Une application pour les trajets courts
Pays de Montbéliard Agglomération a souhaité développer ce procédé pour « lutter contre l’autosolisme » sur de courtes distances. « Par exemple, entre Blamont et Audincourt, on constate plein de files de voitures avec une seule personne dedans », pointe Damien Charlet, vice-président de PMA en charge des mobilités. « C’est un besoin écologique et social », qui intervient dans un moment où le prix du carburant flambe, expose-t-il. Sur l’application Karos, il sera possible de renseigner son lieu d’habitation, dans le pays de Montbéliard, donc. Puis de renseigner ses habitudes ou ses besoins pour la journée, ou la semaine. Avec les lieux, les horaires. Et la volonté : être véhiculé, ou véhiculer une ou plusieurs personnes.
Ce service est vu comme essentiel, alors que le service de bus Evolity n’est pas toujours adapté aux personnes « avec des horaires décalés, qui sont très nombreuses dans le pays de Montbéliard », relève Grégory Carmona, directeur de Moventis. Et pour le service Tad’Y, qui est censé permettre aux usagers de réserver des trajets à la demande : il ne fonctionne pas toujours très bien. « L’usage n’est pas aussi important que ce qu’on avait imaginé », confie Damien Charlet. En somme, le covoiturage est vu comme une manière de compléter cette offre et l’offre de bus dans le pays de Montbéliard. PMA, Moventis et Karos ont d’ailleurs pressé le pas pour accélérer la mise en place du dispositif, raconte Damien Charlet. Avec pour but : « accélérer la transition environnementale » et permettre de développer des transports courts, à faible coût, avantageux pour le covoituré et le covoitureur.
Un ticket unique à 1 euro
Sur l’application Karos, il sera possible d’être redirigé vers Evolity pour acheter un ticket unique sur le réseau de transport, au prix de 1 euro. Le conducteur, lui, recevra 2 euros : 1 euro du passager, 1 euro supplémentaire de PMA pour encourager ces mobilités partagées. Pour le moment, aucune enveloppe prédéfinie n’est prévue par l’Agglomération pour le dispositif. « Nous verrons comme cela prend », expose Damien Charlet, qui compte beaucoup sur le soutien des entreprises, qui pourraient participer au financement pour les mobilités de leurs salariés.
2 euros, donc, pour transporter un passager sur un aller. 4 ou 6 euros en en transportant deux ou trois. Et 1 euro pour le passager, qui pourra utiliser son ticket pour continuer son trajet en bus. « Le but, c’est d’encourager les déplacements multi-modaux », précise Hortense, qui a développé l’application. Avec donc, peut-être, une partie en covoiturage puis une partie en bus pour rejoindre son lieu de travail et éviter au conducteur de gros détours. Même si, pour le moment, ils ne dépasseront pas le pays de Montbéliard avec le dispositif des 1 euro. Hors hôpital et gare, le service proposé n’est pas lié à Belfort ou encore Héricourt, alors que très nombreux sont ceux qui circulent entre les trois zones chaque jour pour aller travailler. Mais Damien Charlet, chargé des mobilités, glisse tout de même qu’il y serait très favorable dans le cadre du syndicat mixte des transports.
300 utilisateurs inscrits pour le moment
Cela fait deux semaines que le dispositif est lancé. Depuis, 300 utilisateurs ont commencé à renseigner leur trajet sur l’application, ce qui permet déjà de trouver quelques trajets. Les développeurs de l’application comptent sur l’effet de « communauté », mais aussi de parrainage pour renforcer encore plus le dispositif dans le pays de Montbéliard. Par exemple, lorsqu’une personne partage un lien et parraine trois personnes qui se mettent à covoiturer, elle reçoit 25 euros sur l’application. Soit… 25 trajets. La personne qui rejoint l’application et covoiture, elle, reçoit 5 euros.
Un système de chat est mis en place pour discuter, s’arranger avec le conducteur, également. Mais aussi un système de « titre » : apprenti, connaisseur, confirmé ou expert pour rassurer sur la personne avec qui l’on prend la route. Pour donner confiance, et pousser à étoffer un réseau qui peut permettre de faire des économies intéressantes, s’il se développe.