Selon le procureur de Besançon, le drame qui s’est noué vendredi soir près de Baume-les Dames, à Guillon-les-Bains, serait bien un féminicide. La victime a été retrouvée avec plusieurs coups à la tête. Une autopsie doit toutefois être pratiquée en début de semaine.
(AFP)
Selon le procureur de Besançon, le drame qui s’est noué vendredi soir près de Baume-les Dames, à Guillon-les-Bains, serait bien un féminicide. La victime a été retrouvée avec plusieurs coups à la tête. Une autopsie doit toutefois être pratiquée en début de semaine.
La femme retrouvée morte dans le coffre de sa voiture vendredi soir dans le Doubs a “très probablement” été tuée par son compagnon. Ce dernier a été mortellement blessé ensuite par le tir d’un gendarme après s’être montré ultra-violent, a indiqué dimanche le procureur de la République de Besançon.
La victime, âgée de 54 ans et mère de deux filles majeures, présentait des “coups multiples” au niveau de la tête qui était “violacée”, a indiqué à l’AFP Etienne Manteaux. Son compagnon, 39 ans, blessé au thorax par le tir d’un gendarme, a confié à un pompier avant de s’écrouler qu’il avait “tabassé” sa conjointe, car elle l’avait “trompé”, a poursuivi le procureur. L’enquête, confiée à la brigade des recherches et à la section des recherches de Besançon, doit encore lever des zones d’ombre, mais “nous sommes très probablement en face d’un féminicide”, a-t-il ajouté.
L’inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) a par ailleurs été saisie. La garde à vue du gendarme auteur du tir a été levée, selon M. Manteaux, qui évoque de premiers “éléments concordants” permettant d’envisager un tir “de légitime défense”, le forcené ayant déployé une grande violence face aux forces de l’ordre. Les faits remontent à vendredi soir, dans le village Guillon-les-Bains, près de Baume-les-Dames.
Le corps de la quinquagénaire avait été retrouvé par des gendarmes dans le coffre de sa voiture, visiblement endommagée et stationnée au bord d’une route sur les hauteurs du village. Les militaires avaient été appelés pour maîtriser son conjoint qui, extrêmement excité, semait notamment la panique dans une fête du village, en contrebas.
Alertés par une personne frappée au visage avec une pierre, les pompiers ont aussi fait les frais de sa “rage”: il a frappé l’un d’eux et poursuivi en courant les soldats du feu qui rebroussaient chemin dans leur camion, selon M. Manteaux. Lors de la fête, les villageois munis “de pelles” et de “balais” ont réussi à le mettre en fuite, a précisé le procureur.
Sur les hauteurs du village, il a voulu s’emparer d’un camion de pompiers, avant de partir dans la forêt, dans la nuit noire, et d’en revenir armé de pierres. C’est là, après les sommations d’usage, qu’un gendarme lui a tiré dessus “à une reprise”, sans savoir s’il l’avait touché en raison de l’obscurité, selon M. Manteaux.
Maîtrisé par une élève-gendarme
Le forcené a encore tenté de prendre un véhicule de gendarmerie, avant qu’une élève-gendarme n’utilise son taser pour l’arrêter. Enfin maîtrisé, il a confié à un pompier le meurtre de sa conjointe. Hospitalisé, il est décédé quelques heures plus tard à l’hôpital.
Le parquet de Besançon n’avait reçu aucun signalement pour violences conjugales concernant ce couple, domicilié dans les environs. Toutefois, l’une des filles de la victime dit avoir déjà assisté à une “scène de violence” du conjoint sur la quinquagénaire, selon M. Manteaux.
Le suspect, chaudronnier de profession, avait deux mentions à son casier, pour vol et conduite en état alcoolique, avait indiqué samedi le parquet de Besançon. Le couple s’était semble-t-il formé y a “quelques mois”, mais ils se connaissaient depuis plus longtemps, a expliqué M. Manteaux.
Les autopsies des deux corps auront lieu en début de semaine.