Avec l’AFP
mis à jour le 22 février à 21h12
En France, les salariés bénéficieront de 4 300 euros brut au minimum – 3 882 euros net -, soit 300 euros de plus qu’en 2022, ce qui représente “2,4 mois de salaire pour les premiers niveaux de rémunération”, d’après le groupe. “C’est la redistribution la plus importante depuis dix ans”, a souligné le directeur des ressources humaines (DRH) Monde Xavier Chéreau lors d’une conférence de presse. Au maximum, un salarié français pourra toucher 6 190 euros, a précisé le DRH France, Bruno Bertin.
“Ce n’est pas rien”, a reconnu auprès de l’AFP le délégué syndical central CFTC Frédéric Lemaytch. “C’est la plus grosse somme qu’on ait pu avoir et avec quand même beaucoup de vents contraires, on arrive à faire en sorte que les salariés touchent plus que l’année dernière”, a-t-il rappelé. En Europe, sur un marché déprimé, le groupe a enregistré un net recul de ses ventes, à 2,6 millions d’unités (-8%). “Ces résultats sont le fruit d’une stratégie éclairée et de l’exécution de cette stratégie par les collaborateurs qui ont su s’adapter aux changements et faire preuve d’abnégation pour obtenir cette excellente performance dans un contexte de crise mondiale”, note de son côté la CFE-CGC, dans un communiqué. Et d’ajouter : “La performance économique va de pair avec la performance sociale. C’est dans cet esprit que la CFE-CGC rappelle la nécessité de poursuivre les investissements en France et développer fortement l’actionnariat salarié.”
“Ces primes sont nettement en dessous des attentes et ne reflètent absolument pas l’engagement des salariés et la surperformance économique”, a de son côté estimé la CFDT. “C’est un très mauvais signe qu’envoie le groupe Stellantis aux salariés en privilégiant une fois de plus les actionnaires”, a poursuivi le syndicat, en référence au versement de 4,2 milliards d’euros de dividende pour l’exercice 2022.
Le bénéfice record enregistré cette année “n’a été possible que grâce à l’engagement et à l’implication de tous les salariés du groupe”, a souligné dans un communiqué Force Ouvrière, le premier syndicat du groupe. Stellantis doit désormais “assurer à tous les salariés les conditions de travail adaptées grâce notamment à un outil industriel performant et à une R&D ambitieuse”, a poursuivi FO.
La mesure d’intéressement proposée vient s’ajouter à une augmentation de salaire de 5,3% pour l’année 2023 en France négociée en décembre avec les partenaires sociaux. En octobre, confronté à un mouvement de colère et des débrayages, la direction de Stellantis avait également octroyé une prime de partage de la valeur d’un montant de 1 000 euros pour les salariés gagnant jusqu’à environ deux fois le Smic. Stellantis, issu de la fusion entre Fiat-Chrysler et PSA il y a deux ans, compte 264.000 salariés dans le monde dont 44.000 en France où 12 usines sont implantées.