L’association européenne des constructeurs estime que 1,14 million de salariés de l’automobile sont touchées par les mesures de confinement. Sans compter les emplois indirects. L’association espère une action concertée à l’échelle de l’Union pour un redémarrage coordonné.
(AFP)
L’association européenne des constructeurs estime que 1,14 million de salariés de l’automobile sont touchées par les mesures de confinement. Sans compter les emplois indirects. L’association espère une action concertée à l’échelle de l’Union pour un redémarrage coordonné.
L’automobile, secteur moteur de l’économie européenne, française et nord franc-comtoise, est frappée de plein fouet par la crise du covid-19. Sur les trois premiers mois de 2020, la baisse du marché automobile atteint 25,6% dans l’Union européenne. Elle est même de 35,5% en France. Le marché avait déjà subi en début d’année le contrecoup d’immatriculations anticipées à la fin 2019, d’une part pour écouler des véhicules polluants avant l’entrée en vigueur de plafonds européens de CO2 contraignants pour les constructeurs, d’autre part pour esquiver un alourdissement de la fiscalité automobile dans plusieurs pays, dont la France, à partir du 1er janvier.
La pandémie de coronavirus est venu empirer la situation. “Avec les mesures de confinement décidées sur la plupart des marchés à partir d’à peu près la moitié du mois, la vaste majorité des concessionnaires européens étaient fermés pendant la seconde moitié de mars”, a rappelé l’ACEA dans son point mensuel. Dans des circonstances similaires, le marché automobile chinois a chuté de 78% en février et 42% en mars.
Face à cette situation, l’Association des constructeurs n’a pas fait de nouvelles prévisions pour le reste de l’année lors de l’annonce de ses chiffres mensuels. Il faut dire que les ventes d’automobiles dépendront beaucoup de la durée du confinement, encore incertaine, dans les différents pays. Après six années consécutives de croissance, l’ACEA envisageait déjà avant la crise du coronavirus un recul des immatriculations européennes de 2%.
Le 1er avril, le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA) disait tabler désormais sur une baisse de 20% du marché français cette année. “Même en cas de reprise forte” après le confinement, “on ne pourra pas rattraper complètement (la) baisse considérable” du mois de mars, et celles d’avril et de mai qui se profilent déjà pour les mêmes raisons, expliquait alors à l’AFP François Roudier, porte-parole du CCFA.
En France, la fin du confinement n’est pas prévue avant le 11 mai, et le CCFA a demandé jeudi au gouvernement de “réunir dès que possible les conditions nécessaires à un redémarrage progressif de l’activité”, en autorisant notamment la vente de véhicules neufs et d’occasion. L’ACEA estimait de son côté lundi qu’au moins 1,14 million de personnes employées dans l’industrie automobile (dont la moitié en Allemagne et 90 000 en France) sur 2,6 millions au total, étaient affectées par les fermetures d’usines en Europe (Royaume-Uni compris). Avec les emplois indirects, la filière emploie dix fois plus de personnes.
Livraisons en chute de 68% pour PSA
L’Association des constructeurs demande désormais un soutien paneuropéen pour “un redémarrage coordonné de activités et des investissements pour l’ensemble de la chaîne logistique” de l’industrie automobile, un soutien à la reprise du marché, plus de flexibilité dans l’autorisation des véhicules de dernière génération et une accélération du déploiement des points de recharge pour les véhicules électriques.
Du côté des constructeurs, le groupe allemand Volkswagen (qui comprend aussi les marques Skoda, Audi, Seat et Porsche), numéro un européen, a vu ses ventes baisser de 46,2% en mars. La chute est sans surprise très sévère pour l’italien FCA (Fiat, Jeep, Lancia, Chrysler, Alfa Romeo…), fiancé du français PSA: – 76,6%.
Les constructeurs français, particulièrement présents en France, en Italie et en Espagne, ont davantage reculé que la moyenne du marché européen. Les livraisons du groupe Renault (avec Alpine, Dacia, Lada) sont en recul de 64,7% et celles de son rival PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall) de 68,1%.
Par ailleurs, le groupe PSA annonce ce vendredi développer ses possibilités de vente et de financement par internet.