Fabien Dorier
Derby or not derby, s’agissant du match de samedi entre le FC Sochaux-Montbéliard et de Dijon FCO? Comme souvent quand on parle de sport moderne, le terme « derby » est né au Royaume-Uni au XIXe siècle. Un match âprement disputé entre Derby County et Nottingham Forest donne naissance à une intense rivalité en raison de la proximité géographique des deux villes des East Midlands, mais aussi de tensions historiques entre les deux villes. Des tensions notamment dans les domaines industriel et culturel. Depuis, on dénomme ce type de situation « derby » dans le langage courant. On compte des milliers de derbies dans le monde sportif, qu’ils opposent des clubs d’une même ville ou d’une même région. Certains ont même essayé de vendre un OM-PSG comme le « derby de la France ». Chaque club possède son ou ses rivaux, souvent avec une géométrie variable… au sens propre du terme comme au sens figuré.
Strasbourg, Metz ou Nancy pour des derbies avec Sochaux ?
Mais qu’en est-il du FC Sochaux-Montbéliard ? La proximité géographique pousserait à penser qu’un match contre les voisins belfortains ou mulhousiens est un derby. Mais la rivalité sportive n’existe pas réellement et les confrontations sportives sont de toutes manières trop rares pour conforter cette hypothèse.
Les équipes les plus souvent rencontrées dans une ère géographique élargie sont sans conteste le RC Strasbourg, le FC Metz ou l’AS Nancy Lorraine. Mais si la rivalité sportive est grande avec les deux voisins lorrains (pour des raisons qui seraient trop longues à détailler dans ces lignes), l’énergie qu’ils mettent à se disputer leur propre suprématie régionale les fait ricaner quand on parle de derby face au FCSM.
Alors, les Racingmen strasbourgeois ne pourraient-ils pas avoir le bon profil de rivaux dignes d’un derby pour les Sochaliens ? Un peu, d’autant que les matches de la capitale européenne face à Colmar ou Mulhouse, bien que très engagés, sont trop rares ou déséquilibrés pour donner vie à une rivalité sur le long terme. Mais le RC Strasbourg préfère le FC Metz quand il s’agit de se choisir un derby. La rencontre est même labélisée par beaucoup comme LE derby de l’est.
La piste du derby régional contre Besançon, puis Dijon
Reste la possibilité d’une rivalité face à la capitale régionale. Le derby franc-comtois contre le club bisontin (qui a souvent changé de nom) a parfois été monté en épingle, mais il a été trop peu disputé pour prendre un tour mythique. La fusion des régions, en 2016, a déplacé le derby régional et a offert au FCSM un rival nommé Dijon FCO. Et là tout colle, ou presque : la rivalité sportive existe depuis une quinzaine d’années, les clubs ayant pris soin de se suivre de Ligue 1 en National. Longtemps, leurs matchs de préparation estivaux ont été l’occasion de mettre en jeu un trophée proposé par leur équipementier commun. Un rendez-vous chaperonné par la nouvelle région Bourgogne Franche-Comté. Mais comme celle-ci doit aussi composer avec l’AJ Auxerre (aujourd’hui en Ligue 1, bien que peu fringante), hors de question de trop en faire sur le derby supposé.
S’il fallait déterminer dans quelle mesure la rencontre de ce vendredi entre le FCSM et le Dijon FCO est un derby, l’auteur de ces lignes se garderait bien de se mouiller. Chaque supporter a sa propre lecture, mais une chose est sûre : le match sera à enjeu et va offrir une passionnante opposition. Et c’est peut-être là l’essentiel.

