C’est devant les fameuses marches de la Maison du Peuple que s’est rassemblée une foule de 260 personnes à l’occasion de la fête du Travail, ce samedi 1er mai. Malgré le contexte sanitaire la manifestation a pu avoir lieu. Le cortège a choisi de soutenir les employés de General Electric, menacés par un plan de sauvegarde de l’emploi, en rejoignant le piquet de grève.
Sihame Saady
C’est devant les fameuses marches de la Maison du Peuple que s’est rassemblée une foule de 260 personnes à l’occasion de la fête du Travail, ce samedi 1er mai. Malgré le contexte sanitaire la manifestation a pu avoir lieu. Le cortège a choisi de soutenir les employés de General Electric, menacés par un plan de sauvegarde de l’emploi, en rejoignant le piquet de grève.
10 h 30. C’est sous une pluie battante que marchent les manifestants. Parapluies, coupe-vents à motifs, drapeaux et gilets aux couleurs des syndicats, inondent de couleurs la procession. Pancarte à la main, “La lutte des classes n’a pas de frontières”, Catherine participe à la manifestation comme chaque année. “Je manifeste depuis Mai-68. Aujourd’hui, je suis dehors pour demander l’émancipation de la classe ouvrière mais également pour soutenir les employés de General Electric qui ont raison de défendre leurs emplois”, explique cette enseignante à la retraite.
Malgré une tête de cortège, enjouée et qui s’amuse des fumigènes, les manifestants défilent timidement. Arrivés à mi-parcours, des membres de la CGT décident d’une action symbolique. Armés d’une masse, ils explosent des pétards à l’image de “l’explosion de leurs revendications”. Vingt minutes plus tard, le cortège rejoint les 60 personnes déjà présentes au piquet de grève sur les notes d’Hasta Siempre, célèbre chanson de Nathalie Cardone.
“Tout le monde est concerné par ce qui se passe ici”
Pour rappel, les employés de la branche nucléaire de General Electric sont mobilisés pour bloquer la sortie d’une turbine à vapeur à destination de l’Angleterre. L’objectif : l’abandon du plan de sauvegarde de l’emploi, proposé par la direction de l’entreprise et qui menace toujours 144 postes. Les grévistes peuvent compter sur le soutien d’élus locaux à l’instar de la maire de Valdoie, Marie-France Cefis. “Je manifeste, en tant qu’élue mais surtout en tant que Terrifortaine, pour apporter tout mon soutien aux employés. On sera derrière eux jusqu’à la fin et on les encourage à ne rien lâcher”, confie la maire. Avec l’aide de ces adjoints, la représentante de la commune de Valdoie n’a pas hésité à fournir des abris pour la mise en place du blocus.
Dominique Thiriet, secrétaire général CGT à General Electric, est revenue sur la lettre de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, en réponse à la demande d’un moratoire pour trouver une solution de substitution au PSE. “Notre mouvement est plus que symbolique et tout le monde est concerné par ce qui se passe ici”, explique le représentant syndicale aux manifestants. Une collecte de fonds pour soutenir le blocus a d’ailleurs eu lieu en clôture de manifestation.
Un mouvement de soutien au blocus est d’ailleurs prévu mercredi prochain.
Une nouvelle série d'actions d'ici mercredi
L’intersyndicale a rencontré ce vendredi une délégation d’élus locaux, départementaux et régionaux. “Un plan d’actions” a été approuvé, rappelle Christian Mougenot, de la CFDT. Une manifestation est programmée ce mercredi 5 mai, à 12 h 30. “Il faut que la population vienne”, insiste Laurent Santoire, de la CGT, qui rappelle qu’un blocus de ce type, avec des cadres, des ingénieurs ou des techniciens, ce n’est pas tous les jours. Une lettre ouverte sera aussi publiée dans un grand quotidien, pour “remettre ces questions sur le devant de la scène”, insiste le délégué CGT. Ian Boucard, député Les Républicains, doit rédiger une question au Gouvernement. “Le blocus est maintenu jusqu’à mercredi”, assure Laurent Santoire. L’intersyndicale attend que la direction “revienne à la raison” et ne compte pas “lui courir après”.