Le centre des jeunes dirigeants Nord-Franche-Comté organise ce jeudi 23 mai une soirée exceptionnelle autour de l’intelligence artificielle.
Le centre des jeunes dirigeants Nord-Franche-Comté organise ce jeudi 23 mai une soirée exceptionnelle autour de l’intelligence artificielle. Une soirée pour appréhender ces changements qui guettent les acteurs économiques dans les années à venir et qui illustrent le rôle de ce mouvement patronal. Une école des dirigeants. Rencontre.
Selda Billig gère le cabinet d’expertise comptable AECB. Installés à côté d’elle, Pierre Lauret est directeur général des pompes Japy et David Bourrel pilote Actesur, une société qui dispense des formations sécurité à Morvillars. Assis en face, Gauthier Douchet est l’un des fondateurs de l’opérateur télécom local Trinaps, Audrey Bougnon gère pour sa part l’agence d’intérim Sofitex ITBE, alors qu’Alexandra Mougin est avocate à Belfort. De son côté, Frank Vampouille, à la tête du groupe V qui rassemble les sociétés du bâtiment Parietti et TED, emploie une centaine de personnes. Plus loin, on trouve Simon Mettey, à la tête du groupe Cube et de 150 salariés.
Tous ces acteurs économiques du nord Franche-Comté évoluent dans des secteurs très différents. Du bâtiment aux services en passant par l’industrie. Certains emploient quelques salariés. D’autres, une centaine. Certains sont à la tête d’entreprises familiales, d’autres pilotent une société coopérative. Leur quotidien est sûrement très différent. Mais ils ont tous un point commun : ils sont dirigeants. « Nous avons des activités diverses, mais des problématiques similaires », résume Selda Billig, présidente du centre des jeunes dirigeants d’entreprise (CJD) Nord-Franche-Comté. Ces huit personnes se retrouvent pour un déjeuner sur le pouce afin de finaliser l’organisation de la soirée Prestige du 23 mai du CJD Nord-Franche-Comté (lire par ailleurs).
Responsabilité
Le CJD, quèsaco ? C’est un mouvement patronal, créé en 1938, qui regroupe 5 000 chefs d’entreprises et compte 118 sections locales. C’est le plus vieux mouvement patronal de France. Mais ce mouvement, qui regroupe 45 jeunes dirigeants dans le nord Franche-Comté, n’est pas un syndicat. Il se revendique apolitique. Et il n’a pas un rôle politique stricto sensu. « Nous sommes au CJD car nous nous sommes rendus compte qu’il n’y avait pas d’école pour être dirigeants », remarque Selda Billig. Ils sont là pour échanger sur leur métier de dirigeant et surtout se former. Chaque année, ils participent à des sessions de formation proposées par le mouvement. Des formations sur le management, la gestion ou encore le recrutement.
« Le centre des jeunes dirigeants repose sur 4 valeurs, développe David Bourrel, le futur président : la responsabilité, l’honnêteté, la loyauté et le respect de la dignité humaine. » Et la notion de responsabilité est au cœur de leur discours. « Notre vision, c’est l’économie au service de l’homme », remarque Gauthier Douchet. « Nous voulons mettre le collaborateur au centre de l’entreprise et non l’inverse », complète Selda Billig.
Rompre l’isolement
Les jeunes dirigeants se retrouvent donc régulièrement à l’occasion de conférences, de sessions de formation ou lors de modules d’accompagnement de leur développement. « Nous venons pour apprendre des choses, pour évoluer », résume Selda Billig. « Ce n’est pas un club affaires, poursuit Simon Mettey. C’est une école, nous ne sommes pas là pour faire du business. » C’est une manière, aussi, de rompre la solitude du dirigeant. « Être la clé de voûte d’une société, ce n’est pas rien. Qu’il y ait un ou cent salariés, constate David Bourrel en filant la métaphore du capitaine de bateau. Cela permet d’échanger avec des alter ego, sans enjeux. » Pour garantir cette confiance et cette bienveillance entre tous les membres, chaque dirigeant qui intégre le CJD passe un entretien pour savoir si ses valeurs correspondent à celles du mouvement. Et il peut être recalé. Il suivra ensuite une formation. C’est un engagement.
La philosophie des jeunes dirigeants – dont la jeunesse s’incarne dans l’esprit et non dans l’âge – repose sur cinq piliers : se former, expérimenter, réfléchir, s’engager et développer. « Nous testons, nous expérimentons et nous avons la volonté de dépasser les barrières, explique Gauthier Douchet, avant de conclure : L’idée est de dire que nous avons la main sur notre entreprise. »
Une soirée autour de l’intelligence artificielle
Jeudi 23 mai, le CJD Nord-Franche-Comté organise une soirée Prestige autour de l’intelligence artificielle. Une soirée exceptionnelle organisée tous les deux ans. L’idée est de « titiller » les participants sur un thème particulier. L’intelligence artificielle ne sera pas abordée sous l’angle technique. Plutôt vis-à-vis des impacts sociétaux. « En tant que dirigeant, nous serons forcément touchés par ces transformations », remarque Selda Billig. La soirée consiste donc à décrypter aujourd’hui pour comprendre demain. « Et ne pas être pris au dépourvu », poursuit la présidente. La soirée est animée par Mathieu Vidard, journaliste à France Inter qui présente quotidiennement l’émission scientifique La Tête au carré. Deux conférenciers interviendront avant d’ouvrir le débat. D’abord Philippe Boulanger, un géographe enseignant à la Sorbonne. Puis Éric Sadin, un philosophe. Il y a deux ans, le philosophe et ancien ministre Luc Ferry était intervenu. Plus de 450 personnes sont attendues ce jeudi. Une belle performance, alors que 300 personnes avaient été accueillies en 2017 et 150 en 2015.
- Jeudi 23 mai, à partir de 17 h 30 : soirée Prestige du centre des jeunes dirigeants d’entreprises Nord-Franche-Comté, à la Mals de Sochaux. Tarifs, 50 euros ou 25 euros pour les étudiants. Quelques places encore disponibles ici.