La socialiste Maude Clavequin vise le fauteuil de maire de Belfort en mars 2020. Avec, en toile de fond, un projet pour le nord Franche-Comté. Elle annonce une candidature de rassemblement, sans jamais mentionner de soutiens partisans.
La socialiste Maude Clavequin vise le fauteuil de maire de Belfort en mars 2020. Avec, en toile de fond, un projet pour le nord Franche-Comté. Elle annonce une candidature de rassemblement, sans jamais mentionner de soutiens partisans.
« La capacité de résilience de Belfort passe par un territoire plus grand et plus fort. » En quelques mots, Maude Clavequin, première secrétaire de la fédération du Parti socialiste du Territoire de Belfort, annonce la couleur. Elle est candidate à la mairie de Belfort. Et elle pense que l’avenir de ce territoire passe par l’échelle du pôle métropolitain. « Pour peser nationalement et régionalement », analyse-t-elle.
« Il est important, à l’occasion de cette élection, de proposer un rassemblement le plus large possible », insiste-t-elle, évoquant « une union des compétences » et une volonté de sortir des « carcans ». Un rassemblement qui va de la gauche à la droite du spectre politique, en oubliant les extrêmes.
Animer le nord Franche-Comté
Son programme va s’organiser autour de quatre axes. D’abord, la transition écologique et énergétique, « qui doit se faire par un prisme économique », pour ne pas mettre de côté « les plus fragiles ». Ensuite, le développement économique qui passe par la diversification. Troisième point, celui de la culture et de l’éducation. Elle veut repenser notamment les temps périscolaires, « un temps indispensable pour l’ouverture des enfants à la culture, au sport ou au vivre-ensemble ». Et, dernier point, la métropolisation du nord Franche-Comté. « Pour moi, c’est une urgence absolue. On ne peut plus traiter certaines questions les unes indépendamment des autres. » Elle évoque, par exemple, la création d’une autorité organisatrice des mobilités du nord Franche-Comté. Un rendez-vous raté en juin 2017, lorsque le pays de Montbéliard a renouvelé sa délégation de service public.
Elle est prête à travailler un programme commun avec des candidats du pays de Montbéliard ou du pays d’Héricourt. À Montbéliard, serait-ce le socialiste Éric Lançon ou le marcheur Denis Sommer ? « Je travaillerai ce projet avec ceux qui veulent partager ce projet », esquive Maude Clavequin. Elle veut utiliser le temps de la campagne aux élections municipales pour justement réfléchir à l’avenir du nord Franche-Comté. « C’est ambitieux, c’est très innovant et on sort de nos zones de confort. Penser l’avenir d’une ville comme Belfort, c’est penser de manière plus globale. » Selon elle, avec la raréfaction des dotations aux collectivités locales, il n’y a pas d’autres choix que de se rassembler. « La question est : comment anime-t-on ce territoire et comment met-on en lien les personnes ? »
"Je suis socialiste et je le reste"
Maude Clavequin a rappelé son attachement à la gauche et revendique des valeurs humanistes, de progrès et d’innovation. « Les personnes qui veulent s’engager à mes côtés partagent ces valeurs et le projet », insiste-t-elle, consciente de son pari politique. « Je suis socialiste et je le reste », certifie également celle qui ne veut plus perdre de temps pour promouvoir cette perspective d’analyses. « La question n’est pas de savoir si je suis compatible ou pas avec un parti, mais si on est compatible avec un projet », résume Maude Clavequin, après avoir été questionnée sur le soutien de la République en marche à sa candidature (lire par ailleurs). Ce rassemblement déterminera pourtant, en grande partie, les contours de son projet et de ses soutiens.
LREM ne s’est pas (encore) prononcée
« Je me réjouis qu’une femme de qualité, jeune, prenne la tête d’une liste de large rassemblement », a noté Bruno Kern, référent départemental de la République en Marche (LREM), au sujet de cette candidature. Une candidate contre laquelle il était pourtant opposé en 2017, lors des dernières élections législatives dans la seconde circonscription du Territoire de Belfort. Bruno Kern rejoint Maude Clavequin sur sa vision du nord Franche-Comté. « Belfort, sans le nord Franche-Comté, c’est juste de la réfection de trottoirs », estime-t-il, notant qu’il n’y a plus de vision pour ce territoire depuis Jean-Pierre Chevènement et Louis Souvet. Il apprécie également qu’elle ait pris « ses responsabilités ». Toutefois, il rappelle que Maude Clavequin n’a pas demandé l’investiture de La République en Marche. Il y a un calendrier et une procédure interne au parti pour les candidatures aux municipales ou les soutiens. Le choix et la stratégie de La République en Marche à Belfort devraient être connus avant mi-octobre.