Depuis le mois de février, les étudiants de l’université de technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM) du site de Sevenans peuvent faire les courses à quelques mètres de leurs salles de cours. Une épicerie solidaire a vu le jour pour venir en aide aux étudiants en situation de grande précarité.
Sihame Saady
Depuis le mois de février, les étudiants de l’université de technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM) du site de Sevenans peuvent faire les courses à quelques mètres de leurs salles de cours. Une épicerie solidaire a vu le jour pour venir en aide aux étudiants en situation de grande précarité.
“C’est un appel téléphonique du directeur du Carrefour Market de Belfort qui est à l’origine de la création de l’épicerie. Au premier confinement, il nous a proposé la mise en place d’un caddie pour collecter des denrées alimentaires de la part des clients à destination des étudiants. Très étonnés par la proposition, nous avons directement accepté sans vraiment nous douter de l’ampleur des dons”, explique Chloé Skrzypczak, chargée de projets événementiels à l’UTBM. C’est ainsi que l’aventure commence. À cause de la pandémie qui met à l’arrêt tout le domaine de l’événementiel, Chloé décide de saisir le projet à bras-le-corps, jusqu’à l’ouverture en février de l’épicerie.
“La première fois que je suis allé récupérer les dons, je me suis retrouvé devant 10 à 12 caddies pleins. J’ai vraiment été surprise d’autant de générosité des gens”, avoue-t-elle. Par la suite, d’autres structures ont participé à cette campagne de dons comme le magasin de grande distribution Cora à Andelnans ou la mairie de Bourogne.
Jusqu'à 150 étudiants par semaine
Biscottes, pâtes, lait, œufs, haricots verts, compote, shampoing, dentifrice, chaque étudiant remplit un formulaire en cochant les cases d’aliments et de produits dont il a besoin. Un membre de l’équipe pédagogique ou étudiant bénévole se charge alors de remplir un sac cabas de tous les produits indiqués avant de le remettre à l’élève. Petit déjeuner, légumes, protéines à base de viande, protéines à base de poisson ou végétale, hygiène, fournitures scolaires, le formulaire se veut varié et a été pensé pour répondre à tous les besoins des étudiants. “Nous achetons également beaucoup de denrées alimentaires pour répondre à tous les régimes alimentaires. Avec un grand nombre d’étudiants internationaux, il était indispensable que notre épicerie solidaire soit la plus inclusive possible. Cela vaut également pour les produits d’hygiènes féminins”, affirme fièrement la jeune femme.
“Je viens une fois par semaine, notamment pour les produits frais. Au départ, je ne me suis pas sentie légitime de venir à l’épicerie, mais avec un budget de 40 euros par semaine, j’ai pu économiser une quinzaine d’euros, notamment en produits d’hygiène parfois hors de prix”, confie Léa, étudiante en 3e année. La structure accueille jusqu’à 150 étudiants par semaine avec des horaires d’ouverture, le mardi de 12h à 14h et le jeudi de 13h à 17h. “ Il n’y a pas du tout d’abus. Les étudiants sont vraiment très responsables, conscients et bienveillants les uns envers les autres”, explique Chloé Skrzypczak. Cette année, l’UTBM accueille sur ses trois campus 2 757 étudiants apprenants (tronc commun, cycle ingénieur, masters, doctorat…).
Depuis l’ouverture, l’établissement peut compter sur de nombreux partenaires comme le Crédit Agricole Franche-Comté, le Chalet aux œufs ou encore la Croix-Rouge qui permettent le réassort en produits. “Cette générosité fait du bien en cette période difficile”, s’émeut la chargée de projets événementiels.