La compagnie ferroviaire française porte sa commande initiale de 100 à 115 exemplaire du TGV de nouvelle génération Avelia. Les motrices seront construites à Belfort.
(AFP)
La compagnie ferroviaire française porte sa commande initiale de 100 à 115 exemplaire du TGV de nouvelle génération Avelia. Les motrices seront construites à Belfort.
La SNCF a passé commande à Alstom de 15 TGV de nouvelle génération, qui s’ajoutent aux 100 exemplaires déjà achetés il y a quatre ans, pour répondre à la croissance du trafic et lancer des trains à l’étranger. Le contrat d’un montant de près de 590 millions d’euros, annoncé par le constructeur ferroviaire ce jeudi 18 août, porte sur des TGV quadricourant ce qui, pointe Alstom, “correspond aux besoins de circulation européenne”. Ces nouveaux trains pourront en effet circuler sous les différentes tensions des réseaux ferrés en France et dans les pays voisins, permettant par exemple de rallier Paris à Berlin ou de s’aventurer en Italie. A condition que leurs motrices puissent lire les différentes signalisations. “Nous avons prévu que ce TGV puisse aller partout en Europe”, avait indiqué l’an dernier Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs.
La compagnie a confirmé la commande à l’AFP, prise selon elle “en anticipation de la demande clients qui est supérieure aux prévisions initiales”.
“C’est une décision qui accompagne la volonté de Jean-Pierre Farandou (le PDG de la SNCF) de doubler la part du rail dans le transport de voyageurs pour la décennie 2030, afin de réussir la nécessaire transition climatique”, a précisé un porte-parole.
Le contrat complète une première commande de 100 rames destinées au marché français, passée en 2018 pour 2,7 milliards d’euros, dans le cadre d’un “partenariat d’innovation” conclu en 2016 entre la SNCF et Alstom pour concevoir le “TGV du futur”. Celui-ci est depuis appelé “TGV M” par la compagnie ferroviaire et “Avelia Horizon” par le constructeur. Il revient 20% moins cher que la génération précédente, indiquent les deux parties. Le déploiement de “TGV M” s’échelonnera sur dix ans, à partir de 2024, selon SNCF Voyageurs. La date de livraison des 15 rames supplémentaires n’a pas été précisée.
La motrice fabriquée à Belfort
“Cette solution répond aux enjeux technologiques, économiques et compétitifs de la SNCF, dans un environnement de forte demande des passagers pour des solutions de mobilité bas carbone”, a commenté Jean-Baptiste Eyméoud, le président d’Alstom France, cité dans le communiqué.
“Plus capacitaire, plus écologique et plus confortable, TGV M répond aux attentes des clients qui sont de plus en plus nombreux à choisir le train comme mode de transport”, a renchéri SNCF Voyageurs. De fait, les 360 TGV actuellement en service peinent à répondre à la demande cet été, le rebond spectaculaire de la fréquentation ayant vite fait oublier les rames circulant à vide pendant la pandémie. La SNCF a même été accusée d’avoir réformé trop vite ses vieilles rames ou d’en avoir expédié trop en Espagne, où elle a lancé l’an dernier son service low-cost Ouigo.
Quatrième génération de trains à grande vitesse à la française en 40 ans (la première avait été mise en service en 1981), le “TGV M” doit permettre de transporter 20% de passagers en plus que le matériel actuel. Il pourra accueillir 740 personnes par rame en configuration maximale. Nouveauté majeure, la modularité: on pourra ajouter ou enlever des voitures pour avoir des rames plus ou moins longues, en fonction des besoins. SNCF Voyageurs pourra aussi changer la configuration des sièges pour transformer une voiture de première en seconde, et réciproquement.
Ce nouveau train doit consommer 20% d’énergie de moins que ses aînés grâce à un aérodynamisme et une motorisation plus efficients. Ses concepteurs affichent 37% d’émissions de CO2 en moins et 97% de matériaux recyclables. lstom promet également 30% d’économies sur la maintenance grâce notamment à des capteurs qui permettront de changer les pièces au bon moment. Son train est assemblé à La Rochelle, dix sites du constructeur étant associés au projet, dont Belfort pour la fabrication des motrices, Ornans (Doubs) pour les moteurs, Tarbes pour la chaîne de traction, le Creusot (Saône-et-Loire) pour les bogies et Villeurbanne (Métropole de Lyon) pour les systèmes informatiques embarqués.