Quel sentiment vous procure l’annonce d’une étape du Tour de France à Belfort ?
De la fierté. De l’émotion. Accueillir le Tour de France est un vrai plaisir. Déjà, à titre personnel. Parce que l’on récompense l’engagement de la Ville en faveur du vélo et toutes les politiques mises en place. Finalement, je vois cette nouvelle comme la consécration de tout cela. Mais aussi, c’est une fierté de pouvoir offrir aux Belfortains un événement sportif de cette envergure. C’est l’un des plus beaux événements annuels au monde !
Vous évoquez vos engagements autour de la politique sportive depuis 2014. Quels sont-ils ?
Depuis 2014, nous avons mis l’accent sur notre politique sportive. En nous ouvrant sur toutes les pratiques sportives possibles. Pour cela, nous nous sommes appuyés sur un accompagnement au quotidien du tissu associatif, des clubs sportifs. Cela passe par un accompagnement financier, avec une subvention d’un peu plus d’1,3 millions d’euros pour leur permettre tous les dimanches de pratiquer. Tous les mercredis de former des jeunes, les accompagner, les faire évoluer. Et les emmener, pourquoi pas vers une carrière de haut niveau. Et d’autres, vers les métiers du sport.
En amont de cela, la collectivité accompagne aussi les enfants dans leur pratique sportive avec un éducateur sportif mis à disposition dans chaque école de Belfort. Dans chacune des classes, les élèves ont deux heures d’éducation physique avec un éducateur sportif, pour découvrir toutes les pratiques autour du sport.
Ensuite, en parallèle, nous menons beaucoup d’actions autour de la pratique pour tous : personnes éloignées du sport, séniors. En proposant des activités gratuites que l’on appelle Belfort bien-être. Où l’on fait des activités sur les terrasses du château, comme de la zumba. Ou encore du yoga à l’étang des forges. Le but : amener tous les Belfortains vers une pratique d’activité physique qui leur permettent d’être en forme.
Et le rôle du Tour de France là-dedans ?
Tout le monde ne peut pas faire de compétition, c’est sûr. Mais la compétition et le sport de haut niveau sont là pour faire briller les yeux des enfants. C’est souvent ce qui incite les gens à se mettre à une pratique sportive. La compétition a valeur d’exemple, et c’est important de le promouvoir. Nous avons d’ailleurs mis en place un accompagnement des sportifs de haut niveau pour qu’ils puissent rester dans nos clubs.
Et puis, il y a la mise en place de l’accueil de grands événements internationaux comme le Tour de France qu’on a eu deux fois depuis 2014. Mais il y a eu aussi l’accueil de l’équipe de France de volley féminin. Et l’accueil des champions olympiques de volley qui était à Belfort l’année dernière. L’idée autour de tout cela est de montrer aux jeunes belfortaines et belfortains qu’au travers du sport, on peut s’émanciper et progresser.
À côté de ce que vous mettez en place pour le sport en général, de nombreux projets émergent autour du vélo. Parco, en premier lieu, marque de vélos électriques développés par un étudiant de l’UTBM. Mais aussi une nouvelle boutique de cycle avenue Jean-Jaurès. Est-ce que la Ville a prévu d’accompagner toutes ces initiatives ?
Il y a eu tout un travail pour obtenir des labels sur la pratique du vélo. Avec l’obtention, par exemple, du label Ville à Vélo du Tour de France. Mais à côté de ça, nous avons aussi un travail à mener directement à Belfort pour encourager la pratique du vélo au quotidien. Nous sommes déjà dans une logique d’accompagnement de la pratique du vélo à Belfort en développant les pistes cyclables, en développant le savoir rouler dans nos écoles, en accompagnant les clubs.
Maintenant, si le vélo est une pratique sportive, c’est aussi un outil de mobilité au quotidien. Et notre rôle est d’accompagner ces mobilités. Alors nous travaillons sur un projet de facilitation d’acquisition de vélos à Belfort. Pour deux raisons. Premièrement, car nous devons accompagner la transition écologique avec des politiques volontaristes et incitatives. Mais aussi parce qu’avec un contexte économique assez contraint, nous avons un effort à faire pour accompagner le pouvoir d’achat des Belfortains. Le projet est de le faire physiquement, autour d’une aide à l’achat en se rendant dans les boutiques présentes sur le territoire. Ce qui nous permet, aussi, d’accompagner les commerçants.
Et vous, vous allez aussi vous entraîner pour monter le Ballon d’Alsace ?
Je l’ai déjà monté et je le monterais volontiers encore une nouvelle fois. En tout cas, je travaille régulièrement à de la pratique sportive et le vélo est un de mes sports de prédilection ! Avec plaisir.
90 000 euros pour accueillir le Tour de France
« Il n’y a pas de cachotterie à ce sujet », assure le maire de Belfort, Damien Meslot. Le ticket d’entrée pour accueillir le Tour de France pour un départ est de 90 000 euros. En tout, une enveloppe de 200 000 euros est prévue. « Notamment pour la sécurité », explique-t-il. Aucune enveloppe supplémentaire n’est prévue, précise-t-il, expliquant que chaque année, une enveloppe pour les événements exceptionnels est allouée. Le budget pour le Tour de France rentre « largement » dans cette enveloppe, détaille le maire.
Un prix jugé raisonnable pour un événement regardé par « la moitié des des Français qui sont devant leurs écrans.» Damien Meslot chiffre à un million d’euros les retombées immédiates. Puis, sur un temps plus long, « nous avons estimé des retombées de l’ordre de 1 pour 10 » notamment sur le tourisme l’été.
À ce propos, Thierry Gouvernou, responsable du parcours du Tour de France a aussi tenu à rassurer en affirmant que l’argent dépensé par les Villes était à chaque fois quasi intégralement réinjecter pour loger les coureurs dans les hôtels environnants.