Lu Shaye, ambassadeur de Chine en France, est présent ce lundi et ce mardi 20 septembre dans le nord Franche-Comté pour visiter plusieurs lieux emblématiques. L’occasion, pour lui, de réaffirmer à quel point les échanges sont importants entre les deux pays.
Lu Shaye, ambassadeur de Chine en France, est présent ce lundi et ce mardi 20 septembre dans le nord Franche-Comté pour visiter plusieurs lieux emblématiques. L’occasion, pour lui, de réaffirmer à quel point les échanges sont importants entre les deux pays.
C’est dans l’une des salles luxueuses du château Saglio, attenant au campus de Sevenans de l’université de technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM) que l’ambassadeur de Chine en France, Lu Shaye, est accueilli lundi après-midi. Il est là pour deux jours, pour visiter plusieurs lieux emblématiques du nord Franche-Comté : le lion de Belfort ; l’université de technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM) ; le Football-Club Sochaux-Montbéliard, détenu par une entreprise chinoise ; et l’entreprise Lisi ce mardi matin. Un programme culturel, sportif, universitaire et économique que lui a conçu Cédric Perrin, sénateur Les Républicains (LR) du Territoire de Belfort.
À l’UTBM, ce lundi après-midi, l’on apprend que la coopération avec la Chine remonte au quart de siècle. Les premiers échanges ont démarré en 1998, avec l’accueil d’un premier professeur chinois à l’UTBM, puis par la signature de deux référendums. Les échanges, depuis, sont importants : 800 articles co-signés, soit 8% de la production scientifique, présente Ghislain Montavon, directeur de l’UTBM. Et 2 laboratoires conjoints de recherche sur les énergies et l’ingénierie de surface.
Il y a, aussi, une université partenaire à l’UTBM, à Shanghaï, nommée Utseus, où les étudiants effectuent des échanges. Ce sont 544 étudiants français qui se sont rendus à Utseus depuis 2008 et plus de 244 d’entre eux qui ont bénéficié de semestre d’études là-bas. Du côté de l’UTBM, la communauté chinoise est la première communauté étrangère parmi les 68 présentes dans l’établissement d’enseignements supérieurs. En tout, ce sont 528 étudiants chinois qui ont obtenu un diplôme d’ingénieur à l’UTBM depuis le début de la coopération.
Amitié populaire
Une table ronde s’est d’ailleurs tenue avec des étudiants de la communauté chinoise et l’ambassadeur de Chine en France. Un moment qui s’est déroulé dans leur langue maternelle ; ne laissant percevoir que des éclats de rire et des moments d’écoute. Parmi les quelques échanges en français, l’ambassadeur de Chine les a invités à nourrir de bonnes relations avec les étudiants français. Un étudiant lui explique qu’il est difficile de tisser des liens, car la barrière de la langue est forte. Même après 2 ou 3 ans. L’ambassadeur insiste. « Vous jouez un rôle entre la Chine et la France, le rôle de promouvoir une amitié populaire. Une amitié que vous allez rapporter en Chine.»
Plus tard, en entretien, il revient sur le rôle de ces échanges. Avec la France, il évoque une « considération d’amis, de partenaire ». Plus que l’amitié, il relève un partage des savoirs « complémentaires » qui forment des talents dans les deux pays, « amis de longue date ». Les études à l’UTBM, ou dans d’autres universités prestigieuses, sont « un atout pour la Chine », met-il en exergue. « Les étudiants en sciences, en technologie, sont très utiles pour la Chine. Quand ils reviennent, il est facile pour eux de trouver du travail : nous avons besoin de talents scientifiques. » D’ailleurs, depuis 1998, ils sont 80% à être repartis en Chine après avoir obtenu leur diplôme à l’UTBM. Puis il modère. L’effet inverse se perçoit : des étudiants français vont aussi en Chine pour la science et la technologie. C’est un « échange mutuellement bénéfique », même s’il reconnaît qu’il y a plus d’étudiants chinois en France que l’inverse.
Une interdépendance nécessaire
Ce mardi 20 septembre, il visite l’entreprise Lisi : une entreprise qui exporte en Chine et possède des sociétés dans le pays. « Un très bon exemple à suivre », a-t-il expliqué lors de ce même entretien lundi. Il revient sur l’histoire. Remet en perspective que la France a énormément appris à la Chine dans les années 1980 dans le domaine du nucléaire civil. Ce qui lui permet, aujourd’hui, d’avoir une expérience que la Chine re-partage avec les Français. « C’est une étude mutuelle sur le développement technologique », affirme-t-il.
Il est sceptique concernant ceux qui souhaitent réindustrialiser les pays pour plus d’indépendance vis-à-vis de la Chine. « En Chine, nous ne pensons pas que cela soit praticable.» Il met en avant le besoin, pour chaque pays, de baisser les coûts, de faire jouer les avantages de chaque pays. « L’indépendance fait dépenser plus et n’est pas favorable au développement mondial », souffle-t-il. Alors qu’il affirme aussi que le marché chinois est une aubaine pour la France. « C’est un marché gigantesque d’1,4 milliard de personnes.»
Un marché qui doit fonctionner, selon lui, malgré différents systèmes sociaux, sans pour autant être un obstacle. Il revient, d’ailleurs, sur le rôle de Cédric Perrin, sénateur mais aussi vice-président de la commission des affaires étrangères de la défense et des forces armées au Sénat et rapporteur de la commission parlementaire de l’Otan. Selon l’ambassadeur, Cédric Perrin permet « une meilleure coopération entre la Chine et l’Europe » et permet de temporiser les incompréhensions sur les divergences sur le plan social et idéologique. Ces visites, en quelque sorte, y participent.