Une ancienne usine de fil à soie en Ardèche, une pâtisserie art-déco en Auvergne, un ancien verger à Montreuil: la Fondation du patrimoine (FdP) a annoncé lundi les noms de 101 sites qui bénéficieront de recettes de la Française des jeux et du Loto du patrimoine pour être restaurés. Dans le nord Franche-Comté, deux bâtiments ont été retenus : l’école en bois de Ronchamp et la galerie de l’hôtel-de-ville de Delle.
Avec l’AFP
Une ancienne usine de fil à soie en Ardèche, une pâtisserie art-déco en Auvergne, un ancien verger à Montreuil: la Fondation du patrimoine (FdP) a annoncé lundi les noms de 101 sites qui bénéficieront de recettes de la Française des jeux et du Loto du patrimoine pour être restaurés. Dans le nord Franche-Comté, deux bâtiments ont été retenus : l’école en bois de Ronchamp et la galerie de l’hôtel-de-ville de Delle.
Ces sites – châteaux, églises, jardins, maisons d’illustres, anciennes usines, etc., un par département – sont dits de “maillage” car ils sont repartis dans tout l’Hexagone et les territoires d’outre-mer. Ils s’ajoutent aux 18 sites emblématiques annoncés en juin. Ils vont d’une ancienne usine de fil à soie en Ardèche à une pâtisserie art-déco en Auvergne et au fort de Joux dans le Doubs, où mourut le héros de l’émancipation haïtienne Toussaint Louverture.
En Haute-Saône, c’est l’école en bois de Ronchamp qui a été retenue (retrouvez ici le détail du projet de la Fondation du patrimoine). Datant de 1938, elle a été construite par l’architecte Henry-Jacques Le Même. Elle avait été commandée par Oscar Frossard, alors maire de la commune. « L’école en bois a pour vocation de revaloriser la construction en bois dans les communes forestières », explique Benoît Cornu, l’actuel maire de Ronchamp. « Initialement associée à une salle des fêtes, bombardée en 1940, elle est représentative de la volonté de favoriser l’art nouveau lors de l’expo universelle de 1937 à Paris. Sa façade rappelle d’ailleurs celle du pavillon eaux et forêts de l’expo en question », poursuit l’édile. Elle est inscrite aux Monuments historiques depuis 2008. Le coût des travaux avoisine le million d’euros dont environ 350 000 euros pour la toiture confirme le maire.
Dans le Territoire de Belfort, c’est une bâtisse de Delle qui est sélectionnée. L’actuel bâtiment de l’hôtel de ville de Delle a été construit en 1581 par Louis Lourdel, prévôt, bailly et officier du duc d’Autriche, rappelle la Fondation du patrimoine dans sa présentation du projet. « C’était à la base une grande maison s’appuyant sur le rempart Nord. Cette demeure fut ensuite achetée et transformée en 1726 par le président du Conseil Souverain d’Alsace qui y réalisa des jardins et des galeries le long d’une partie de l’ancien rempart, afin d’en faire un lieu d’agrément », détaille la notice. C’est cette galerie en bois qui fait l’objet d’un projet de restauration (la fiche du projet). La propriété a été rachetée par la municipalité de Delle en 1993. C’est le maire Raymond Forni, ancien président de l’Assemblée nationale (2000-2002) qui engagea des travaux de rénovation. La rénovation consiste à démonter et remonter le mur, ainsi que la galerie en bois.
Projet de revalorisation
La sélection des 101 sites a été annoncée aux Murs à pêches, espace de 34 hectares au cœur de Montreuil : 17 kilomètres de murs de cet ancien verger, datant du XVIIe siècle, seront restaurés ou reconstruits. La Fondation du patrimoine accompagne depuis 15 ans les efforts des acteurs locaux, notamment la mairie, pour rendre vie à ce lieu et redonner un poumon vert à la petite couronne de l’est parisien. Le long de ces murs, des pêchers profitaient jadis de la qualité thermique des plâtres provenant des carrières de gypse. Les pêches étaient servies à la table du roi Louis XIV. A la fin du XIXe siècle, ces cultures occupaient 500 hectares à Montreuil, mais l’industrialisation massive et la pollution ont fait dépérir ce verger de banlieue. Le député de Seine-Saint-Denis, Alexis Corbière, de la France insoumise, est venu apporter son soutien à “un musée d’histoire vivante”, qui fait partie du “patrimoine social, populaire”. “Le patrimoine requiert l’action publique” et “la défense du patrimoine ne doit pas être un jeu”, a-t-il lancé, dans une pique à la Française des jeux (FdJ) qui organise la loterie en faveur du patrimoine.
L’animateur Stéphane Bern, qui conduit depuis trois ans la mission patrimoine confiée par Emmanuel Macron, a énuméré les trois critères qui doivent, selon lui, se cumuler pour la sélection d’un site: “l’état de péril, un plan de financement bien ficelé et un projet de révalorisation pour redonner une vocation culturelle au site rénové.”
Depuis trois ans, la Mission Patrimoine s’est engagée dans la restauration de 509 sites, dont 180 sont d’ores et déjà sauvés : 43 sont achevés et les travaux sont en cours pour 137. La Française des Jeux (FDJ) propose une nouvelle édition d’un ticket à gratter à 15 euros. Cette offre est complétée cette année par cinq tirages du Loto d’ici le 19 septembre. Les recettes aideront à financer la rénovation de ces sites.