L’œuvre entièrement blanche, de la sculptrice Nathalie Talec, évoque l’écrivaine, à travers le buste d’une jeune fille, avec un chat sur l’épaule et un foulard portant des tampons de passeport, référence à son goût pour les voyages. “Le blanc mat du biscuit (de porcelaine, matériau composant la sculpture, ndlr) évoque le voyage, tandis que la figure représentée – un personnage aux yeux clos – renvoie à un voyage intérieur, par le rêve et l’imagination”, a déclaré Nathalie Talec, lors d’un discours inaugural.
La statue, haute de 3,50 mètres, rend hommage à Sidonie-Gabrielle Colette, qui aurait eu 150 ans le 28 janvier dernier. Quoique Bourguignonne, l’écrivaine a longuement séjourné à Besançon entre 1900 et 1905, comme l’a rappelé lors de l’inauguration la maire écologiste de la ville, Anne Vignot.
Avec son mari Willy, Colette s’était installée dans une villa des hauteurs de Besançon, aux Monts-Boucons, où elle retrouvait le plaisir de la campagne. “Il s’en fallut de peu que de bourguignonne, je ne tournasse bisontine, ou tout au moins franc-comtoise”, écrira-t-elle. Sa séparation d’avec Willy mettra fin à ce petit paradis.
“La dépossession de sa demeure des Monts-Boucons, lors de son divorce, est un déchirement. C’est un moment charnière de sa vie, où elle s’émancipe de son mari et où se renforce son désir d’écrire”, a résumé Mme Vignot. “Son divorce lui permettra de vivre de sa plume, de gagner une liberté, une autonomie, une indépendance, qui font d’elle une figure de modernité et de l’émancipation de la femme”, a-t-elle estimé.
La maire de la ville natale de Victor Hugo a souhaité faire coïncider l’inauguration de la statue avec le 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, alors qu’à Paris, le président de la République Emmanuel Macron a rendu hommage à la militante féministe Gisèle Halimi. “Mettre en avant les femmes est un enjeu de société. Les sortir de l’invisibilité constitue un devoir”, a-t-elle plaidé.