L’ambiance était tendue, ce jeudi 23 septembre, à l’occasion de la séance plénière du conseil départemental du Territoire de Belfort. Les élus se sont particulièrement écharpés sur le dossier de la prévention et de la protection de l’enfance.
L’ambiance était tendue, ce jeudi 23 septembre, à l’occasion de la séance plénière du conseil départemental du Territoire de Belfort. Les élus se sont particulièrement écharpés sur le dossier de la prévention et de la protection de l’enfance.
Il est 11 h. Ce jeudi. Marie-France Cefis, conseillère départementale déléguée à la famille se lance dans la lecture du rapport sur le contrat départemental de prévention et de protection de l’enfance. Selon ce rapport, le Département a consacré près de 15 millions d’euros sur sa politique de prévention et de protection à l’enfance entre 2017 et 2021. Avec, pour principal enjeu, celui de renforcer la prévention précoce et le repérage des enfants en situation de danger pour assurer une meilleure prise en charge.
Florian Bouquet, président du conseil départemental, a félicité la venue de ce rapport qui tombe « parfaitement en adéquation avec les demandes du secrétaire d’État Adrien Taquet qui a présenté les contours d’une stratégie nationale autour de la prévention et de la protection de l’enfance ». Des félicitations qui ont fait bondir l’opposition. Samia Jaber a tenu à rappeler les nombreuses difficultés rencontrées dans les différents lieux d’accueil des personnes dans le besoin sur le Territoire et notamment dans les maisons d’enfants à caractère social (MECS). « Nous connaissons la difficulté avec les MECS sur l’accueil des enfants. Nous arrivons au terme de ce schéma en 2021. Il nous faut revoir la politique de protection de l’enfance et faire face à notre difficulté de faire venir des assistants familiaux. Il y a un grand malaise autour de tous ces métiers », a argué Samia Jaber. Avant de rappeler que « les éléments, et notamment ce qui s’est passé à la Villa des Sapins, nous invitent à mettre en place un audit externe sur les structures qui accueillent des enfants. Il ne faut pas attendre les pompiers pour éteindre le feu. Il faut plus de prévention ». Bastien Faudot a défendu, lui aussi, cette idée en insistant que « ces audits seront l’occasion de faire de la prévention. Nous avons un devoir de regard pour évaluer que tout se passe bien avant qu’il y ait des incidents ». Des propos qui ont été rejetés par le président du Département.
Pour rappel, l’année dernière, le Département avait coordonné une action pour transférer la gestion de la maison d’enfants à caractère social de la Villa des Sapins à l’association de sauvegarde de l’enfant à l’adulte du nord Franche-Comté (ASEA) à la suite d’un rapport dénonçant la défaillance de l’association Servir (voir notre article).
« Une forme d’ingérence »
Le ton est alors monté d’un cran. Florian Bouquet voyant ces audits comme une forme « d’ingérence ». « Il y a un cadre juridique à respecter. Ces structures sont gérées par des associations privées. Nous travaillons étroitement avec elles. Elles nous fournissent les rapports qui nous permettent d’avoir un suivi de ces établissements », a justifié Florian Bouquet. Avant d’ajouter : « Nous avons assumé toutes nos responsabilités quant aux établissements défaillants, comme à la Villa des Sapins. Par contre, il faut des choses établies. On ne peut pas faire des audits en se basant sur des racontars. Vous jouez sur la corde sensible. Il faut du factuel et nous sommes là pour faire les choses proprement, dans le cadre juridique. »
Marie-France Cefis, également maire de Valdoie, a tenu à ajouter qu’elle suivait de très près le dossier. « S’il le faut, je demanderai à vous faire suivre les rapports pour que vous puissiez comprendre que l’on fait déjà de la prévention », a-t-elle expliqué. Un point de vue, qui loin de convaincre l’opposition, a nourri le débat et l’animosité durant toute la fin de séance. Bastien Faudot a accusé Florian Bouquet d’ « être obtus » et le débat a fini dans la cacophonie la plus totale, jusqu’à ce que le président du Département clôture le débat. Ambiance O.K corral au conseil départemental.