Un nouveau projet se saisit de la construction du nord Franche-Comté : Aux actes citoyens. Il est porté par la Coopérative des citoyens. Il veut partir à la rencontre de la population pour recueillir leurs contraintes et leurs désirs, dans l’optique de définir ensuite des solutions à l’échelle de ce bassin de vie. Le projet s’adresse notamment aux publics « empêchés » et à la jeunesse.
Un nouveau projet se saisit de la construction du nord Franche-Comté : Aux actes citoyens. Il est porté par la Coopérative des citoyens. Il veut partir à la rencontre de la population pour recueillir leurs contraintes et leurs désirs, dans l’optique de définir ensuite des solutions à l’échelle de ce bassin de vie. Le projet s’adresse notamment aux publics « empêchés » et à la jeunesse.
Mobiliser à l’échelle du nord Franche-Comté. C’est l’un des objectifs du projet Aux Actes citoyens, porté par la Coopérative des citoyens. Les initiatives imaginant le futur de ce territoire morcelé administrativement (lire notre article ici) et pourtant cohérent pour de nombreux habitants dans leur manière de vivre se multiplient ces derniers mois. Las, sûrement, d’une dynamique politique qui ressasse sans cesse depuis des décennies, qui façonne sans eux le territoire et qui multiplie surtout les faux départs.
Les exemples des incohérences de ce territoire sont nombreux. Mais la méconnaissance des initiatives de chacun et des compétences disponibles dans chaque partie de ce territoire est aussi criante. « Au lieu de régler les problèmes chacun dans notre coin, pourquoi ne pas le faire avec les autres, à une échelle plus grande », évoque Cédric Bernard, l’un des deux animateurs de la Coopérative citoyenne. « Nous souhaitons faire en sorte que des gens qui ne se parlent pas, échangent », poursuit-il.
La Coopérative citoyenne travaille déjà en partenariat avec des acteurs de l’emploi, de l’insertion, comme Ideis, ou de l’économie sociale et solidaire. Est-ce redondant avec des dynamiques de construction du nord Franche-Comté, déjà existantes ? « Nous ne touchons pas les mêmes personnes, ni au même niveau », observe Émilie Castellano, la seconde animatrice du projet. « Nous sommes complémentaires », remarque Cédric Bernard.
« Pouvoir d’agir »
Le projet se construit en 3 phases. D’abord, le labourage. Les deux porteurs du projet vont collecter contraintes et désirs de la population, qu’ils nomment « révoltes » et « rêves ». Alors que la plateforme vient d’être lancée, déjà 153 contributions ont été enregistrées, notamment autour de la participation citoyenne informent les deux animateurs. « Ce qui ressort, ajoute Cédric Bernard, c’est aussi l’isolement. » Un isolement lié à la numérisation, à la désertification médicale, au recul des services de proximité énumèrent-ils.
La 2e phase sera l’organisation d’un grand évènement, au printemps 2022, pour façonner une cartographie des solutions. Enfin, ils accompagneront le développement de ces solutions, soit en portant des demandes d’aides, soit en mettant en lien les acteurs, soit en soumettant les idées aux pouvoirs publics.
« Nous avons la volonté d’aller au plus près des publics empêchés », confie également Émilie Castellano. Ils sont par exemple en lien avec les centres culturels, les maison de quartier. Ils interviennent aussi dans des lycées, où ils rencontrent des jeunes. À chacun, ils affirment « leur légitimité à agir ». Ils parcourent enfin les marchés. « On fait de la déambulation de rue », explique Émilie Castellano. Panier d’ouvreuse autour du coup, ils interpellent les passants, par exemple à Beaucourt, Héricourt, Montbéliard ou Belfort. Cédric Bernard de préciser : les discussions sont spontanées. Il n’y a pas de questionnaires ni de thématiques préétablies. « C’est un diagnostic en marchant », image-t-il. « Notre ADN, c’est la capacité à aller vers », précise l’animateur, qui évoque les principes de l’éducation populaire pour solliciter le public et notamment les jeunes. « On veut redonner du pouvoir d’agir », confient-ils, observant la chute de la participation aux élections. « Ce mode d’expression ne marche plus bien. Il y en a peut-être d’autres », relève Cédric Bernard. « Chacun a son mot à dire », complète Émilie Castellano.
Le projet est labellisé « Start-up des territoires », une démarche qui vise à mettre « en mouvement » les acteurs d’une même région, pour accompagner des projets de demain autour de l’énergie, de l’économie circulaire, des transports ou de l’agriculture. Pour 2021 et 2022, le projet s’élève à 45 000 euros et reçoit le soutien de Pays de Montbéliard Agglomération, le conseil régional Bourgogne-Franche-Comté et la municipalité d’Héricourt. La phase d’accompagnement est attendue en juin 2022. Mais le projet ne doit pas s’arrêter là. Il pourra être repris dans les années à venir. Afin de remettre la question du nord Franche-Comté au cœur du débat public.
- Renseignements : aux-actes-citoyens.fr