AMA et Bandikoot, l’héritage du Burkina Faso au Fimu

Ama et Bandikoot se produisent au Fimu
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Lune Hornn et Eva Chibane

Certains des artistes programmés pour le Fimu viennent de loin : c’est le cas d’AMA. Ce jeune groupe venu du Burkina Faso se produit au côté de Bandikoot, avec qui il a noué un partenariat musical. Plus qu’un partenariat, c’est une véritable exploration des origines traditionnelles de la musique burkinabé qui se joue ici.

Awa Guindo, Adama Koita, Adama Diabate. Trois noms, un groupe : AMA. Ils ont entre 24 et 30 ans, et se sont formés « il y a deux ans et demi pour travailler sur la musique traditionnelle », raconte Ibrahim Keita, directeur du Soko Festival, qui manage le jeune groupe burkinabé. Ils se sont liés dans le cadre du jumelage du festival Soko et du Fimu, avec comme objectif : nouer des liens avec des artistes de la région de Belfort, plus ou moins du même âge. 

Eux, n’étaient pas destinés à se connaître. Ils venaient, tous trois, de différents coins : Banfora, Ouagadougou et la région des Hauts-Bassins. Par contre, ils étaient déjà liés. Car ils pratiquent la musique depuis l’enfance, et font partie de familles où la musique se transmet de génération en génération. Chant, percussions, doum doum, djembé, kota, ils citent, en chœur, les instruments qui ont bercé leur enfance. Awa, elle, « est une héritière directe des griots », explique Ibrahim Keita. Une culture, une tradition « dans le sang », frisonne Awa lorsqu’elle en parle.

« Cette culture s’est transmise de père en fils, de générations en générations. Les griots géraient tout ce qui était communication dans le village, le lien social entre tous. Il y avait une place privilégiée dans la société pour les griots. Les femmes s’occupaient du chant, les hommes de l’apprentissage des instruments », détaille Ibrahim.

Tous, ont été baignés dans cet univers si particulier où la musique a un rôle déterminant dans la transmission des histoires. Adama Koita regarde Awa avec admiration. « Il suffit de lui citer un nom de famille pour qu’elle chante son histoire.» 

Bandikoot, artiste strasbourgeois qui se lie avec eux dans ce partenariat complète humblement : « Les griots racontent à travers leurs chants l’histoire des familles : les guerres, les amours, le travail. » La musique est plus qu’une passion, pour ce groupe. Elle fait partie de leur sang, de leur hérédité. Poétiquement, Ibrahim Keita explique : « Cette grandeur que les griots portent en eux, c’est celle de faire rougir l’homme noir qui entend parler de soi.»

Spécificité de la culture mandingue

La spécificité de la culture mandingue, c’est d’avoir réservé une partie de l’art de la parole et de la musique qui lui est associé à un groupe socio-professionnel héréditaire et fermé, celui des jeliw (jeli au singulier), les « griots de sang »

En Afrique de l’Ouest, on l’utilise depuis longtemps pour désigner des personnes qui ont en commun d’avoir développé un don particulier pour la parole et d’être les hérauts d’une confrérie, d’une communauté, d’une association ou tout simplement de quelqu’un de riche ou de puissant. Ils sont les virtuoses du chant de louange.

Métissage culturel

Cet univers si particulier est venu se nouer avec la culture de la musique électronique dite “électro dub”: celle de Bandikoot, ou comme l’appelle Awa, « tonton Léo », artiste strasbourgeois qui a réussi à se professionnaliser depuis deux ans. Ils se sont rencontrés au Burkina Faso grâce à l’alliance des deux festivals. Dans ses influences, Bandikoot avait l’habitude d’introduire de la musique traditionnelle. « Cela a plu au Fimu qui m’a proposé cette rencontre », explique-t-il. Depuis, une belle complicité lie les artistes. Ils ont même enregistré un album, au Burkina Faso, l’an passé. Il est en cours de mixage et devrait sortir à l’automne,

La tâche n’a pas été simple, alors que le groupe qui était censé venir l’an passé sur le Fimu a rencontré des problèmes qui les en ont empêché. Mais cela n’a pas entaché leur détermination. Déjà, du côté de Bandikoot, qui s’est rendu au Burkina Faso pour enregistrer cet album. Et de l’autre, AMA, qui malgré des difficultés pour se rendre en France l’an passé, à persévérer pour monter, enfin, sur cette scène dont ils ont tant entendu parler. Ensemble sur la scène de la Poudrière, jeudi 2 juin, le groupe a fait salle comble. Le public était en transe. Dansait. Chantait. Applaudissait. Grâce à un univers atypique, survolté, original. Le rythme du djembé d’Adama se liant à la perfection avec la musique électro de Bandikoot, la voix d’Awa en surplomb pour transcender le public. À venir écouter le 5 juin scène de la Savoureuse, pont des Arts. 

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