« Sur la période 2023-2027, on estime une hausse des énergies entre 70 et 120 % », expose gravement Damien Meslot, maire de Belfort. Le coût actuel de l’énergie, aujourd’hui, est de 2,7 millions par an pour la Ville de Belfort et 1,9 million pour le Grand Belfort. Les augmentations entre 2023 et 2025 pourraient conduire à des prix compris entre 5,7 millions et 16,8 millions d’euros pour la Ville de Belfort. Tandis que pour le Grand Belfort, les coûts pourraient monter entre 6,5 millions et 19,6 millions, estime le maire.
« Ce ne sont que des estimations. Nous sommes incapables de savoir les coûts réels », souffle Damien Meslot. Mais en somme : il faut commencer à économiser. Sinon, cela se ressentira grandement « sur les impôts », somme le maire. Si les finances, étudiées au dernier compte administratif, sont bonnes pour la Ville (11 millions d’euros) et pour l’Agglomération (7,9 millions) « elles pourraient être consommées par l’augmentation des prix de l’énergie d’ici 2 ans », avise Damien Meslot.
Objectif : 1 million d’économie par an
« 1 million d’économie, on a jamais vu ça », expose le maire. De nombreuses mesures sont listées pour économiser, par an, un million d’euros sur les frais de la Ville et du Grand Belfort, explique le maire (voir encadré). Cela représente 22% du coût actuel. Mais malgré les ajustements, il expose qu’aucun service ou équipement public ne sera fermé : ni piscine, ni écoles, ni stades, ni gymnases. « En revanche, nous allons faire des efforts pour passer ce cap », explique-t-il.
Les illuminations de Noël, elles, seront maintenues, « au regard de leur faible coût de consommation » : 3 540 euros par an, explique le maire. Puisqu’elles fonctionnent toutes avec des éclairages Led.
La mairie se projette, déjà, sur le futur. Plusieurs actions sont en cours de réflexion : la création d’une chaufferie bois déchiqueté pour les serres municipales et les ateliers municipaux. Et la création d’un réseau de chaleur depuis le Sertrid. Des réflexions qui prennent racine, déjà, depuis plusieurs années.
« La période, difficile, doit nous amener à changer la façon d’utiliser les bâtiments. Il faut le voir comme une opportunité », explique le maire. Il se projette, d’ailleurs, sur les dix années à venir, expliquant réfléchir à des regroupements d’écoles ou de services, pour abandonner certains bâtiments anciens très énergivores. « Et puis, on espère que le prix finira, aussi, par se stabiliser », rapporte le maire pour conclure, l’air songeur.
Les mesures prises pour des réductions d’énergie :
– Extinction entre 1 h et 5 h du matin des éclairages publics dans toute la ville, avec une mise en œuvre au 15 novembre. « Les caméras de vidéo protection resteront quand même opérationnelles. Elles sont équipées de vision nocturne », explique le maire.
– Ajustement de l’éclairage public sur les horaires de lever et coucher du soleil (au lieu de 20 minutes de marge auparavant)
– Baisse du chauffage dans les piscines (27 ° bassin natation, 28 ° bassin d’apprentissage, 29° bassin ludique, 24° bassin extérieur).
– Arrêt définitif de toutes les fontaines (place de la Grande-Fontaine, place de la Petite-Fontaine, place des Oiseaux (rue Herriot), square du Souvenir, square Lechten, place de l’Étuve, faubourg de France, place Corbis, square Géant).
– Interdiction des chauffages d’appoint dans les locaux municipaux.
– Réduction du chauffage à l’unité de production d’eau potable (avenue du Maréchal Juin).
– Extinction nocturne de l’éclairage public des ZAIC en fonction des horaires de fermeture des activités de chaque zone.
– Coupure du chauffage des halles des marchés. Mise en œuvre en octobre.
– Réduction du chauffage dans les salles de sport aux valeurs réglementaires (14 ou 15 ° selon le sport). Mise en œuvre lors du redémarrage du chauffage.
– Remplacement par du LED de l’éclairage intérieur et extérieur des bâtiments publics.