Un « pôle muséal » pour agrandir la donation Maurice-Jardot et regrouper les collections, voici l’ambition de la Ville. Le défi : répondre aux contraintes qu’impose la demeure historique et ne pas dénaturer le site. Après un concours d’architecte en début d’année 2021, c’est le projet de l’architecte Adelfo Scaranello de Besançon qui a été retenu.
Un « pôle muséal » pour agrandir la donation Maurice-Jardot et regrouper les collections, voici l’ambition de la Ville. Le défi : répondre aux contraintes qu’impose la demeure historique et ne pas dénaturer le site. Après un concours d’architecte en début d’année 2021, c’est le projet de l’architecte Adelfo Scaranello, de Besançon, qui a été retenu.
Le 17 mars, le conseil municipal validera, ou non, le projet architectural de l’extension du musée d’art moderne donation Maurice-Jardot. Si la proposition est acceptée, le projet devrait voir le jour en septembre 2024.
Aujourd’hui, le musée d’art moderne – donation Maurice-Jardot regroupe 150 peintures, sculptures et dessins du XXe siècle. Dont certaines que l’on ne voit jamais, par manque de place ou souci de conservation. « Pour le moment, de nombreuses œuvres sont encore dispersées dans plusieurs endroits de la ville. Nous allons pouvoir tout regrouper », expose le maire Les Républicains (LR) de Belfort, Damien Meslot. Jusqu’à ce jour, les collections Beaux-Arts étaient exposées à la tour 41 et les expositions temporaires étaient installées à la tour 46. Le pari : regrouper et mêler art ancien et art contemporain, avec des collections présentées à tour de rôle au rythme des expositions.
Pour le maire, ce nouveau pôle muséal viendra compléter la création d’un nouveau quartier moderne en adéquation avec l’extension de 1 000 m2 du square Lechten, la création d’une résidence sénior et d’une résidence nommée « Les Jardins du square ».
950 m² d’extension
Le projet retenu est celui du maître d’œuvre Adelfo Scaranello à Besançon qui a proposé de créer une extension de plain-pied du musée de 950 m². Le défi était de ne pas dénaturer la donation Maurice-Jardot. Il a donc proposé un projet qui garantissait une autonomie visuelle entre les deux bâtisses. Pour autant, elles conserveront un lien fort avec une galerie souterraine, par laquelle les visiteurs passeront obligatoirement. L’architecte expose avoir travaillé sur les volumes pour obtenir un « dialogue volumétrique » entre les deux édifices et obtenir une cohérence d’ensemble.
« Ce bâtiment est dans un parc, c’était un élément très important. Pour fondre cette nouvelle structure dans le square, nous avons décidé d’utiliser un béton teinté de vert qui rappelle les statues et leur socle », narre Adelfo Scaranello. « Ce sera également un matériau qui pourra vieillir dignement avec l’humidité du parc », expose le professionnel.
La toiture sera végétalisée, avec un hall en transparence qui deviendra l’entrée principale. « Le visiteur pourra y pénétrer depuis la rue de Mulhouse et le square Letchen », précise l’architecte. Le bâtiment a aussi été conçu comme énergétiquement performant, bas carbone et utilisant la géothermie du sous-sol couplée à des pompes à chaleur pour le chauffage et le rafraîchissement des espaces muséographiques.
3 grands espaces d’exposition
En tout, trois espaces seront déclinés : une salle d’exposition temporaire donnant sur rue, une salle d’exposition permanente donnant sur le square, avec un espace dédié aux beaux-arts, aux arts graphiques et au donateur Camille Lefèvre. « Jusqu’ici, les collections d’art graphique ne pouvaient pas être exposées car les conditions de conservation ne le permettaient pas », souligne Marc Verdure, conservateur des musées de la Ville de Belfort. Dans ce nouveau projet, une salle en bois, adaptée en termes d’humidité et de lumière, sera conçue. Ensuite, la galerie enterrée reliant les deux bâtisses servira aussi de hall d’exposition. « Le futur musée misera sur une certaine abondance, avec plusieurs niveaux d’accrochage de tableaux sur les cimaises, et sur un parcours chronologique », résume Delphine Mentré.
Parmi les collections qui intégreront le musée : quelque 6 900 œuvres dont les gravures d’Albrecht Dürer, des œuvres de Frédéric Auguste Bartholdi, une salle sur le paysage après l’impressionnisme, représentant l’orientalisme, le portrait et l’intime… Des estampes, des sculptures contemporaines et une salle sur le régionalisme. De quoi contenter les amateurs d’arts et initier les plus frileux. « Un espace pédagogique pour les scolaires sera décliné avec une terrasse contrôlée pour dessiner dehors ». Coût des travaux : 5 325 229 euros. Nous bénéficions de soutiens et de subventions pour ce projet qui représentent environ 70 % du budget », précise Damien Meslot.