Deux jeunes cosplayers amateurs, originaires d’Épinal, animent les allées de la 2e édition de la Necronomi’Con. Costumés en Deadpool et Spider-Man, ils attirent les enfants comme les adultes grâce à leur dynamisme audacieux et leur humour sans filtre. Rencontre.
« À la base, on est juste deux mecs qui s’amusent en convention », confient Deadpoule, costumé en Deadpool (!), et Spider-Man… Pendant deux jours, ils ont sillonné les allées de la Necronomi’Con, à la rencontre du public. À les alpaguer. À les embêter. À prendre des photos. Plus que de simples cosplayers, aujourd’hui, ils prennent plaisir à amuser les visiteurs et faire l’animation. L’un joue le célèbre et sarcastique anti –héros de la famille des Marvel Comics, l’autre le gentil. Ils interpellent à visages couverts les petits comme les grands, toujours avec un trait d’humour dont ils ont fait leur marque de fabrique aujourd’hui.
« C’est en cosplay que l’on devient nous-mêmes »
« Le costume c’est seulement une manière de justifier les conneries que l’on ne dirait pas en temps normal », explique Deadpoule, qui pousse le l’humour de son nom jusqu’à avoir des répliques de canards jaunes à la place de ses armes. Pour ces deux amateurs de super-héros, si le cosplay était leur première passion, la notoriété qui s’est formée autour d’eux les ont confortés dans l’idée de forcément venir en convention revêtus de leurs atouts de supers-héros. « Je n’arriverais plus à revenir en civil », constatent, unanimes, Deadpoule et Spider-Man.
Plus que des personnages, ils s’auto-identifient leur héros. « À la base, Spider-Man, c’est un mec comme nous. Dès qu’il se transforme, il est lui-même. C’est un peu ce que nous recherchons en venant ici, confient les deux hommes de 20 ans. Finalement, c’est en cosplay qu’on devient nous-mêmes. » Pour eux, un Batman aurait été moins authentique puisqu’il est né héros, alors que Spider-Man l’est devenu.
Si Deadpoule a prévu deux ou trois costumes pour la journée, Spider-Man, arrivé plus récemment dans le milieu du cosplay, préfère garder son premier personnage. Malgré leur passion pour le déguisement, ils expliquent avoir du mal à se séparer de leur super-héros préféré. Pour eux, se cacher derrière quelqu’un d’autre n’est que le moyen de se libérer, mais c’est la convention et l’ambiance qui y règne qui les poussent à faire tous les salons geek de l’Est de la France.
Deux personnages, deux publics
Deadpoule a choisi son personnage par passion pour le film Deadpool. Il aime l’humour salace et sarcastique qui souhaite coller à la réalité du personnage du film, décalé et imprévisible. Pour Spider-Man, c’est une passion plus ancienne. « Quand j’étais petit, j’étais tellement obnubilé par ce héros et par les déguisements, que je suis allé à l’école avec mon costume en-dessous de mes habits sans le dire à mes parents. J’avais déjà l’impression d’être Spider-Man », confie l’homme-araignée du jour.
Aujourd’hui, l’un de va pas sans l’autre. C’est le duo qui fonctionne. Deadpool parle plus aux adultes et aux ados alors que Spider-Man attire les enfants. Une manière, pour les deux cosplayers, de se compléter et de ne pas se limiter à un seul type de blagues. Pour les amateurs de comics, c’est une occasion unique d’ancrer la rumeur sur la possible relation qu’il y aurait entre Spider-Man et Deadpool depuis la récente formation du duo dans les derniers ouvrages Marvel.
Si leur dynamique plaît et séduit les visiteurs, les blagues n’ont pas toujours l’effet escompté, même si c’est plus facile à assumer derrière le costume : « Un jour, on a vu une personne chauve se déplaçant en fauteuil roulant. Sans réfléchir, nous l’avons abordé en l’appelant professeur Xavier, raconte Deadpoule ! Il nous a juste rappelé qu’il avait un cancer. Nous nous sommes sentis bêtes. Par contre, si nous n’avions pas eu le costume, cela ne serait pas du tout passé et cela aurait été gênant. »
Faire sourire dans des hôpitaux
C’est au rythme des photographies que Deadpoule et Spider-Man occupent les allées, parfois en laissant une petite carte avec leurs coordonnées. Carte oui, mais tout en restant dans le second degré où la profession mentionnée n’est autre “qu’emmerdeur professionnel”, suivie des différents comptes Twitter et Instagram. Un petit début, pour de grands projets, notamment humanitaires, avec leur association Cosplay League. « Nous voudrions nous rendre utiles en allant faire de l’animation dans les hôpitaux pour les enfants malades par exemple, confient les deux hommes. Nous voulons que notre énergie fasse plaisir autour de nous, au-delà des conventions. » Mais pour l’instant, ces deux jeunes hommes profitent de leur passion pour se créer des contacts, conscients que vivre du cosplay est difficile et non sans contraintes. Mais ils tiennent tellement bien leur rôle, qu’après 45 minutes d’entretien, on ne connaît toujours pas leur prénom !
Pauline Gardet