Si la situation sanitaire s’améliore, la pression reste importante sur l’hôpital Nord-Franche-Comté. L’assouplissement du confinement inquiète les soignants. Une balade à 20 kilomètres ne signifie pas un repas en famille ou entre amis. Gardons les distances.
Si la situation sanitaire s’améliore, la pression reste importante sur l’hôpital Nord-Franche-Comté. L’assouplissement du confinement inquiète les soignants. Une balade à 20 kilomètres ne signifie pas un repas en famille ou entre amis.
« Nous sommes en phase de redescente », confirme la docteure Anne-Sophie Dupond, présidente de la commission médicale d’établissement (CME) de l’hôpital Nord-Franche-Comté. Ce vendredi matin, l’établissement accueillait 117 patients atteints de la covid-19, dont 80 en unité de médecine conventionnelle, 15 en soins de suite et de réadaptation (à Bavilliers) et 22 en réanimation ; le taux d’occupation de ce service reste élevé. L’hôpital a accueilli jusqu’à 138 patients et enregistré certains jours jusqu’à 18 admissions.
Les entrées pour covid-19 sont encore nombreuses aux urgences. De 5 à 6 par jour. « Si nous avons encore des admissions, c’est que le virus circule », met en garde la docteure Anne-Sophie Dupond. Et ce ralentissement n’a été permis que par la mise en place du second confinement. En Bourgogne-Franche-Comté, plus de 1 700 personnes sont hospitalisées pour une forme sévère de la covid-19.
Moins rapide qu’à l’échelle nationale
Si la baisse est marquée, permettant la fermeture d’une unité covid-19 (trois sont actuellement opérationnelles), le plateau entame une décroissance. Mais très lente redoute la praticienne hospitalière. « Cette décrue a été plus lente et plus longue à se confirmer”, valide Agnès Hochart, déléguée territoriale nord Franche-Comté de l’agence régionale de santé (ARS). L’amélioration est moins rapide qu’au niveau national confirment les autorités départementales. Alors que le taux d’incidence est de 118,9 pour 100 000 habitants en France, il est encore de 186,1 en Bourgogne-Franche-Comté et 194,1 dans le Territoire de Belfort (données de Santé publique France sur 7 jours glissants, au 24 novembre 2020).
De même le taux de positivité (au 23 novembre) est de 13,5 % dans le Territoire de Belfort, de 15,7 % en Bourgogne-Franche-Comté, contre 12,2 % en France. La Bourgogne-Franche-Comté reste la 2e région française avec le plus haut taux d’incidence, derrière Auvergne-Rhône-Alpes (197,9). Avec ces données, nous sommes bien au-dessus, encore, des seuils d’alerte : de 50 pour 100 000 habitants concernant le taux d’incidence ; de 5 % pour le taux de positivité.
De fait, l’assouplissement du confinement, à partir de ce samedi 28 novembre, ne rassure pas la présidente de la CME de l’hôpital Nord-Franche-Comté. « La population doit être encore confinée », insiste-t-elle. Une sortie de 3 heures à 20 kilomètres du domicile ne signifie pas une promenade en groupe, un repas avec ses amis ou sa famille. « On doit être responsables », invite-t-elle. « Ce n’est pas open bar. Nous ne sommes pas déconfinés », insiste-t-elle. Certes, les commerces rouvrent, mais la règle reste de limiter ses interactions. « Si on va dans les magasins, il faut respecter les gestes barrières », rappelle la docteure Anne-Sophie Dupond. Sinon, le déconfinement progressif qui doit être entamé le 15 décembre ne pourra pas avoir lieu.
65 décès depuis le 1er octobre à Trévenans
Si la situation s’améliore, la crise sanitaire contraint toujours le fonctionnement de l’hôpital Nord-Franche-Comté. Et l’activité en parallèle de celle de la covid-19 est « soutenue », confirme la docteure Anne-Sophie Dupond. Une unité covid-19 a été fermée, permettant d’accroître les opérations chirurgicales. Mais elles restent restreintes. Il y a toujours « une priorisation des actes opératoires », certifie la docteure Anne-Sophie Dupond.
Depuis le 1er octobre, on déplore 65 décès, dont 2 à Maison Joly, à Montbéliard, touchée par important cluster. 57 résidents ont été diagnostiqués positifs au SARS-CoV-2, le virus responsable de la covid-19. À l’échelle de la région, 2 912 personnes ont perdu la vie à cause de la covid-19 depuis le début de la pandémie, à l’hôpital et en établissements médico-sociaux.