Les frontières sont fermées, afin de réduire la circulation de la covid-19. En cas de motifs impérieux, il faut pouvoir présenter un test négatif. Les frontaliers en sont exempts. Reportage au poste frontière de la plateforme de Boncourt, près de Delle, où des gendarmes mobiles renforcent les douaniers.
Les frontières sont fermées, afin de réduire la circulation de la covid-19. En cas de motifs impérieux, il faut pouvoir présenter un test négatif. Les frontaliers en sont exempts. Reportage au poste frontière de la plateforme de Boncourt, près de Delle, où des gendarmes mobiles renforcent les douaniers.
« Bonjour, gendarmerie. » Il est 14 h. À la plateforme douanière de Boncourt, à l’entrée de la Transjurane, à la frontière franco-suisse, un automobiliste en provenance de Suisse baisse sa vitre. Il présente une pièce d’identité et un justificatif l’autorisant à traverser la frontière. Souvent, c’est un certificat d’employeur
9 000 véhicules transitent chaque jour par ce poste frontière, dans un sens ou dans l’autre. Le Territoire de Belfort compte 4 000 travailleurs frontaliers qui se rendent quotidiennement en Suisse pour travailler.
« Faire barrage au virus »
Depuis 48 heures, les contrôles sont fortement renforcés aux frontières françaises. « Tout déplacement international – depuis l’étranger vers la France et de France vers l’étranger – est totalement et strictement déconseillé jusqu’à nouvel ordre », indiquait à ce sujet, la préfecture du Doubs, ce lundi. Des motifs impérieux peuvent être invoqués (lire la liste ci-dessous), comme le décès d’un parent, les gardes d’enfant, l’assistance à une personne âgée ou handicapée ou une convocation judiciaire… Mais dans ce cas, il faut disposer d’un test négatif RT-PCR de moins de 72 heures. Si les voyageurs n’ont pas de tests de moins de 72 heures, les gendarmes invitent à faire demi-tour. Des isolements de 7 jours peuvent également être demandés. Des attestations sur l’honneur doivent être signées. Les travailleurs frontaliers, les transporteurs routiers et les résidents du bassin de vie frontalier dans un rayon de 30 km de leur domicile sont exempts de ces obligations.
« L’objectif est de faire barrage au virus », insiste Jean-Marie Girier, préfet du Territoire de Belfort, tout en notant que la situation sanitaire s’est légèrement améliorée dans le Territoire de Belfort, par rapport au début de l’année. Mais l’apparition du variant africain (on ne dit plus sud-africain car il s’est propagé dans tout le continent) n’est pas rassurante. Il est beaucoup plus contagieux et « il contribue à l’accélération de la viralité », relève le préfet.
15 contraventions depuis mardi
En ce début d’après-midi, tous les véhicules entrant en France sont contrôlés à ce poste de douane. Les douaniers ont reçu le renfort d’un escadron de gendarmes mobiles, composés d’une soixantaine de militaires. Ils sont présents constamment à la plateforme douanière, mais aussi au poste frontière de Delle-Boncourt et au niveau du péage de Fontaine, sur l’A36. Ils surveillent également étroitement les points de passage aux frontières de Réchésy, Courcelles, Villars-le-Sec et Croix. « Il y a une forte empreinte au sol », confie le capitaine Bouquin, commandant de l’escadron de gendarmerie mobile de Bourgoin-Jallieu. La logique : « Visibilité, dissuasion », poursuit l’officier. Et s’il le faut, verbalisation. Les gendarmes sont épaulés par les militaires de la gendarmerie départementale, des brigades de Delle et de Beaucourt, notamment pour les aspects logistiques. En plus des contrôles aux frontières, les gendarmes mobiles effectuent aussi des missions de contrôle des règles de couvre-feu. Depuis mardi matin, ils ont dressé une quinzaine de contraventions. La majorité concernait justement le non-respect du couvre-feu.
Une telle présence ne passe pas inaperçue. Et les automobiles s’en rendent compte. Stéphanie, une travailleuse frontalière qui réside à Bourogne, a dû attendre 20 minutes, ce mercredi après-midi, pour passer la frontière, en ce début d’après-midi. Un vrai changement. « Normalement, à cette heure-là, je suis déjà chez moi », confie-t-elle alors qu’elle vient d’être contrôlée. « C’est énorme, surtout que je suis levée depuis 3 h », poursuit-elle. Mais ces contrôles et la fermeture des frontières est « la dernière chance pour éviter le confinement », assure Jean-Marie Girier, préfet du Territoire de Belfort.
Liste indicative des motifs impérieux justifiant des déplacements frontaliers
Motifs impérieux d’ordre personnel ou familial :
– Décès d’un membre de la famille en ligne directe d’un frère ou d’une sœur / Visite à une personne dont le pronostic vital est engagé, pour les membres de la famille en ligne directe ;
Pièces exigibles : acte ou certificat de décès, certificat médical établissant la situation de la personne dont le pronostic vital est engagé
– Garde d’enfants par le parent investi de l’autorité parentale ou dont le droit de garde est reconnu par une décision de justice
Pièces exigibles : décision de justice et pièce justificative du lieu de domicile
– Assistance aux personnes âgées, malades ou handicapées ne disposant d’aucun autre soutien ;
Pièces exigibles : documents établissant la relation entre la personne aidante et la personne aidée, et attestant de la situation de la personne aidée
– Convocation par une autorité judiciaire ou administrative
Pièce exigible : convocation par l’autorité administrative ou judiciaire
– Impossibilité légale ou économique de rester sur le territoire sur lequel se trouve la personne
Pièces exigibles : Titre de séjour expirant, acte de licenciement, etc.
– Mise en sécurité de la personne (protection de l’enfance et lutte contre les déplacements illicites
d’enfants à l’étranger / protections des victimes de violence intrafamiliales)
Pièces exigibles : Tout document établissant la matérialité des faits
– Retour vers la résidence principale lorsque le voyage a été commencé avant le 31 janvier 2021
Pièces exigibles : justificatif de résidence principale, présentation du billet aller au retour dans le cadre d’un billet aller-retour, l’aller devant être antérieur au 31 janvier 2021
– Étudiants en début, reprise ou fin de cycle d’études
Pièce exigible : certificat de scolarité établi par l’établissement
Motif impérieux de santé :
– Urgence médicale vitale (pour la personne ainsi qu’un accompagnant si sa présence est indispensable)
Pièces exigibles : certificat médical, preuve d’une hospitalisation programmée, etc.
Motifs impérieux professionnels :
– Missions indispensables à la poursuite d’une activité économique, requérant une présence sur place qui ne peut être différée et dont le report ou l’annulation aurait des conséquences manifestement disproportionnées ou serait impossible (dont les professionnels du transport)
Pièces exigibles : attestation de l’employeur, carte professionnelle des équipages du transport international de marchandises, du transport international de passagers, du transport international maritime
– Professionnel de santé concourant à la lutte contre la Covid 19 ou participant à des opérations de coopération d’intérêt majeur en matière de santé ;
Pièce exigible : carte professionnelle
– Missions ponctuelles liées à l’exercice de prérogatives de puissance publique (dont les missions
diplomatiques) ne pouvant être différées ou reportées.
Pièce exigible : carte professionnelle, ordre de mission
– Sportifs professionnels de haut niveau pour la participation à des rencontres validées par le ministère des sports
Pièce exigible : carte professionnelle, certificat délivré par l’organisateur en lien avec le ministère des sports