrir la programmation. Si 99 % de la programmation est déjà bouclée, les noms des artistes ne seront révélés que mi-avril. « Pour en avoir vu quelques-uns sur scène, on aura de très belles surprises », promet Julian Catusse.
Le choix du Venezuela comme pays invité a suscité des interrogations, notamment en raison de la situation politique du pays. « Cela n’implique aucun soutien au gouvernement en place. Mais nous ne voulons pas priver les Belfortains de la richesse musicale et culturelle de ce pays », précise Damien Meslot. « Nous ne nous interdisons pas d’aller vers des pays peu connus du public. L’idée était de sortir des sentiers battus », ajoute Delphine Mentré.
Un festival ancré dans la ville
Chaque année, 300 bénévoles contribuent à la réussite du festival, dont 50 % sont des jeunes Belfortains en études. « Le festival peut avoir cette ampleur grâce aux personnes qui s’impliquent depuis des années, sur trois, quatre jours et même en amont », rappelle Delphine Mentré. L’appel à bénévoles est lancé, les inscriptions sont ouvertes en ligne jusqu’au 5 mai.
Une autre manière de soutenir l’événement est d’héberger les artistes. Les habitants sont invités à vivre une expérience unique en accueillant des musiciens venus du monde entier.
Le rendez-vous est désormais fixé au 11 avril à 10h30 pour la présentation officielle de la programmation complète, avant que Belfort ne s’ouvre au monde du 5 au 8 juin prochain.
Une affiche aux couleurs du Venezuela
L’affiche de cette édition met en avant un arbre majestueux, l’araguaney, symbole du Venezuela. « C’est un symbole de richesse », explique Julian Catusse. En arrière-plan, un plateau rocheux représente la richesse naturelle du pays. Le bleu, le rouge et le jaune, omniprésents, rappellent les couleurs du drapeau national. L’arbre, seul au centre de l’image, symbolise le caractère unique du festival. « J’ai beaucoup voyagé en France et un festival comme le Fimu, ailleurs, ça n’existe pas », affirme le directeur du festival. Son feuillage doré illustre la diversité et la qualité de la programmation.