6e étape de notre périple de l’été du vélo. Ce vendredi, focus sur la politique cyclable de la ville de Belfort. Depuis le début de l’été, elle a installé deux bandes cyclables en test, dont l’une est attendue des cyclistes depuis plusieurs décennies : une bande cyclable au pont Jean-Legay, à côté de la maison du Peuple. Et une véritable volonté politique est affirmée par le maire de Belfort, Damien Meslot, sur le déploiement de pistes cyclables.
6e étape de notre périple de l’été du vélo. Ce vendredi, focus sur la politique cyclable de la ville de Belfort. Depuis le début de l’été, elle a installé deux bandes cyclables en test, dont l’une est attendue des cyclistes depuis plusieurs décennies : une bande cyclable au pont Jean-Legay, à côté de la Maison du Peuple. Une véritable volonté politique est affirmée par le maire de Belfort, Damien Meslot, sur le déploiement de pistes cyclables.
« Je suis super contente ! » Le sentiment vient du fond du cœur. Fabienne sort du travail, dans le secteur de l’ancien hôpital. Il est 12 h 15. Elle rentre chez elle pour déjeuner, à Châlonvillars. Et elle va emprunter la nouvelle bande cyclable du pont Jean-Legay, en test depuis quelques semaines à Belfort. Avant, soit elle prenait le trottoir, soit elle était sur la route. Mais c’était « très dangereux », confie-t-elle. Et elle faisait le trajet aller-retour deux fois par jour. Autant dire que ce test la comble.
L’association Veloxygène 90, qui informe et défend ceux qui se déplace à bicyclette, quémande cet aménagement depuis plus de 20 ans. Elle avait réitéré cette demande, à la fin du confinement, dans une lettre qu’elle avait adressée au maire de Belfort, Damien Meslot. « Nous applaudissons des deux mains », réagit Matthieu Horvat, de l’association Veloxygène. « Le pont Legay était une vraie césure », observe Damien Meslot, maire de Belfort, pour évoquer l’importance stratégique de cette bande cyclable. Et le maire est très confiant sur le succès du test, même quand une circulation plus dense reviendra à la rentrée et ce, malgré la suppression d’une voie de circulation.
Avenue du Maréchal-Juin, quartier de la Jean-Jaurès
On ressent toutefois une pointe de regret chez Veloxygène 90… L’association n’a jamais eu de réponse à ses propositions. Et elle n’est pas forcément associée aux réflexions alors qu’elle aimerait accompagner les collectivités dans leurs démarches en faveur des cyclistes. « On veut être partenaire, en synergie », insiste Matthieu Horvat.
En dehors du pont Jean-Legay, Damien Meslot a aussi encouragé un test boulevard Renaud-de-Bourgogne. « Je n’ai jamais compris pourquoi il y avait deux files de circulation ici », confie-t-il. Une bande cyclable a donc été tracée, jusqu’à l’intersection débouchant sur le cimetière Bellevue. « Les riverains sont contents, poursuit-il, car les voitures vont moins vite et cela fait moins de bruit. » « Quand on fait des aménagements cyclables, ça profite aux cyclistes, mais aussi aux piétons, aux personnes à mobilité réduite et aux riverains », approuve Matthieu Horvat.
« Je veux une ville agréable à vivre », insiste Damien Meslot, qui annonce aussi des aménagements cyclables avenue du Maréchal-Juin, pour lier le boulevard Anatole-France aux usines. Des réflexions sont aussi menées pour relier le quartier de la Pépinière au centre-ville. Damien Meslot reconnaît que l’avenue Jean-Jaurès pose également problème. Un aménagement d’envergure est peu probable. Par contre, il n’est pas contre construire une ou deux passerelles sur la Savoureuse, depuis la promenade François-Mitterand, pour relier la piste cyclable au quartier Jean-Jaurès et à la Zac de l’hôpital. En faisant des transversales. Autant d’idées mises en avant pendant la campagne municipale. Des aménagements de bandes cyclables sont aussi envisagées faubourg de Lyon, rue du Général-de-Négrier et rue Pierre-Bonef. Une piste a aussi poussé rue de Besançon, à l’occasion de la réfection de la voirie.
Quelques réserves
Si la mairie de Belfort témoigne depuis quelques mois d’un intérêt certain pour le développement des pistes cyclables, on repère quelques freins. Veloxygène, dans ses demandes, avait par exemple soumis l’idée de multiplier les double-sens de circulation, pour les vélos, comme on l’observe dans certaines rues, notamment rue Degombert près du square du Souvenir. Ce sont des rues à sens unique pour les voitures, mais à double-sens pour les vélos. Damien Meslot est plus « réservé » sur ce dispositif, notamment en termes de sécurité lors de mauvaises conditions de circulation.
Autre sujet sur lequel rien n’est avancé : les cédez-le-passage cyclistes aux feux tricolores, que l’on peut observer à Montbéliard. Si le feu est rouge pour les véhicules motorisés, les vélos peuvent passer en respectant un céder-le-passage. Ce dispositif fluidifie le trafic des vélos, mais génère aussi de la sécurité pour les cyclistes en dissociant le démarrage des véhicules motorisés de celui des vélos. Selon le dispositif, ce cédez-le-passage cycliste au feu peut permettre de tourner à droite, majoritairement, mais aussi de traverser, si la physionomie du carrefour s’y prête. Quand on questionne le maire à ce sujet, il répond simplement : « On va regarder. »
Aujourd’hui, la volonté de la mairie est d’avancer « par touches ». « Nous allons continuer d’améliorer, pour circuler en sécurité, poursuit Damien Meslot. Et aujourd’hui, on fait un grand saut. » « Là, nous testons. Si cela ne marche pas, on enlève les quilles », remarque finalement Damien Meslot.
Pour notre 7e et dernier épisode, nous proposons ce samedi une présentation du challenge Tous au boulot à vélo, organisé par l’association Vélocité du Pays de Montbéliard.
Les mots des pistes cyclables
- Piste cyclable : c’est une voie de circulation réservée aux cyclistes, séparée physiquement de la chaussée, par exemple par un terre-plein
- Bande cyclable : c’est une voie de circulation réservée aux cyclistes, contiguë à la route et séparée par un marquage au sol spécifique
- Chaussée à voie centrale banalisée (Chaussidou) : aménagement comprenant trois voies de circulation, dont notamment deux bandes cyclables qui entourent une voie centrale de circulation. C’est un espace de voirie partagée
- Voie verte : « voies de communication autonomes réservées aux déplacements non motorisés, développées dans un souci d’aménagement intégré valorisant l’environnement et la qualité de vie […] pour garantir une utilisation conviviale et sécurisée à tous les usagers de toute capacité», indique la déclaration de Lille, en 2000. La voie verte dispose d’un panneau de circulation propre, carré, sur fond bleu, avec une bande verte qui le traverse et sur laquelle évoluent un cycliste et un piéton. Elle dispose d’un revêtement bitume
- Eurovélo6 : Eurovélo renvoie un réseau de 16 itinéraires cyclables, à travers l’Europe, de 90 000 km. L’Eurovélo 6 relie la mer Noire, en Roumanie, à l’océan Atlantique (à Saint-Brévin-les-Pins), en France. Elle est mesure 3 653 km et relie notamment Saint-Louis, Mulhouse, Montbéliard, Besançon…