Lors du premier confinement, Domicile 90 avait créé la Plateforme du cœur pour rester en contact de ses bénéficiaires. Le dispositif a ensuite évolué pour lutter contre l’isolement des personnes âgées. Aujourd’hui, l’association souhaite aller plus loin en créant un réseau de bénévoles rendant visite aux personnes le demandant. Pour simplement papoter.
Lors du premier confinement, Domicile 90 avait créé la Plateforme du cœur pour rester en contact de ses bénéficiaires. Le dispositif a ensuite évolué pour lutter contre l’isolement des personnes âgées. Aujourd’hui, l’association souhaite aller plus loin en créant un réseau de bénévoles rendant visite aux personnes le demandant. Pour simplement papoter.
À l’occasion du premier confinement, au printemps 2020, Domicile 90 a mis en place la Plateforme du cœur. Une plateforme qui visait à garder le lien avec les personnes chez lesquelles l’association n’intervenait plus compte tenu des règles sanitaires en vigueur. « Quand la crise sanitaire a débarqué, nous avons dû annuler du jour au lendemain les interventions non vitales », rappelle Aline Dougoud, responsable de la Plateforme du cœur à domicile 90. « Mais il était hors de question de laisser ces personnes sans contact », ajoute-t-elle. Cela concernait plus de 800 personne, sur près de 1 400 usages visités, à l’époque, quotidiennement.
Rapidement, un dispositif se met en place. Et en quelques jours, la Plateforme du cœur est opérationnelle. Ces appels servaient alors à expliquer les raisons des non-interventions, puis à prendre des nouvelles des usagers, à vérifier que tout va bien, à sonder les besoins et à simplement « papoter », sourit Aline Dougoud. Une quinzaine de bénévoles s’est relayée pendant cette période du premier confinement. 3 500 appels ont été passés ; un appel par semaine était fait si la personne le souhaitait. « Ce fut une aventure humaine extraordinaire que d’avoir participé à cette chaîne téléphonique », confie Sylvie Faivre, vice-présidente de Domicile 90, retraitée et ancienne professeure, aujourd’hui bénévole de la Plateforme du cœur. Avec le déconfinement, on raccroche les combinés.
20 % des personnes âgées sont isolées
Mais la situation sanitaire s’aggrave de nouveau. La plateforme est remise en fonction lors du 2e confinement, pour les personnes qui le souhaitent. Et depuis, elle ne s’est plus arrêtée. 2 300 appels ont été passés depuis le mois d’octobre 2020. L’isolement était toujours là et ces appels visaient à le rompre. 34 bénévoles se relaient alors pour contacter 449 personnes.
« Nous avons constaté que 20 % de nos clients sont dans une situation de grand isolement », confie Denis Piotte, le président de Domicile 90. Que ce soit un isolement réel ou ressenti. De ce chiffre, on comprend l’importance des auxiliaires de vie. Au-delà des missions de ménage ou de cuisine, elles ont « un rôle social ». Mais les auxiliaires de vie sont aussi prises par le rythme de la journée, les tâches à effectuer. Il faut donc étoffer les solutions pour rompre l’isolement, car la crise sanitaire a montré les risques de glissement lié à cette situation. Et « les pathologies sont plus importantes quand il y a de l’isolement », assure Denis Piotte, médecin généraliste à la retraite. « Il y a un retentissement dans le corps et l’esprit », ajoute-t-il. « On a senti un besoin vital. Les gens ont besoin de ce coup de fil », assure Sylvie Faivre, qui raconte toute la complicité qui peut se nouer, même au bout du fil. Appeler et rendre visite aux personnes âgées s’inscrit dans une dynamique de prévention, l’une des missions que s’est fixée l’association.
De ce besoin est née la volonté d’aller plus loin. Domicile 90 crée un réseau de bénévoles pour organiser des visites à domicile, en dehors des missions assurées par les auxiliaires de vie, des aides-soignantes ou des infirmières. L’idée, c’est d’aller discuter et de boire un café. Simplement. Domicile 90 cherche des bénévoles pour construire ce réseau. Ils suivront tous une formation de quatre demi-journées. Une formation était déjà dispensée pour les personnes intervenant au téléphone. Un système de contrat entre Domicile 90, la personne visitée et le bénévole sera mis en place pour bien cadrer la rencontre, ce que l’on peut demander, attendre ou faire. « Ça protège tout le monde », observe Aline Dougoud. Avec ce réseau, on veut « tisser des liens et prendre soin », résume Denis Piotte, en clin d’oeil à l’adage de Domicile 90.
- Pour s’inscrire : Aline Dougoud, responsable de la Plateforme du cœur, dougoud@domicile90.org ou 06 26 74 58 99