Programmées initialement en mars 2021, les élections régionales se tiendront finalement les 20 et 27 juin, en même temps que les élections départementales. Dans le nord Franche-Comté, comme partout, ces élections simultanées posent quelques problèmes logistiques. Tour d’horizon.
Éva Chibane
Programmées initialement en mars 2021, les élections régionales se tiendront finalement les 20 et 27 juin, en même temps que les élections départementales. Dans le nord Franche-Comté, comme partout, ces élections simultanées posent quelques problèmes logistiques. Tour d’horizon.
La bonne tenue des élections régionales et départementales est largement fragilisée par les questions logistiques qui se posent. Elles sont organisées le même jour, les 20 et 27 juin. La gestion des salles est plus complexe : au lieu d’une, il en faut deux. Ou alors, il faut couper les salles en deux, au risque de créer la confusion chez les électeurs. Pour les communes, la tâche se révèle plus difficile que d’ordinaire. L’épidémie de Covid-19 et la peur d’être contaminé, la fin d’une longue période de confinement qui donne envie de prendre l’air et non de s’enfermer dans des bureaux de vote, forment un ensemble difficile pour les deux week-ends d’élections.
« S’adapter »
À Larivière, « le plus gros des défis, c’est de couper en deux nos salles », admet Sylvain Ronzani, premier adjoint. Dans cette commune qui recense 289 habitants en 2020, la mission est d’autant plus grande que les salles pour organiser l’élection ne sont pas nombreuses. Il faut regrouper les élections au maximum, avec la crainte, toutefois, de perdre l’électeur, en entraînant une confusion entre les élections régionales et départementales. Sans compter sur ceux qui préparent leurs bulletins directement chez eux. S’il y a des erreurs dans le dépôt des votes à cause de ces salles séparées en deux, « cela sera compté comme nul, ce qui est dommage sur le plan démocratique », ajoute le jeune élu.
Samia Jaber, élue d’opposition de gauche à Belfort, établit le même constat, et évoque l’organisation de la Ville de Belfort, qui installe deux bureaux dans la même salle, ce qui permet d’avoir un président pour les deux bureaux. « Autrement, nous n’aurions pas eu assez de présidents », observe-t-elle. À Montbéliard, les élections sont simplifiées grâce à des salles équipées de machine à voter, ce qui permet d’enregistrer les deux scrutins en même temps. La ville est dotée de neuf salles avec des machines de ce type. Mais pour les neuf autres salles, ce sera le même défi : organiser les élections dans un seul bureau de vote, avec un isoloir commun. « Les gens émargeront deux fois, montreront leurs papiers deux fois et voteront deux fois », confirme la ville de Montbéliard.
Qu’est-ce qu’un assesseur ?
Lors d’une opération de vote, les assesseurs secondent le président du bureau de vote. Ils sont bénévoles et s’assurent du bon déroulement du vote. Ils contrôlent sa régularité. Les assesseurs contrôlent pour chaque électeur leur identité. Ils leur font signer la liste d’émargement et leur font tamponner la carte électorale. Pour un bureau de vote, il faut au moins quatre personnes : un président, un secrétaire et deux assesseurs. En cas de bureau de vote double sur le même site, le président et le secrétaire peuvent être mutualisés.
Malgré ces difficultés, Stéphane Guyod, maire de Meroux-Moval et président de l’association des maires du Territoire de Belfort est confiant par rapport aux questions logistiques : « Je n’ai pas eu de remontées particulières. Les maires sont des gens responsables. Il faut jouer sur des créneaux adaptés et, de toute façon, cette année, le maître-mot, c’est s’adapter. »
« Mobiliser doublement, c’est compliqué »
Qui dit deux élections dit deux fois plus d’assesseurs sur les deux week-ends d’élections, afin de tenir les 150 bureaux de vote du Territoire de Belfort. Du côté de la préfecture du Territoire de Belfort, le secrétaire général affirme qu’il n’y a « pas de crainte particulière » à avoir. Le discours est plus mitigé du côté de certains élus. Samia Jaber a bien remarqué que cette année, « mobiliser doublement, c’est compliqué ». La commune de Larivière, recense seulement 60 % d’assesseurs nécessaires au bon déroulement des élections. L’adjoint au maire le confirme : « On peut dire qu’habituellement à cette période, les gens sont en général davantage impliqués dans un scrutin de ce type. »
À Vauthiermont, le maire Les Républicains Alexandre Mançanet avoue lui aussi que les choses sont plus compliquées. « Nous arriverons à tenir, mais les effectifs sont doublés. Les assesseurs vont travailler sur de plus longues amplitudes. On a dû tabler sur les conseillers municipaux et on est tout juste, on n’a pas de remplaçant. » La ville de Montbéliard rencontre les mêmes difficultés. Sur une soixantaine d’assesseurs, il en manque encore une grosse quinzaine, beaucoup plus que les années précédentes.
L’accès en priorité à la vaccination n’a pas changé la donne
Partout, les élus sont unanimes sur un point. L’attestation prévue pour les assesseurs afin d’être vaccinés en priorité n’a pas changé la donne. « La plupart des assesseurs sont des personnes âgées, ils étaient déjà vaccinés avant que l’on leur propose pour être assesseurs », témoigne le maire de Vauthiermont. Même constat pour Samia Jaber, qui affirme que les assesseurs sont des gens âgés, déjà vaccinés : « S’ils ne sont pas déjà vaccinés, c’est qu’ils ne veulent pas. »
Les communes ont été sollicitées pour faire remonter des listes de personnes qui souhaiteraient se faire vacciner. Au départ, sur le Territoire de Belfort, près de 400 noms avaient été remontés. Finalement, peu de créneaux prioritaires ont dû être programmés par la préfecture. Cela n’a pas été nécessaire : les personnes qui souhaitaient se faire vacciner ont pu le faire dans le flux classique, d’après un échange avec la préfecture du Territoire de Belfort. Pour tenir les bureaux de vote, un kit comprenant du gel hydroalcoolique, mais aussi des visières, est proposé aux maires par la préfecture. Ils devront prendre rendez-vous pour le récupérer.