Le temple Saint-Martin de Montbéliard a été retenu pour recevoir le soutien de la mission Stéphane Bern 2020, en faveur du patrimoine en péril. Le temple est le plus ancien bâtiment protestant de France encore debout.
Le temple Saint-Martin de Montbéliard a été retenu pour recevoir le soutien de la mission Stéphane Bern 2020, en faveur du patrimoine en péril. Le temple est le plus ancien bâtiment protestant de France encore debout.
Le temple Saint-Martin, à Montbéliard, est le plus ancien édifice construit par le culte protestant encore existant en France. Il a été édifié entre 1601 et 1607, par l’architecte H. Schickhardt. « il allie morphologie des premières églises luthériennes allemandes et inspiration italienne », annonce la fondation du patrimoine Bourgogne-Franche-Comté dans un communiqué de presse. L’aspect intérieur a été modifié au fil des siècles. Les boiseries latérales, la chaire et les stalles ont été ajoutées au XIXe siècle. À l’intérieur, plusieurs éléments sont classés, dont l’orgue de tribune ou encore l’autel.
Le 30 juin, la mission Stéphane Bern 2020 a annoncé les 18 bâtiments emblématiques qui seront soutenus cette année pour qu’ils soient restaurés. Le temple Saint-Martin est le seul bâtiment de Bourgogne-Franche-Comté. C’est la 3e édition de cette mission confiée par le président de la République à l’animateur, qui vise à sauvegarder le patrimoine en péril. « De nombreuses dégradations ont endommagé l’édifice au fil du temps et les intérieurs n’ont pas fait l’objet de travaux récents. L’ association Église protestante unie de France – paroisse de Montbéliard, propriétaire de cet édifice classé Monument historique depuis plusieurs années l’ambition d’engager un vaste programme de restauration en accord avec la direction régionale des affaires culturelles », rappelle la fondation du patrimoine.
Appel aux dons depuis 2015
Depuis 2015, une campagne d’appel aux dons est ouverture sous l’égide de la fondation du Patrimoine (www.fondation-patrimoine.org/32860). 145 000 euros ont déjà été collectés, par 350 donateurs. « La restauration des maçonneries et menuiseries est devenue urgente, ainsi que celle des décors peints », indique la fondation du patrimoine. Des éléments peints ont été récemment découvert sur une demi-travée et la direction régionale des affaires culturelles a demandé la poursuite des travaux de sauvetage pour ne pas qu’elles disparaissent. Le sol n’est plus totalement plat non plus. On estime à 3 millions d’euros les travaux nécessaires pour restaurer le temple.
Si le temple est affecté au culte, il accueille également des expositions, l’été et lors du marché de Noël, mais aussi des concerts. L’office de tourisme y organise des visites guidées. Et l’association propriétaire du lieu aimerait même accroître cette utilisation.
En 2019, la délégation de Bourgogne-Franche-Comté est intervenue sur 340 projets pour un montant de travaux soutenus de 30 millions d’euros, soit près de 900 emplois crées ou sauvegardés.
En 2016, le temple a enregistré le « retour » du retable de Montbéliard, tout du moins un fac-similé de cet objet fabriqué au XVIe siècle et conservé en Autriche, qui comprend 156 images, une sorte de bande dessinée de la parole réformée.
Travaux de restauration intérieurs à engager
– Maçonnerie : réfection des soubassements, assèchement des maçonneries, restauration des sols, parements et enduits, nettoyage des corniches et entablements ;
– Menuiserie : restauration des lambris du chœur, des portes, des baies (intérieur/extérieur) et du plafond, réparation des estrades de la tribune, des stalles, de l’autel et des bancs ;
– Décors peints : décapage et remise en peinture des murs et plafond, en raccord avec la restauration des couches picturales originelles mises au jour. Une restitution intégrale des décors des parements est envisagée