Apprendre à ne plus chuter grâce à des jeux pédagogiques, c’est l’idée qu’on eut des professionnels de la fondation Arc-en-Ciel au centre de médecine physique et de réadaptation (CMPR) de Héricourt. Le jeu a été nommé Chutopolis et a été développé par des ergothérapeutes et des kinésithérapeutes de l’établissement.
Apprendre à ne plus chuter grâce à des jeux pédagogiques, c’est l’idée qu’on eut des professionnels de la fondation Arc-en-Ciel au centre de médecine physique et de réadaptation (CMPR) Brétegnier à Héricourt. Le jeu a été nommé Chutopolis et a été développé par des ergothérapeutes et des kinésithérapeutes de l’établissement.
Du balai les vidéos et interventions de prévention contre les chutes pour les personnes âgées ou en convalescence après des accidents : place au jeu. Au CMPR, chaque semaine, les kinésithérapeutes et ergothérapeutes jouent avec les patients à Chutopolis. Un jeu de plateau. Une ville plus précisément, à la Monopoly, où tout le monde tombe tout le temps. Sol glissant, mauvaise installation dans la cuisine, levée sans lumière la nuit, tous les habitants se cassent la figure. Le but du jeu : trouver des solutions et donner des conseils aux habitants de Chutopolis. Le but est de faire réfléchir les patients à des solutions pour ne plus chuter et éviter de se mettre en danger et de tomber « bêtement ».
Chutopolis : un atelier thérapeutique organisé chaque semaine dans les différents services
Ce jeu « thérapeutique », comme le nomme Marion Bitsch, ergothérapeute, sert à animer les ateliers de prévention auprès de patients qui ont subi une hospitalisation suite à une chute et entraînant une rééducation spécialisée, ou après de personnes âgées dans le besoin. Pendant le jeu, on rit. On partage nos anecdotes. Pascal, l’un des patients en hospitalisation de jour et en rééducation après un accident cardio-vasculaire explique son astuce (ou plutôt son application) pour ne plus oublier ses médicaments. Il nous explique que l’application émet un rappel sonore à l’heure de la prise des médicaments. Ding dong : quand c’est l’heure, une voix de femme, « sa blonde », comme il l’appelle, lui rappelle qu’il ne doit pas les oublier. Cinq minutes plus tard, nouveau fou-rire lorsque Pascal veut faire une démonstration de « comment bien se relever après une chute », avec l’ergothérapeute, Marion, comme cobaye. Les patients réapprennent les numéros d’urgence aussi, au cas où. Comme le 115 : le numéro trop peu connu pour les personnes sourdes et malentendantes. A chaque bonne réponse, l’équipe gagne un jeton de certification. Celle qui en a le plus, à la fin, a gagné. Un moment de partage, dans un premier temps. Mais de la pédagogie, surtout, qui permet de rappeler les bons gestes : comment adapter sa salle de bain (rampe, tapis antidérapant et plat), comment ne pas chuter la nuit quand on va au petit coin, comment adapter ses aménagements dans la cuisine pour ne pas avoir à monter sur une chaise pour attraper des ustensiles. Un moment de convivialité simple, qui permet à tous de rire un bon coup et revoir ces basiques en terme de sécurité et premier secours.
Un projet imaginé par les salariés de la fondation Arc-en-Ciel
Sophie Beaussier, ergothérapeute, Elise Lescot et Paula Enguix, kinésithérapeutes, ont développé le jeu suite à la réflexion d’un patient qui a proposé l’idée des jeux pédagogiques. « Elles ont donc imaginé le concept d’un jeu ludique et participatif », explique le communiqué de la fondation Arc-en-Ciel. L’UTBM Belfort-Montbéliard a été convié pour participer à sa conception, ainsi que Benjamin Reynoudt, designer-illustrateur qui a réalisé le développement et la production du jeu. En route depuis quelques années désormais, le jeu navigue entre les services pour animer les après-midi des patients, tout en pédagogie.