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Dans toutes les entités de General Electric, un ras-le-bol amplifié par les négociations

600 salariés se sont rassemblés en visio-conférence pour dresser un pré-bilan. | ©Le Trois - TQ​

Les élus de la CFE-CGC, un syndicat catégoriel qui regroupe des techniciens et des cadres, dénoncent, lors des négociations annuelles obligatoires, des conditions de plus en plus difficiles et des négociations salariales qui piétinent.

Les négociations annuelles obligatoires chez General Electric se sont engagées difficilement avec les syndicats. Les délégués syndicaux de la CFE-CGC, représentant toutes les entités françaises de l’entreprise se sont réunis ce jeudi 8 décembre lors d’une assemblée générale virtuelle pour dresser un pré-bilan des négociations et discuter de possibles actions pour marquer leur mécontentement. Au total, ce sont plus de 600 salariés qui se sont connectés pour faire le point. 

« Pour l’entité Gaz et Health Care, les négociations sont quasiment terminées », précisent les syndicalistes. Et le bilan qui en est tiré : la politique suivie ne couvre pas l’inflation. Du côté de l’entité Steam, les négociations sont en cours et il est proposé une revalorisation de l’ordre de 5%. Encore une fois, cela n’est pas jugé suffisant pour suivre le cours de l’inflation. Gilles Collognat, qui représentait le personnel pour l’entité Steam lors d’une conférence de presse ce jeudi matin, dépeint : « Certaines augmentations interviendront, en plus, selon les performances. Il y aura des quotas. Et les managers devront définir qui est apte ou pas.» Les dernières négociations doivent intervenir vendredi. Et il n’est pas optimiste. Tout comme l’entité Digital, représentée ce jour par Bouziane Belletaris qui dénonce des offres de négociation « à contre-courant ». 

Pour les délégués syndicaux de chaque branche, G.E se concentre sur le remboursement de sa dette. Investi dans les délocalisations. Sans s’intéresser aux salaires de ses salariés, ou à des investissements pour le personnel. « En clair, toutes les entités sont débordées », ponctue Philippe Petitcolin,délégué syndical CFE-CGC et coordinateur national du syndicat. En expliquant qu’en parallèle, certaines étaient en prime visées par des plans de sauvegarde de l’emploi, notamment sur les emplois cadres dans l’éolien Onshore en France, où 150 employés sont visés par un plan de ce type. Ou encore dans les fonctions dites « corporates.»

Les talents s'enfuient chez G.E

Dans les discours, l’irritation se ressent. Ne pas réussir à mener des négociations satisfaisantes pèsent les délégués syndicaux, alors qu’ils rappellent encore une fois que « Larry Culp (dirigeant) revendique une rémunération 3000 fois supérieure à la rémunération médiane du groupe.» 

Ils reviennent aussi sur les conditions de travail qui renforcent un climat hostile et qui les poussent à communiquer plus largement : burn-out, démissions par dizaines, des turn-overs en série.  « Nous avons à Belfort un turn-over de plus de 10 % chez les moins de 40 ans.» Philippe Petitcolin met aussi en exergue que les cadres et techniciens ont fait partie des catégories fortement ébranlées par les restructurations des dernières années, ce qui a causé « une explosion de la charge de travail.» 

Il met aussi le doigt sur ce qui fait mal : 1 millier d’emplois à pourvoir en France dans les différentes entités . « Nous ne sommes pas capables de faire venir, mais surtout de retenir les talents.» Ce qu’il manque, pour lui, une politique salariale digne de ce nom. Aujourd’hui, elle ne couvre pas l’inflation. Et ceux qui trinquent : la classe moyenne. « C’est une catégorie où les salaires n’évoluent pas. Ils n’ont même pas pu toucher les primes de partage de la valeur cet été.» En effet, cette prime mise en place par une loi le 16 août dernier permettait de protéger le pouvoir d’achat des salariés en leur versant une somme, et en les faisant bénéficier de conditions avantageuses. Il relève aussi que les salaires n’ont pas bougé pour certains depuis plusieurs années. Pour l’entité gaz, cela fait « 15 ans » que les rémunérations sont les mêmes dans le cadre d’embauche de cadres. Et il en résulte, selon lui, un personnel désengagé, ou surinvesti qui finit par faire des burn-out. « Aujourd’hui, 600 personnes sont prêtes à agir et décider d’actions pour faire bouger les choses et faire reconnaître la contribution de chaque salarié qui se sent délaissé », prévient Philippe Petitcolin. 

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