Emmanuel Macron arrive en tête dans le Territoire de Belfort, ce dimanche 24 avril. Mais il devance Marine Le Pen d’une courte tête. La dynamique est moins favorable pour le locataire de l’Élysée à l’échelle locale et la différence entre les deux candidats beaucoup plus réduite qu’en 2017.
Emmanuel Macron arrive en tête dans le Territoire de Belfort, ce dimanche 24 avril. Mais il devance Marine Le Pen d’une courte tête. La dynamique est moins favorable pour le locataire de l’Élysée à l’échelle locale et la différence entre les deux candidats beaucoup plus réduite qu’en 2017.
“Nous continuons de croître. » Christophe Soustelle, délégué départemental du Rassemblement national (RN) et conseiller régional, retient le verre à moitié plein, une fois la déception de la défaite passée. « Nous enregistrons de meilleurs scores [dans le Territoire de Belfort] qu’il y a 5 ans », poursuit-il.
En 2017, au soir du second tour, Emmanuel Macron enregistrait 58,18 % des suffrages exprimés dans le Territoire de Belfort, contre 41,82 % pour Marine Le Pen (soit 16,36 points d’écart), une dynamique déjà en-deçà des résultats nationaux, où Emmanuel Macron enregistrait alors 66,10 % des suffrages exprimés contre 33,90 % pour Marine Le Pen (soit 32,2 points d’écart). À l’occasion de ce scrutin de 2022, l’écart entre les deux candidats est de 2,88 points dans le Territoire de Belfort. Emmanuel Macron l’emporte d’une courte tête à l’échelle du département. Au premier tour, Marine Le Pen a enregistré peu ou prou le même nombre de voix entre 2017 et 2022 (plus de 19 000 voix). Mais au second tour, elle passe de 26 128 voix au second tour en 2017 à 30 202 voix au second tour de 2022, soit une hausse de 15,59 % de ses voix.
Les voix de l’extrême droite sont également plus nombreuses aujourd’hui, en globalité. Elles représentaient 38 % des suffrages exprimés au soir du premier tour de 2022 dans le Territoire de Belfort en cumulant les votes en faveur de Marine Le Pen, Éric Zemmour et Nicolas Doupont-Aignan. En 2017, Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan et François Asselineau comptabilisaient 33,47 % des suffrages exprimés au soir du premier tour, soit 5 points de moins.
Quand on regarde la carte des résultats, le vote de Marine Le Pen est particulièrement fort en zones rurales. Dans la 1re circonscription (sud du Territoire de Belfort), elle est en tête dans toutes les communes intégrées à la communauté de communes Sud Territoire (CCST), sauf à Brebotte. Les communes de la circonscription ayant placé Emmanuel Macron en tête sont dans l’agglomération belfortaine (Danjoutin, Bessoncourt, Meroux-Moval…).
Une dynamique à convertir
Christophe Soustelle compte bien surfer sur cette dynamique pour le “3e tour” de l’élection présidentielle, avec l’organisation des scrutins législatifs, les 12 et 19 juin. Lui qui craint « un effondrement de l’économie », au regard de la crise ukrainienne, notamment. Le porte-parole du RN, Julien Odoul, et conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté, a commenté dimanche soir que “la bataille n’est pas terminée” et “peut être gagnée aux législatives pour ne pas laisser les pleins pouvoirs” à Emmanuel Macron. L’élection « pour la première fois » d’un candidat Rassemblement national issu du Territoire de Belfort est « jouable », estime même Christophe Soustelle. Notamment dans la 1re circonscription regroupant le sud de l’agglomération belfortaine, le sud et l’est du Territoire de Belfort (cantons de Beaucourt, Belfort centre, Belfort Est, Danjoutin, Delle, Fontaine et Grandvillars). Il sera candidat dans cette circonscription. Dans la seconde circonscription, rien n’est encore acté. Une candidature a été identifiée. « Nous avons fait une proposition [aux instances nationales] », confirme Christophe Soustelle. La délégation départementale attend le retour du siège.
En 2017, Marine Le Pen avait aussi fini en tête du 1er tour de l’élection présidentielle dans le Territoire de Belfort. Mais cette dynamique ne s’était pas confirmée quelques semaines plus tard, aux élections législatives dans le Territoire de Belfort. Aucun des deux candidats estampillés Front national – Laila Leroy et Jean-Raphaël Sandri – ne s’était qualifié pour le second tour. En cumulant leur nombre de voix, le Front national avait obtenu 7 568 voix au soir du premier tour des élections législatives, contre 19 249 voix pour Marine Le Pen au soir du 1er tour de l’élection présidentielle, quelques semaines plus tôt. Et côté participation, 47 359 électeurs s’étaient déplacés pour le 1er tour des élections législatives, contre 73 652 au 1er tour de l’élection présidentielle, quelques semaines avant. Le Rassemblement national est aussi confronté à cet enjeu de la mobilisation de ses électeurs de l’élection présidentielle, pour envisager envoyer des députés à l’Assemblée nationale.