Par Tiphaine LE LIBOUX et Alexis ORSINI – AFP
Son dernier post Instagram date du 15 juin. « Jour 152 de l’aventure France-Japon à vélo », lance-t-il dans une vidéo, où il raconte avoir dormi dans le désert en Iran, avant d’être accueilli par un fermier qui lui a donné à boire et manger alors qu’il venait de terminer ses réserves d’eau. À l’été 2024, tout juste diplômé de son baccalauréat Abibac (parcours binational franco-allemand), il s’était lancé dans un périple à vélo de 400 jours et 35 pays à travers l’Eurasie. Objectif : rallier le Japon où vit son cousin.
Le jeune homme documentait son voyage sur les réseaux sociaux. Sur des photos et vidéos, on le voit, longs cheveux coiffés en catogan, casque et tenue de vélo, traverser successivement l’Allemagne, l’Autriche, la Slovaquie, la Hongrie ou encore la Turquie. « Suis-je inconscient ou courageux ? A vous de me le dire en comm », avait-il posté sur Instagram juste après son départ.
"Dans l'imprévu"
Avant d’entamer son voyage, Lennart Monterlos avait présenté son projet sur une plateforme de financement participatif où il décrivait longuement son projet et ce qui l’animait. Il disait vouloir sortir de sa « zone de confort », « m’échapper et me détacher de la modernité, du numérique et des écrans qui me submergent toujours plus chaque jour ». Souhaitant être « seul face à la route et face à moi-même », il se disait « attiré par le défi, à la fois physique et mental », de « repousser (ses) limites et faire face à l’immensité du monde et à la solitude qui l’accompagne ».
Pour ce « passionné de sport », notamment d’escalade, ce voyage était aussi un « engagement pour l’environnement », « une volonté de contact avec la nature » et une « volonté de ressentir des émotions fortes ». Il confiait préparer ce projet depuis « fin 2023 ». Cela devait être « une césure » avant ses études supérieures.
« Mon fils Lennart, 18 ans bientôt, va réaliser un projet à vélo complètement FOU que je soutiens bien évidemment ! », avait écrit sur Facebook son père, photographe et réalisateur, en faisant part de sa « grande fierté ». « J’y vais avec envie bien que ça fasse également un peu peur, je ne vais pas me le cacher. Car on a beau essayer de tout prévoir, je me lance quand même dans l’imprévu », confiait le jeune homme à un média français, La Presse Bisontine. Il racontait également envisager à son retour de suivre une licence dans le sport sur l’île française de l’océan Indien de La Réunion, « paradis de l’escalade et des sports outdoor ».

