Plusieurs syndicats ont décidé de faire front commun pour manifester sur le parvis de l’hôpital de Trévenans ce jeudi 4 août de 13 h à 15 h. En cause : l’obligation vaccinale du personnel.
CGT, CFDT, CNI : les trois syndicats se révoltent. Si leurs opinions divergent sur certains points, ils ont décidé de faire front commun pour manifester sur le parvis de l’hôpital de Trévenans ce jeudi 5 août de 13 h à 15 h. En cause : l’obligation vaccinale du personnel.
Deux communiqués circulent. Celui de la CFDT et celui de la CGT, associée à la coordination nationale infirmière (CNI). Le dénominateur commun : l’obligation vaccinale qui passe mal auprès des soignants. Les trois syndicats appellent à une grève illimitée qui démarrera ce jeudi. « Disons stop à tout cela ! » peut-on lire sur le communiqué de la CFDT. « Vacciner oui, contraindre, non ! » lit-on sur le communiqué commun de la CGT et de la CNI. Céline Durosay, secrétaire nationale de la CNI basée à Trévenans, affirme que même si deux préavis de grève ont été déposés, les idées sont similaires.
« Quels que soient les points de vues des syndicats, on est capables de se retrouver sur des points aussi importants que ceux qui sont abordés aujourd’hui. On ne pouvait pas faire de préavis de grève commun aux trois syndicats pour des questions techniques, mais on est tous d’accord pour crier à l’aberration », affirme-t-elle.
« Rendre obligatoire, c’est contraindre sans convaincre »
Les trois syndicats tentent de se faire entendre sur le droit des soignants à la non-vaccination : « Si la majorité du personnel est persuadée de l’intérêt et de la nécessité de la vaccination, est-il juste de forcer ceux qui ne sont pas – encore – convaincus ? » argue le communiqué de la CGT et de la CNI. « Interdire les non-vaccinés d’exercer est une aberration au regard des effectifs actuels à l’hôpital et aux difficultés de recrutements. Qui prendra en charge l’intégralité des usagers ? » continue le communiqué.
Contactée, Régine Frigotto, de la CFDT, rejoint la CGT et la CNI sur ce point : « Il n’y a pas à contraindre les salariés. On est pour la vaccination pour la plupart d’entre nous, mais contre l’obligation vaccinale et la mise en place, en prime, de sanctions contre les salariés. » La difficulté de recrutement, le manque de personnel et les carences d’absentéismes sont quelques-uns des points sur lesquelles les syndicats manifesteront aussi ce jeudi. « Dans un contexte de manque d’effectifs paramédicaux et médicaux, comment faire face à une potentielle quatrième vague avec encore moins de personnel » , arguent les membres de la CFDT?
Avis de grève illimitée
Le 29 juillet, la lettre était rédigée et postée à l’intention du directeur de l’hôpital Nord Franche-Comté. « L’intersyndicale CGT, CNI dépose un préavis de grève illimité à compter du 5 août 2021. Il concerne l’ensemble des personnels de l’HNFC ». Le ton est donné. Les syndicats réclament « l’abrogation de toute loi visant à mettre en œuvre l’obligation vaccinale des agents et envisageant des sanctions telles que suspension de salaire et interdiction d’exercice », ainsi que l’abrogation du passe sanitaire selon la lettre dévoilée sur les réseaux sociaux. Interrogée sur les réactions de la direction, la secrétaire nationale de la CNI explique : « Ils n’ont pas réagi, ils ne sont pas contre nous. La direction ne doit pas être ravie non plus de ce passe vaccinal. Après tout ce qu’ils ont dû mettre en place, le passe sanitaire, c’est une difficulté supplémentaire, une charge de travail énorme. »
« Les héros d’hier sont-ils les parias de demain ? »
Céline Durosay avait d’ores et déjà rendu public un document, le lendemain des annonces présidentielles, annonçant la vaccination des soignants obligatoires : « Démissionner pour échapper à la vaccination : des soignants l’envisagent sérieusement. » Comme à la CFDT, la CNI de l’hôpital Nord Franche-Comté dénonce la stigmatisation d’une partie des soignants, les « parias de demain » selon les termes employés dans le communiqué. « Dans leur grande majorité, les soignants sont en faveur de la vaccination. Pour autant, peut-on rester sourd aux angoisses d’une partie des soignants, souvent durement touchés par la crise du Covid, et qui aujourd’hui se retrouvent stigmatisés, montrés du doigt ? » argue la secrétaire de la CNI. « Le message que les trois syndicats veulent faire passer avec la manifestation et la grève c’est : vacciné ou non vacciné, laissez-nous travailler ! » conclut-elle.