Le Ramadan commence ce mardi 13 avril. Un mois de jeûne et de spiritualité, l’un des cinq piliers de l’islam. Cette année encore, il est marqué par le confinement. Rencontre avec des représentants des mosquées belfortaines pour évoquer les adaptations des communautés musulmanes aux restrictions liées au contexte sanitaire.
Sihame Saady
Le Ramadan commence ce mardi 13 avril. Un mois de jeûne et de spiritualité, l’un des cinq piliers de l’islam. Cette année encore, il est marqué par le confinement. Rencontre avec des représentants des mosquées belfortaines pour évoquer les adaptations des communautés musulmanes aux restrictions liées au contexte sanitaire.
La fréquentation des mosquées pendant le mois de Ramadan s’annonce en baisse. En cause, des personnes âgées effrayées par la propagation du virus et un couvre-feu instauré de 6 h à 19 h, et qui ne permet pas aux fidèles de se rendre à la prière de nuit (Tarawih). Recommandée, mais non obligatoire, cette prière permet la lecture du Coran pendant tout le mois de Ramadan.
Appelés à prier chez eux, les fidèles non arabophones se retrouvent délaissés. Pas de possibilité de dérogation car “les offices doivent avoir lieu impérativement en dehors des heures de couvre-feu c’est à dire entre 6 h et 19 h, conformément aux mesures sanitaires en vigueur”, explique la préfecture du Territoire de Belfort.
Gel hydroalcoolique, nettoyage des tapis
Dans ce contexte, les responsables des mosquées du département sont formels : le respect des gestes barrières est une priorité au sein des lieux de culte. Gel hydroalcoolique, distanciation, port du masque obligatoire, espace de prière délimité… Tout est mis en œuvre pour éviter la propagation du virus ou la création de clusters. “Les tapis sont désinfectés à chaque fin de prière et nous veillons à ce que chaque fidèle emprunte un chemin à sens unique pour limiter les rencontres”, témoigne Ali Sahab, président de la Grande Mosquée de Belfort.
Le responsable de la mosquée Kouba de Belfort, Sinan Duganyigit, va même plus loin. L’utilisation d’un tapis de prière est rendue obligatoire et des tapis à usage unique sont fournis, dans le cas où le fidèle n’en possède pas. Une liste d’inscription des fidèles présents est établie à chaque prière du vendredi. Un stock de masques est également mis à disposition des fidèles. “L’ensemble des lieux de culte ont dû s’adapter à l’épidémie. Les représentants des cultes se sont d’ailleurs pleinement mobilisés pour protéger leurs fidèles, à travers un renforcement des dispositifs permettant de respecter les gestes barrières », apprécie la préfecture du Territoire de Belfort.
Des initiatives solidaires malgré la crise sanitaire
Malgré l’absence de repas offerts habituellement aux plus démunis, les organisations cultuelles musulmanes du Territoire de Belfort ont tenu à conserver leurs opérations de solidarité. “Nous distribuons des bons d’achat d’une valeur de 25 euros aux populations dans le besoin comme des étudiants, des réfugiés mais également des citoyens français en grande précarité. Ce bon permet à chaque bénéficiaire de pouvoir faire ses courses”, confie Sinan Duganyigit. La grande mosquée de Belfort lance, quant à elle, la deuxième édition de la distribution de colis alimentaires, chaque samedi et dimanche de ce mois saint. Elle compte actuellement pas moins de 200 inscrits.
Sur la question des vaccins, si la réponse n’est pas toujours claire, une grande majorité des imams affirme qu’une injection qui a pour but de soigner n’invalide pas le jeûne, une position rappelée ce mardi matin sur France Info par le président du conseil français du culte musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui.