Louis Souvet est mort ce lundi à l’hôpital de Trévenans. Ami de Chirac, ancien maire d’Exincourt puis de Montbéliard, président de l’agglo, sénateur, c’est un grand politique de la région qui disparaît.
Louis Souvet est l’un des hommes politiques les plus marquants du 20è siècle, dans le pays de Montbéliard et plus généralement dans le nord Franche-Comté. L’ancien maire d’Exincourt puis de Montbéliard est mort ce lundi soir à l’hôpital de Trévenans.
Faut-il y voir un clin d’oeil du destin ? Louis Souvet, l’homme qui a passé 43 ans de sa vie dans un fauteuil de maire est décédé dans sa 89è année, au lendemain d’une élection municipale. En fin de journée, Louis Souvet est parti rejoindre celui qui fut son ami, Jacques Chirac.
Jurassien d’origine l’homme était viscéralement attaché au pays de Montbéliard. Membre emblématique d’une génération politique issue des usines Peugeot. “Une époque où les syndicalistes étaient sur des listes de gauche et les cadres sur des listes de droite”, se souvient un vieux Montbéliardais. Louis Souvet est d’évidence de la deuxième catégorie. Chez Peugeot, il est chef du personnel à l’emboutissage jusqu’en 1980. À Exincourt, il est maire RPR depuis 1965. S’il quitte Peugeot en 1980, c’est pour intégrer le sénat où il siègera jusqu’en 2008.
En 1989, il fait partie des hommes qui comptent au RPR. Chirac est son ami, il lui rendra visite à plusieurs reprises. Il est maire d’Exincourt depuis 24 ans, et se lance dans un nouveau combat : ravir Montbéliard aux héritiers d’André Bouloche. Pari gagné : il bat le parti socialiste et s’installe pour trois mandats à la mairie de Montbéliard. Logiquement, il présidera la communauté d’agglomération pendant la même durée.
Louis Souvet était tout sauf un élu distant. Tout enfant du pays de Montbéliard se souviendra de sa silhouette longiligne, de sa chevelure de neige, de la 205 dont il n’aurait jamais laissé le volant à un chauffeur. Une familiarité et une popularité qui lui ont servi de rempart contre les assauts d’un jeune cacique du PS, un certain Pierre Moscovici.
En 2008, candidat à un quatrième mandat, il est battu par la liste socialiste de Jacques Hélias. Marie-Noëlle Biguinet, sa suivante sur la liste, lavera l’affront six ans plus tard. Elle entame son deuxième mandat.
Ce soir, le pays de Montbéliard est triste. Et les élections municipales n’y sont pour rien.