Après l’installation du siège du groupe à Grandvillars début 2018, Lisi poursuit son implantation dans le sud du Territoire. Une université des cadres va rejoindre le siège à l’horizon 2020. Une aubaine. Un hôtel devrait sortir de terre pour répondre aux besoins.
Il trône, majestueusement, au cœur des anciennes forges de Grandvillars. Un site dont l’activité industrielle est retracée depuis 1684. Le siège du groupe Lisi est installé 6, rue Juvénal-Viellard. Tout un symbole. C’est l’illustre aïeul qui a fondé la dynastie industrielle Vieillard-Migeon et Cie, plus connue sous le nom de VMC. Lisi est une filiale de ce holding. Tout comme l’entreprise VMC pêche, installée à Morvillars, à un jet de pierres, et réputée pour ses hameçons triples.
L’entreprise spécialisée dans la fabrication de solution d’assemblage et de composants pour l’aéronautique, l’automobile et le médical a pris possession de son nouveau siège à Grandvillars en janvier 2018, après avoir quitté Belfort. L’université des cadres du groupe va le rejoindre prochainement, au rez-de-chaussée de ce bâtiment de trois niveaux, dont le siège n’occupe que le premier étage. Les permis de construire vont être déposé prochainement pour des travaux programmés en 2019-2020.
12 500 collaborateurs
Lisi compte 12 500 collaborateurs, répartis dans 14 pays et 48 usines. 54 % d’entre eux sont Français, 16 % Américains, 8 % Allemands. Dans les 22 % restants, on compte des Canadiens, des Chinois, des Espagnols, des Indiens, des Marocains, des Mexicains, des Polonais, des Tchèques, des Turques et des Britanniques. 61 % du chiffre d’affaires du groupe est réalisé par Lisi Aerospace, 31 % par Lisi Automotive et 8 % par Lisi medical. Dans la première division, l’entreprise fabrique des fixations et des composants d’assemblage et de structure, que l’on retrouve notamment sur la fusée Ariane ou sur l’avion de chasse Mirage 2 000. Lisi Automotive fournit des solutions d’assemblage métalliques, plastiques et des composants de sécurité. Enfin, Lisi Medical fabrique des implants médicaux, des ancillaires et des instruments médicaux.
Un passage obligé
Cette université, le Lisi knowledge institute (LKI), est un processus de formation en interne au groupe. « La formation constitue pour Lisi un enjeu stratégique. Elle permet à ses collaborateurs de se maintenir au meilleur niveau de compétences sur un marché soumis à des changements technologiques rapides et à une forte concurrence », explique le groupe dans son dossier de presse. Aujourd’hui, elle est éparpillée entre les divisions et les différents sites du groupe. « En centralisant une partie de LKI ici, nous voulons aussi en faire un passage obligé, pour s’imprégner de la culture du groupe dans un site historique », explique Emmanuel Viellard, le directeur général. Avec des milliers de collaborateurs à travers le globe, le risque de dispersion de l’image et de la culture du groupe est important. Travailler ce sentiment d’appartenance est essentiel ; un passage par le siège, au plus près de l’histoire de l’entreprise et des dirigeants, en est un vecteur. Avoir une université dépassant les divisions permet également « de créer des réseaux en interne et de l’émulation », complète Amandine Delagarde, la responsable de la communication.
Les formations programmées à Grandvillars devraient accueillir des sessions de 8 à 10 personnes, à la journée ou jusqu’à cinq jours consécutifs, créant des besoins d’accueil des stagiaires (lire ci-dessous). En 2018, 128 sessions de formation ont été organisées, représentant 1 014 stagiaires–journées, soit 634 personnes et 16 500 heures de formations.
Une université de 600 m2
LKI est divisée en trois pôles de formation, communs à l’ensemble des divisions : développement personnel ; technique ; et managérial. Pour le premier nommé, on parle de gestion du stress de ses équipes, de gestion des conflits et d’apprendre à travailler efficacement. Avec le dernier nommé, il est possible d’acquérir un MBA en cursus interne, en lien avec HEC Montréal par exemple. Des possibilités existent avec d’autres prestigieuses institutions mondiales. En rapatriant LKI, il y a aussi une volonté de travailler avec l’UTBM et l’Esta.
LKI sera installé dans un bâtiment de 600 m2. Ce sera un espace accueillant des formations du groupe, des réunions des différents comités, mais aussi un showroom. « On peut être dynamique. On peut être mondial. Et on peut rester à Grandvillars », conclut ainsi Emmanuel Viellard. L’essentiel, c’est d’avoir un territoire accessible, connecté. Et des idées ! Au dernier étage du bâtiment rénové, l’installation d’un incubateur de start-ups industrielles sur digital manufacturing est (déjà) envisagé.
Un hôtel à Grandvillars
Aujourd’hui, les personnes en déplacement à Grandvillars sont logées, au mieux, à la JonXion, ou à Belfort. Avec l’arrivée de l’université, les besoins vont grandir. Pour y répondre, « nous avons besoin d’une offre hôtelière », constate Emmanuel Viellard. La centralisation de LKI va générer un besoin de 1 500 à 2 000 nuitées à l’année. « Nous avons senti la nécessité », répond Christian Rayot, président de la communauté de communes du sud Territoire (CCST). Le point final de la restauration des anciennes forges de Grandvillars sera donc l’installation d’un hôtel. Une structure qui n’existe pas dans le sud Territoire. « Aucune franchise n’a voulu s’installer sur la zone bi-nationale de Delle », regrette ainsi Christian Rayot. Décision a été prise de construire une structure indépendante. La société d’économie mixte sud Développement, qui porte la restructuration des anciennes forges, a approuvé le 1er février une augmentation du capital à hauteur de 5,4 millions d’euros pour permettre ce projet. « Une société dédiée sera créée pour le porter », précise également Christian Rayot. Cet hôtel-restaurant de 40 chambres sera installé dans le dernier bâtiment à restructurer du site des forges de Grandvillars. Il est attendu en 2020. Un budget oscillant entre 2,5 et 3 millions est envisagé pour le réaliser.