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“Le musée contient les collections qui étaient déjà là, mais aussi plus de la moitié des collections qui étaient conservées en réserve ou qui ont été données entre-temps”, précise Vincent Briand, directeur du musée, le jour même de l’anniversaire de la libération de la ville, le 8 septembre 1945. Le nouvel aménagement intérieur présente une exposition permanente de 11 salles.
À travers l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, la scénographie renouvelée du musée invite les visiteurs à réfléchir à l’effondrement d’une démocratie et à l’arrivée au pouvoir d’un régime totalitaire. Au fil de l’exposition, l’ambiance des salles varie du gris clair jusqu’au noir et plonge le visiteur dans l’Allemagne nazie des années 1930 jusqu’à la Libération, en passant par la répression de la Résistance (1940-1945) et le processus de déportation-extermination de 1933 à 1945.
“Le musée de Besançon avait été l’un des tout premiers à ouvrir en France à la fin des années 1960. Il a été fondé par une ancienne déportée, Denise Lorach, et l’historien François Marcot. Denise Lorach voulait un musée axé sur la déportation des Résistants”, précise Vincent Briand. La collection historique se fonde sur 120 000 pièces données par d’anciens Résistants et déportés, et leurs familles.
“Nous réalisons parfois un travail d’enquête pour rechercher des photographies, des objets, des tenues. Nous nous déplaçons chez les descendants d’anciens Résistants et déportés et nous enrichissons les collections. A ce jour, nous recensons plus de 1 600 donateurs”, ajoute M. Briand.
Dans un nouvel espace trône une sélection d’oeuvres réalisées clandestinement par les déportés dans les camps de concentration nazis. Elle regroupe 600 dessins, petites peintures et statuettes. “En cachette, à l’aide d’un bout de crayon ou de petits morceaux de papier volés, ils ont tracé les portraits de camarades et des paysages, parfois”, détaille Aline Chassagne, adjointe à la maire de Besançon chargée de la culture. “C’est le trésor du musée ! Et cette partie consacrée à l’art en déportation est originale par rapport aux autres musées de la Résistance et de la déportation sur le territoire français », complète l’élue.