A l’occasion du 350e anniversaire du 1er régiment d’artillerie, et de la passation de commandement entre le colonel Alexandre Nortz et le colonel Arnaud Martin jeudi 1 juillet, retour sur trois informations marquantes qui ont forgé l’histoire du régiment avec le sous-lieutenant Timothée.
À l’occasion du 350e anniversaire du 1er régiment d’artillerie et de la passation de commandement entre le colonel Alexandre Nortz et le colonel Arnaud Martin ce jeudi 1er juillet, retour sur trois informations marquantes qui ont forgé l’histoire du régiment.
1. Le régiment a été créé par Louis XIV
Le sous-lieutenant Timothée, en charge de la communication, du 1er régiment d’artillerie, explique que le régiment que l’on connaît aujourd’hui à Bourogne a d’abord été stationné à Mulhouse, puis à Montbéliard. « Il a été créé par Louis XVI en 1671 sous l’appellation de Régiment des Fusiliers du Roy. Le régiment était le premier corps de l’armée française à être équipé de fusils et de baïonnettes sous les ordres du colonel », raconte-t-il, comme s’il nous plongeait dans un vieux livre d’histoire.
Régiment auréolé de gloire pour ses victoires dans les bourgs de Condé et d’Aires, une ordonnance du roi permet aux fusilleurs de devenir artilleurs à part entière en 1693. À partir de là, le régiment prend l’appellation de Royal Artillerie. Sous Louis XV, le régiment reçoit sa devise : « La foudre de Jupiter protège nos enfants. » Aujourd’hui, le régiment constitue une communauté de 749 Fusiliers du Roy, auxquels s’ajoutent 177 réservistes et 11 civils.
À l’occasion des cérémonies de ce jeudi 1er juillet, les autorités du régiment ont présenté la seconde phase des travaux de la stèle historique construite en hommage aux Fusiliers du Roy, par l’artiste Virgil Magherusan, sculpteur peintre de l’armée. Manière d’honorer les milliers de soldats morts au champ d’honneur depuis 1671, la stèle n’est pas encore totalement finie et le régiment attends de pouvoir récolter des fonds pour continuer les travaux.
Napoléon Bonaparte est passé dans les rangs…
Napoléon Bonaparte a servi dans les rangs comme lieutenant de 1785 à 1791. Il s’est fait remarquer en tenant des rapports remarquables sur les premières tables de tir des mortiers de tous calibres. Il se fera remarquer également alors que ses chefs sont en congé, où il prend la tête de sa compagnie pour mater une émeute à Seurre (Côte-d’Or). De la Révolution au 1er empire, le régiment participe à de nombreuses batailles : Valmy, Austerlitz, Iéna, Waterloo.
Les artilleurs tiennent une place importante lors des batailles et ce jusqu’en 1815, après avoir appris que Napoléon embarquait sur l’île de Sainte-Hélène. Le régiment se distinguera d’ailleurs par ses nombreuses victoires, et ce même après la mort de Napoléon, à Anvers (1832), durant la guerre franco-prussienne (1870) ou encore en Extrême-Orient (1884) lui valant le slogan plus récent de « Royal d’abord, premier toujours ».
Le régiment détient des armes uniques en France
Le 1er régiment d’artillerie est le seul équipé de systèmes d’armes majeurs comme le lance-roquette unitaire (LRU), le radar COBRA ou le mortier de 120 mm. Le LRU, par exemple, permet de maîtriser des situations de grande violence avec des munitions de précision aux effets collatéraux réduits. La roquette guidée est capable de concentrer son efficacité sur une zone réduite, ce qui en fait une arme de précision essentielle.
Le régiment détient aussi le radar COBRA. Qu’est-ce que c’est ? Le sous-lieutenant y répond : « C’est un radar de trajectographie qui permet de localiser en temps réel les batteries adverses à 40km. Protégé contre les éclats du champ de bataille par son module et sa cabine d’exploitation, il a pour mission de localiser les moyens d’artillerie adverses et leurs effets. Il permet de contrôler les tirs des artilleries et informe sur la position des brouilleurs. » Ces armes précises valent aux régiments d’être sur tous les conflits contemporains, souvent en coalition avec l’ONU : Mali, Liban, Irak, Afghanistan.
Un anniversaire doublé d'une passation de commandement
Jeudi 1er juillet, le colonel Alexandre Nortz quittera le commandement pour laisser sa place au colonel Arnaud Martin. Le colonel a fait ses classes au lycée militaire d’Autun. Passé par l’école spéciale Militaire de Saint-Cyr, mais aussi par les casernes d’Oberhoffen, Tarbes et Besançon, il est également chevalier de la légion d’honneur et chevalier de l’ordre national du mérite. À cette occasion, le régiment organise la passation de commandement : « C’est un moment très important pour nous tous, qui forge la cohésion de groupe », affirme le sous-lieutenant Timothée. La cérémonie est présidée par le général de brigade Jean-Michel Guilloton, commandant en second de la 1re division de Besançon. Le colonel Nortz rejoindra la section technique de l’armée de Terre à Versailles.