Le tir sportif séduit de plus en plus d’adeptes, passant de 182 000 licenciés en 2015 à 228 200 en 2019, selon des chiffres de la fédération française des tirs. Amélie Guichard, jeune amatrice de tir à la carabine à la société de tir d’Audincourt, raconte l’origine de sa passion, la démocratisation de ce sport, mais également la féminisation de cette discipline.
Propos recueillis par Sihame Saady
Le tir sportif séduit de plus en plus d’adeptes, passant de 182 000 licenciés en 2015 à 228 200 en 2019, selon des chiffres de la fédération française des tirs. Amélie Guichard, jeune amatrice de tir à la carabine à la société de tir d’Audincourt, raconte l’origine de sa passion, la démocratisation de ce sport, mais également la féminisation de cette discipline.
Comment as-tu découvert le tir sportif ? Depuis combien de temps pratiques-tu ce sport ?
J’ai découvert le tir sportif à l’âge de 8 ans, dans le cadre du Pass’Sport, mis en place par la ville d’Audincourt. Ce dispositif favorise la découverte de différentes pratiques sportives pour les enfants et adolescents. J’ai apprécié l’activité sans vraiment m’y attarder. À la fin du collège, je redécouvre ce sport et finis par me licencier à la société de tir d’Audincourt. Depuis, ça fait 8 ans que je suis animée par cette discipline. J’ai entraîné toute ma famille dans cette aventure : mon frère, mon oncle, ma tante et même mon père sont devenus membres du comité, trésorier et responsable compétition du club.
En quoi consiste cette pratique sportive ?
Le tir sportif se décline en plusieurs catégories : le tir à la carabine et le tir au pistolet. Chaque équipement à ses propres parcours. Le tir à la carabine se fait sur du 10 mètres ou du 50 mètres. Quant au tir au pistolet, il se fait principalement sur du 25 mètres. Moi, j’ai choisi le tir à la carabine qui me permet d’alterner les distances mais également les performances. Depuis la pandémie, seul le 50 mètres est possible, car c’est un parcours qui peut s’envisager en extérieur.
Quelle est la place des femmes dans le tir sportif ?
Quand j’ai intégré le club d’Audincourt, j’étais la seule fille. Quatre ans plus tard, de plus en plus de femmes s’initient à la discipline et beaucoup sautent le pas de l’inscription. Actuellement, elles représentent environ 40 % du total des licenciés, contre 60% d’hommes (En 2019, selon une étude Sport Index, les femmes représentaient 10,6 % des licenciés en France, NDLR). Cette évolution est une très bonne chose, elle déconstruit le cliché qui voudrait que ce sport soit exclusivement masculin. Les coachs du club mettent tout en œuvre pour que les femmes se sentent bien intégrées et légitime au sein de la discipline. Dans le tir sportif, fille ou garçon, c’est pareil ! La gent féminine réussit parfois mieux que les hommes.
Quels clichés reviennent le plus souvent quand vous annoncez pratiquer le tir sportif ?
Quand les gens découvrent que je tire à la carabine, beaucoup pense à la chasse (rires). Le tir sportif, c’est un sport de précision qui demande rigueur, concentration et dépassement de soi. C’est bien plus subtil que le simple fait de toucher une cible. Cette discipline renvoie également l’image d’une pratique sportive très élitiste, voire un peu snob, alors que c’est très accessible. Il y a énormément de petits clubs en France (on en compte 1 643 en France, selon la fédération, NDLR). À Audincourt, l’organisation met en place de nombreuses initiatives pour rendre l’activité moins onéreuse. Cela passe par le prêt d’équipements – qui coûtent en général très chers –, des sessions d’initiation ou des séances de tirs occasionnelles pour les personnes qui ne souhaitent pas se licencier. Chaque personne qui pratique le tir sportif a ses propres objectifs : certains participent au championnat de France, d’autres ne le font qu’en loisir.