Sourires aux lèvres, regards émerveillés et costumes impressionnants, des milliers de personnes se bousculent ce samedi 30 avril et dimanche 1er mai dans les allées de la Necronomi’ Con. Cette convention a ses adeptes, mais elle attire un public diversifié. Rencontres.
Yann Greff-Scheffer
Sourires aux lèvres, regards émerveillés et costumes impressionnants, des milliers de personnes se bousculent ce samedi 30 avril et dimanche 1er mai dans les allées de la Necronomi’Con organisée à l’AtraXion, à Andelnans. Cette convention a ses adeptes, mais elle attire un public diversifié. Rencontres.
Raphaël a 41 ans. Il observe attentivement le combat de sabres laser qui se déroule devant ses yeux. Lui, ne fait pas de cosplay, ces costumes visant à incarner son personnage de fiction préféré. Il avoue que ce n’est pas de sa génération. Mais il trouve son compte avec les animations Star Wars. L’homme à la barbe fournie, venu avec ses enfants, qui ne paient pas l’entrée s’ils ont moins de 10 ans, apprécie la diversité de la Necronomi’Con : « Il y en a pour toute la famille », dit-il satisfait. C’est ce qu’on retient de cet événement, la diversité de profils : enfants et adultes, femmes et hommes, costumés ou non.
La saison 4 de la « convention geek et culture asiatique » vise un public bien plus large que les seuls geeks. Élodie Cayot, vice-présidente de l’association organisatrice, explique que « les gens n’osent pas pousser la porte et venir à ces conventions, car ces dernières ont la réputation d’être un peu communautaires ». C’est à ce problème que veut répondre la Nécronomi’Con. La jeune femme expose que « l’idée est de faire découvrir l’univers du jeu vidéo, du manga, des comics à tout le monde », en accueillant des familles ou des personnes plus âgées. « D’ailleurs, les bénévoles ont entre 18 et 60 ans », complète-t-elle.
Casser les stéréotypes
Pour Augustin Gomet, président de l’association Jura Geek, ouvrir l’univers du jeu vidéo au maximum de gens est aussi un enjeu important. Entre la Mega Drive et les bornes d’arcades, il veut accueillir les familles « dans le contexte le plus sain possible, avec des jeux qui sont tous publics ». Le passionné veut créer un lien intergénérationnel et casser les stéréotypes du geek « boutonneux à lunettes ». Le dimanche, la journée la plus familiale, est souvent plus propice à faire découvrir cet univers avec parfois « des personnes âgées, qui sont un peu perdues, mais qu’on aide à apprendre ».
Le numérique et les jeux vidéo sont loin d’être les seules activités dans le complexe de la Necronomi’Con. Vêtements, peluches, mais aussi produits artisanaux se retrouvent le long des allées. On peut apercevoir des kirigamis, cet art japonais de découpage du papier, ou encore des tableaux de fan arts. Julien Chantôme, co-fondateur de la boutique Alphonsine qui fait des sculptures en bois, explique que leurs productions « s’inspirent de cette culture geek ». Il continue : « La culture geek est déjà assez mainstream, assez connue : tout le monde connaît Star Wars ou Seigneur des anneaux. » Ces décorations vintages intéressent surtout les trentenaires, qui ont acheté leur premier appartement ou maison.
Pour continuer d’attirer un public diversifié, la convention soigne notamment chaque année ses têtes d’affiche. Pour cette 4e édition, elle a la chance de recevoir Guillaume Briat et Nicolas Gabion, des acteurs de la série à succès Kaamelott. Diversifier, certes, mais il faut aussi rendre plus accessible. Comment ? « Déjà, pousser les murs », sourit Élodie Cayot. Avant d’ajouter : « Faire plus d’animations et peut-être intervenir dans des écoles parce que le geek touche à plein de choses. » “Ouais, c’est pas faux !” conclurait sans aucun doute Perceval.