« La médiatisation est arrivée à la première journée des battues » organisées le 29 octobre 2017 pour retrouver Alexia, dont le corps sans vie sera découvert le lendemain, se souvient Isabelle Fouillot, la mère de la victime, interrogée samedi sur BFMTV, chaîne qui a consacré d’importants moyens et de longues heures d’antenne à l’affaire et au procès. « Les caméras sont arrivées sur ce mensonge de joggeuse » disparue, inventé par Jonathann Daval pour maquiller le féminicide, a-t-elle rappelé.
L’affaire de la « joggeuse disparue » aimante les médias. Dans l’inconscient collectif, « la disparition d’une joggeuse implique un prédateur » qui rôde, analyse Me Schwerdorffer. Des photos d’Alexia diffusées dans la presse montrent le visage d’une jolie fille souriante à laquelle chacun peut s’identifier. « Alexia était la fille de tout couple français. Une fille simple », a résumé dimanche, toujours sur BFMTV, son père, Jean-Pierre Fouillot.
L’instruction, scrutée par la presse, sera ponctuée de multiples coups de théâtre qui donneront autant de coups de fouet médiatiques à l’affaire. Premier d’entre eux, l’arrestation en janvier 2018 de Jonathann Daval. Trois mois auparavant, son visage de veuf éploré avait ému la France entière. Son placement en garde à vue fait l’effet d’une bombe médiatique. Sa puissance est décuplée par le mouvement #MeToo qui bat alors son plein.
L’affaire prend même une dimension politique lorsque Me Randall Schwerdorffer évoque pendant la garde à vue la personnalité, supposée « écrasante », d’Alexia. Marlène Schiappa, alors secrétaire d’État en charge de l’Égalité entre les femmes et les hommes, dénonce aussitôt un « victim blaming ».