Christine Maffli est à la tête de la marque Venera Création. Elle tient une boutique à Montbéliard, rue de Belfort. Récemment, elle s’est rendue à l’Élysée pour offrir l’une de ses créations, un coq, conçu à l’origine pour être vendu sur un stand de 4m2.
Christine Maffli est à la tête de la marque Venera Création. Elle tient une boutique à Montbéliard, rue de Belfort. Récemment, elle s’est rendue à l’Élysée pour offrir l’une de ses créations : un coq, conçu à l’origine pour être vendu sur un stand de 4m2. Retour sur ce moment charnière qui a relancé sa carrière d’artiste à part entière.
« Il y a six ans, presque sept, je lançais ma marque », raconte Christine Maffli. Avant cela, elle était infographiste. « Après 40 ans, je me suis demandé si c’était vraiment ce que je voulais. J’avais envie de lier ma passion, l’art, et le métier de mon mari : l’industrie.» Elle se met alors à créer des œuvres en aluminium et en acier, en s’associant avec de multiples entreprises locales. Elle est particulièrement connue pour ses éléphants en aluminium.
En 2021, elle décide de participer au salon parisien Made in France, mais sa candidature est perdue. Et il ne reste qu’un emplacement de 4m2, dans un coin excentré du salon, lorsqu’elle renouvelle sa demande. « Je me suis demandé comment j’allais pouvoir mettre mes créations sur un si petit stand. Alors, j’ai décidé de créer une nouvelle œuvre qui pourrait s’adapter à l’espace », narre l’artiste. C’est ainsi qu’elle crée, à l’effigie du salon, un coq en aluminium. « Je l’ai fait en un rien de temps. Je voulais simplement créer une pièce qui représentait la France.»
« Des gens qui se sont perdus ont quand même réussi à trouver mon stand », plaisante Christine Maffli. « L’un d’eux a eu une réaction extraordinaire en me disant que mon coq était plus qu’un objet, qu’il véhiculait une émotion. Je lui ai dit que ce serait drôle qu’il se retrouve à l’Élysée.» Le soir même, en novembre dernier, Christine Maffli rédige sur un formulaire en ligne pour écrire au président une demande, en quelques lignes, pour offrir l’un de ses coqs.
« C’était le signe dont j’avais besoin »
Surprise. Début janvier 2022, Christine Maffli reçoit une lettre du cabinet du Président. Elle est invitée à s’y rendre le 7 mars dernier pour déposer sa création. Elle en crée deux : un grand coq, destiné à entrer dans le musée de l’Elysée, qui sera exposé aux Journées du Patrimoine. Et un second, plus petit, qui trônera dans le bureau d’Emmanuel Macron. « Il y a deux jours, j’ai reçu une lettre de remerciement signée de la main du Président », n’en revient pas la créatrice. « Tout cela, c’est un signe du destin pour moi », ponctue-t-elle. Un signe pour changer de vie. Car Christine Maffli a pour projet de fermer boutique afin de se concentrer sur des créations plus imposantes, qu’elle pourrait exposer en galerie d’art. « J’avais envie d’évoluer comme une artiste. Jusqu’ici, beaucoup de gens pensaient que les créations en boutique n’étaient pas les miennes.»
Aussi, lorsqu’elle a commencé, Christine Maffli avait misé sur des petites créations vendues peu chères, pour rendre l’art accessible à tous. Mais le modèle est difficilement rentable. « Quand j’ai commencé, je n’y connaissais pas grand chose. Mais je me suis rendu compte que la fabrication revenait extrêmement chère, quand on fabrique en France. J’étais complètement en décalage », explique-t-elle. D’autant plus que l’augmentation récente du coût des matériaux pèse sur les finances de la créatrice qui conçoit ses œuvres avec de l’aluminium et de l’acier. « Mais même si les affaires sont compliquées je ne voulais pas abandonner mon bébé. » D’où l’idée de fermer boutique pour vendre ses créations dans des galeries.
« Quelqu’un de rationnel n’aurait jamais accepté ces 4m2 dans un salon d’exposition à Paris, mais il faut être un peu fou pour être artiste », souffle-t-elle. Grâce à cela, elle crée le coq qui l’enverra à l’Elysée. Et cet épisode “présidentiel” a été le déclic. Ce projet, Christine Maffli l’a beaucoup fait mûrir, et la décision est prise.
Quelques-unes de ses séries, les vaches et les lions seront vendus dans les offices de tourisme de Belfort et Montbéliard. Sur son site en ligne, elle fera perdurer quelques éléphants décorés et ses coussins. Mais le plus gros de son travail sera désormais consacré à la création artistique à destination de galeries ou commandes. Sa première commande est d’ailleurs déjà passée. Une sculpture urbaine commandée par une mairie ; le lieu et l’emblème sont encore une surprise. « J’ai rebondi sur mes cendres. Maintenant, il faut y croire », se motive la créatrice. Rendez-vous dans quelques mois pour découvrir sa première œuvre en tant qu’artiste à part entière.