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PSA Sud : un consensus politique en trompe-l’œil à l’Agglomération

PMA a racheté la zone dite PSA Sud pour 11,55 millions d'euros. | ©Stellantis

Les élus de Pays de Montbéliard Agglomération ont approuvé ce jeudi soir le rachat des 42 ha de PSA SUD, libérés par Stellantis dans le cadre du projet Sochaux 2022, pour la somme de 11,55 millions d’euros. Le budget total de ce projet de réhabilitation avoisine les 40 millions d’euros. Malgré tout, pour certains élus, le dossier n’a pas été assez travaillé. Notamment sur la question de l’emploi.

Les élus de Pays de Montbéliard Agglomération ont approuvé ce jeudi soir le rachat des 42 ha de PSA SUD, libérés par Stellantis dans le cadre du projet Sochaux 2022, pour la somme de 11,55 millions d’euros. Le budget total de ce projet de réhabilitation avoisine les 40 millions d’euros. Malgré tout, pour certains élus, le dossier n’a pas été assez travaillé. Notamment sur la question de l’emploi.

C’est acté. Jeudi soir, le conseil communautaire de Pays de Montbéliard Agglomération (PMA) a approuvé le rachat des 42 hectares de la zone dite « PSA SUD », vendue par Stellantis Sochaux. Ces terrains sont libérés par le constructeur automobile à la suite du compactage de l’usine dans le cadre du déploiement du nouveau système de production mono-flux, nommé Sochaux 2022. « Un consensus politique a été trouvé », pouvait-on entendre au début de la séance, dans la voix de Charles Demouge, président de PMA. Pour autant, ce projet, qui comprend le rachat des terrains, une réhabilitation et un plan de développement, d’un budget d’investissement prévisionnel de 40 millions d’euros, a soulevé de nombreuses interrogations ; des élus reprochent particulièrement l’absence de plan précis autour de la création d’emplois.

Ne voulant pas s’opposer à la vente, le groupe politique de Damien Charlet, Ensemble pour le pays de Montbéliard 72, s’est abstenu. Le projet a donc reçu 89 approbations et 22 abstentions. Une manière de mettre en exergue les interrogations sur la question de l’emploi, traitée trop rapidement, selon certains élus. « On nous demande de signer aujourd’hui pour voir demain ce qui pourra être fait en termes d’emplois », s’est inquiété Damien Charlet, vice-président de PMA, en charge des mobilités. « Nous avons rencontré les syndicats de Stellantis. Quand nous regardons les chiffres liés à l’emploi, cela nous pose de vrais problèmes. Les 4 000 suppressions d’emplois doivent nous emmener à réfléchir. Avons-nous un plan ? Des garanties de la part de Stellantis ? » s’est interrogé l’élu socialiste d’Audincourt.

Plan du site, avec le découpage des différentes zones. PSA SUD est en bas à droite, en rose.

Pour le moment, la majorité reste frileuse sur des annonces concernant les entreprises qui pourraient s’implanter et sur les questions d’emplois qui y sont liées. « Ce seront des entreprises dans le secteur de l’industrie, évidemment. Le secteur logistique se prête mal à l’endroit. Et encore moins le tertiaire », analyse Didier Klein, vice-président de PMA chargé de l’économie. « Nous serons localisés au même endroit que le Matternlab, qui va former au métier de demain. Nous allons nous concentrer sur des entreprises innovantes, qui sont dans la continuité des formations sur les nouveaux métiers », a argué Charles Demouge. Il a également précisé que les investisseurs, lors du salon de l’immobilier à Paris au mois de décembre, avaient été nombreux à s’intéresser au projet.

Mais pour Martial Bourquin, maire socialiste d’Audincourt, il n’est pas suffisant d’attendre de voir ce que l’on pourra faire et qui l’on pourra embaucher, demain. Il dénonce un manque de travail préalable sur la question des emplois. « Ce débat est sidérant. Tout doit être fait pour l’emploi. Sur le dossier, nous nous pressons alors que nous n’avons rien sur le social. Il faut négocier mieux et préparer un vrai projet. » Alors pourquoi un tel empressement ? Peut-être la venue de Carlos Tavares, p-dg de Stellantis, « qui doit venir à la fin du mois, pour attribuer un second véhicule », précise Nicolas Paquot, le maire d’Étouvans, président du groupe Indépendants et Solidaires. « Nous espérons décrocher l’une des marques de Stellantis. Si nous ne signons pas, le marché va s’en aller. Il faut saisir le premier marché qui se présentera », a alors avoué le président de PMA.

Le reste à charge fait bondir

Deuxième source d’interrogation : le prix d’achat de PSA SUD. Car pour Damien Charlet, le prix du site (11,55 millions d’euros) est bien élevé. Stellantis « aurait pu faire un effort compte tenu de l’histoire qui est en train de s’écrire », souffle-t-il. En refaisant les comptes à partir de ce prix d’achat, des élus ont tiqué sur le déficit restant de l’opération. Sur les 40 millions prévisionnels, si l’on déduit les 16 millions d’euros de participation de l’État, les 800 000 euros du conseil régional Bourgogne-Franche-Comté et les 15 millions d’euros estimés de cession de bâtiment, il restera à la charge de PMA 16,4 millions d’euros. De quoi en faire bondir certains. « L’Agglomération se devait d’être aux côtés de Stellantis.  Il est nécessaire de faire cette opération pour notre économie. Ainsi, nous avons toujours investi pour l’économie par an, au moins, un million [d’euros]. Il faut penser que cette somme sera lissée sur les quinze prochaines années », rassure Charles Demouge.

Certains élus ont aussi dénoncé une faible participation de l’État et de la Région. Alain Sylvant, le maire d’Écot, a émis un bémol sur « la Région, qui n’investit presque rien du tout, alors qu’elle est la 2e région la plus industrialisée. » Le président de PMA, Charles Demouge, assure « qu’une lettre est partie pour demander à la Région de faire un effort ». Il explique ainsi attendre « de bonnes surprises ». Tandis que d’autres défendent une participation de l’État « plus tardive », lorsque des projets liés à l’innovation seront en route. « L’État nous accompagnera lorsque nous aurons un vrai projet. Il nous faudra un projet ambitieux, mais je n’ai pas d’inquiétudes concernant la venue des entreprises », a temporisé Nicolas Paquot. Des annonces seront faites dans les prochains mois, veut alors rassurer le vice-président de PMA en charge de l’économie, Didier Klein.

3 séquences d’aménagement

Une face urbaine, d’environ 8,5 hectares (1) : c’est le premier secteur qu’il faudra aménager pour amener l’ensemble des réseaux et réaliser des accès. Cette zone d’aménagement est composée d’un axe principal poids lourds (PL) qui permet l’entrée et la sortie des véhicules par le giratoire de l’autoroute, à la sortie de Sochaux.

Le secteur central, situé au cœur du site (2) : cette phase devrait être réalisée en même temps que la précédente. Dès que Stellantis aura libéré le bâtiment de montage (courant 2022/2023). Il pourra être acquis par un investisseur. Son avantage : 150 000 m² de surface sur deux étages, pouvant accueillir des activités presque immédiatement. Même si des travaux de cloisonnement ou de démolitions partielles devront sûrement être conduits.

La vitrine (3) : Il s’agit de la bande Sud-Sud/Ouest qui sera visible depuis l’autoroute A36. C’est aussi la parcelle la plus compliquée en raison de la contrainte des réseaux qui y passent (gaz). Elle sera dédiée à des activités de logistique, stockage ou pour de petites industries. « Il s’agit d’un macro-lot », explique le communiqué de PMA.

L’ensemble des réseaux (eaux pluviales, eau potable, gaz, haute tension, air comprimé) seront déconnectés du site de production pour rendre les 42 ha indépendants du site Stellantis.

PSA SUD sera découpé en trois zones distinctes.

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