« Les discriminations, quand elles sont répétées, aboutissent au harcèlement. » Jilali El Rhaz, président de l’association pour la promotion des liens interculturels et fraternels (Alif), dans le pays de Montbéliard, pose les défis de cette association : lutter contre les discriminations, pour favoriser le dialogue et lutter contre le rejet de l’autre. « Nous nous engageons sur ce qui concourt à la prévention [des discriminations], au libre-arbitre, au dialogue interculturel, au vivre-ensemble et qui lutte contre ce qui fracture », détaille-t-il pour présenter « l’ADN » de l’association.
Le harcèlement peut être « dévastateur » à l’école, comme le rappelle souvent l’actualité. « Mais aussi dans le monde professionnel », insiste le militant associatif. Chaque, Alif propose une pièce de théâtre qui touche à ces sujets de discrimination, de stigmatisation qui fragilisent le vivre-ensemble et conduisent au rejet de l’autre. « Nous le faisons au travers des arts de la scène », insiste-t-il, qui favorisent ensuite les échanges. Des échanges qui doivent permettre de promouvoir « la capacité d’analyse et de prise de hauteur », insiste Jilali El Rhaz, mais aussi « la capacité à résister à la manipulation et à l’endoctrinement, à augmenter l’estime de soi et à libérer la parole ».
Une dystopie pour questionner
Systématiquement, la pièce est proposée aux scolaires, puis une séance est programmée pour le grand public ; ce sont près de 400 élèves qui sont concernés par le pièce de théâtre (notamment le lycée Armand-Peugeot de Valentigney ; les lycées Les Huisselets et Cuvier à Montbéliard ; le lycée Nelson-Mandela d’Audincourt ; et le lycée Sainte-Marie de Belfort).
Cette création théâtrale est une dystopie. Joseph-Jonathan Joliette est président de la VIe République. Il gouverne en 2066. Il revient dans le présent pour décrire sa doctrine, « le Cestcommecisme », auprès d’Églantine, disciminatiologue, accompagnée de son assistante Myrtille.. « Les interrogations autour des discriminations sont dépassées depuis longtemps [en 2066]. Il est « accepté » qu’il n’est ni tabou, ni illégal d’émettre des jugements sur les personnes, leurs comportements, leurs choix. Tout le monde ne se vaut pas et c’est comme ça », expliquent les metteurs en scène pour présenter la pièce. La pièce remonte, avec humour, à la source du harcèlement : les discrimination, « afin d’explorer les peurs et malaises de leur origine, mieux les comprendre et lutter contre ». « Quel moteur a conduit Joseph-Jonathan Joliette à créer [cette] doctrine ? Changera-t-il ses opinions grâce à sa rencontre avec Eglantine et Myrtille ? Réussiront-elles à le convaincre d’inverser le futur ? » Autant de questions qui seront abordées dans la pièce.
Comme toujours, le spectacle est gratuit. Un engagement de l’association, « pour offrir la culture à tous ».
- Jeudi 21 novembre, 20 h, « C’est comme ça » de Myriam Zwingel et Dan Gutman, de la compagnie Six pieds sur terre. Ouverture des portes à 19 h. Entrée libre | Plus de détails ici