Le cliché selon lequel l’industrie est le domaine des hommes subsiste. La visite organisée ce lundi 17 novembre dans l’entreprise Milgred, au Techn’hom de Belfort, avait pour vocation à lui donner un coup de canif et à susciter des vocations au féminin. Treize chercheuses d’emploi y ont pris part. Cette visite était organisée dans le cadre de la semaine de l’industrie par France Travail Territoire de Belfort et par l’union des industries métallurgiques et minières (UIMM) de Franche-Comté. C’était le premier rendez-vous de toute une semaine organisée dans le cadre de la semaine de l’industrie. Le groupe, accompagné de représentantes de l’UIMM et de France Travail, a été accueilli par Arnaud Lepage, directeur général de Milgred et par Sarah Prushankin, responsable des ressources humaines. En forte croissance (lire l’encadré), Milgred est en effet en phase de recrutements : 10 embauches ont été enregistrées en 2025 et autant sont programmée en 2026 en production. Milgred fabrique des pièces de turbines et met eœuvre des procédés de fabrication très spécifiques. Son effectif actuel est de 59 personnes. Dans les ateliers, les métiers représentés sont l’usinage, le fraisage, le perçage électrochimique, le contrôle qualité, etc.
Une semaine pour découvrir les métiers de l’industrie
Le programme de la semaine pour le groupe de chercheuses d’emploi se poursuit par une visite de l’AFPI à Exincourt le lundi après-midi, une visite d’Alstom le mardi, la participation au challenge national Forindustrie (découverte des métiers industriels via une plateforme numérique) le mercredi, une détection des potentiels avec le GIEQ industrie le jeudi, et enfin une visite d’Arabelle Solutions le vendredi.
L’UIMM organise une centaine d’événements à travers la Bourgogne-Franche-Comté dans le cadre de la semaine de l’industrie, dont 70 visites d’entreprises. L’opération touchera 1500 collégiens ou lycéens, jeunes en cours d’orientation ou demandeurs d’emploi.
De son côté, France Travail organise une centaine d’événements de recrutement et de découverte des métiers durant la semaine des métiers de l’industrie : visites d’entreprises, jobs dating webconférences, expositions, etc.
En Bourgogne-Franche-Comté, l’industrie représente 12% des demandeurs d’emploi, soit 23230 personnes en recherche active. Dans le bassin d’emploi de Belfort, 16% des demandeurs recherchent dans l’industrie. 913 offres ont été enregistrées entre octobre 2024 et septembre 2025.
Milgred : un chiffre d’affaires boostée par l’IA et la demande en électricité
L’entreprise Milgred à Belfort bénéficie actuellement de la hausse de la demande en électricité, liée au développement de l’intelligence artificielle, grosse consommatrice d’énergie. Pour y faire face, les projets de construction de centrales se multiplient à travers le monde. Une aubaine pour Milgred, qui réalise des pièces de turbines. Ses clients sont soit des fabricants de turbines, comme GE, soit des entreprises de maintenance pour les producteurs d’électricité. Son chiffre d’affaires progresse actuellement de 20% par an. Il est de l’ordre de 7 millions d’euros en 2025, dont 90 % est réalisé à l’export (USA, Corée, autres pays d’Europe). Le carnet de commandes actuel équivaut à deux fois le réalisé en 2025. L’entreprise est ainsi passée de 49 à 59 salariés en un an, et dix nouvelles embauches sont programmées en 2026 pour la production, ainsi que la création de trois postes d’ingénieurs et pour les achats. Le niveau de recrutement en production est majoritaire des bacs pro, parfois des BTS débutants. L’
Les pièces de turbines réalisées par Milgred sont des pièces de précision en super alliage (majoritairement nickel et cobalt, mais aussi titane et aluminium) à haute résistance et confrontées à de fortes chaleurs. Elle reçoit des pièces d’une fonderies du Creusot, qui sont mises en forme à Belfort, selon les plans et demandes du client. Milgred offre la particularité de réaliser la totalité des pièces d’usinage en un seul lieu, ce qui limite la logistique et le temps de cycle global de la pièce. Les technologies mises en œuvre requièrent une grande précision. Chaque pièce est gravée d’un numéro unique qui permet d’assurer sa traçabilité : l’entreprise est en mesure d’assurer une traçabilité sur dix ans.
